Entré en vigueur dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre, l’accord de cessez-le-feu entre les deux parties prévoit notamment le retrait des forces du Hezbollah et de l’armée israélienne du sud Liban.
Les armes se turent. A 4 heures du matin, heure locale (3 heures du matin, heure française), un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël est entré en vigueur, marquant l’aboutissement de longues semaines de négociations pour parvenir à un accord après plus d’un an de conflit. entre le Hezbollah et Israël qui s’est transformée en guerre ouverte depuis septembre et a fait plusieurs milliers de morts au Liban. Toutefois, les contours de ce cessez-le-feu restent flous sur certains points.
• Un cessez-le-feu « à long terme »
Comme l’a indiqué Emmanuel Macron dans un message mardi, l’accord de cessez-le-feu conclu fait suite à la résolution 1701 adoptée en 2006 par le Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin au précédent conflit entre le Hezbollah et Israël. Ce texte appelait à une « cessation totale des hostilités » ainsi qu’à une « cessation immédiate » des « attaques » du Hezbollah et des « offensives militaires » d’Israël.
« Il est important que ce cessez-le-feu soit respecté, qu’il soit respecté dans la durée, afin de restaurer la sécurité des Libanais et la sécurité des Israéliens », a souligné le président de la République, sans donner plus de détails.
De son côté, Joe Biden a affirmé que le cessez-le-feu est censé être « permanent » tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que la durée du cessez-le-feu dépendra « de ce qui se passe au Liban ».
• Un retrait progressif des troupes sur 60 jours
Avec cet accord, la seule certitude du calendrier concerne les deux prochains mois, à condition bien sûr que les deux parties respectent le cessez-le-feu.
Selon Joe Biden, « dans les 60 prochains jours, l’armée et les forces de sécurité libanaises se déploieront et prendront le contrôle de leur propre territoire ».
Durant la même période, « Israël retirera progressivement ses troupes restantes » au Liban afin de permettre à des centaines de milliers de personnes déplacées de rentrer chez elles.
Selon une Source américaine citée par la BBC, l’armée libanaise devrait déployer quelque 5 000 hommes au sud du Liban tandis que le nombre de casques bleus de la FINUL, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, devrait être augmenté.
Le Hezbollah, de son côté, s’engage à retirer ses combattants et toutes ses armes de la zone comprise entre la « ligne bleue », frontière entre Israël et le Liban tracée par l’ONU en 2000, et le fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres plus au nord.
• Israël entend conserver une « liberté d’action totale »
Israël et le Hezbollah passeront-ils réellement par le comité de surveillance mis en place pour faire valoir leurs droits en cas d’agression adverse ? Il est permis d’être sceptique, surtout après les déclarations de Benjamin Netanyahu. Mardi, le Premier ministre israélien a insisté sur le fait que l’Etat hébreu conservait « une totale liberté d’action » au Liban.
Et d’énumérer les cas où l’Etat hébreu se réserve le droit de riposter : « Si le Hezbollah viole l’accord et tente de s’armer, nous attaquerons. S’il tente de reconstruire les infrastructures terroristes près de la frontière, nous l’attaquerons. S’il lance une roquette, s’il creuse un tunnel, s’il amène un camion transportant des roquettes, nous attaquerons », a-t-il déclaré.
Le Hezbollah, qui n’a pas participé directement aux négociations de trêve et a préféré faire appel au chef du Parlement, Nabih Berri, pour négocier en son nom, n’a pas encore commenté l’accord de cessez-le-feu. .
• Paris et Washington, premiers garants de l’accord
Impliqués en première ligne dans la conclusion d’un cessez-le-feu, les Américains et les Français doivent également jouer un rôle majeur pour faire respecter cet accord. Emmanuel Macron a ainsi assuré que Paris “ne ménagera pas ses efforts pour accompagner sa mise en œuvre” et qu’il le fera “avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, au sein de laquelle (la France joue) un rôle central”.
Concrètement, la France et les États-Unis rejoindront le mécanisme tripartite existant depuis la guerre de 2006 et incluant la FINUL, le Liban et Israël. Ce nouveau comité de suivi, sous présidence américaine, vise à maintenir un lien entre les différentes parties et à traiter toute violation grave qui pourrait être constatée afin d’éviter la moindre escalade.
Joe Biden a toutefois été clair : les États-Unis n’envisagent pas de déployer des troupes américaines au Sud-Liban. « Cela est conforme à mon engagement envers le peuple américain de ne pas envoyer de troupes combattre dans ce conflit », a-t-il expliqué. Selon la Source américaine sollicitée par la BBC, les Etats-Unis apporteront un soutien militaire aux forces armées libanaises, « comme ils l’ont fait par le passé ». “Cela se fera normalement (…) l’armée française”, a précisé le responsable.
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