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Le président américain Joe Biden a confirmé que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entrerait en vigueur à 4 heures du matin, marquant la fin de plus de 14 mois de tensions et de deux mois d’une guerre totale et dévastatrice au Liban. Cet accord, décrit par Biden comme « une nouvelle étape pour le Liban », a été accueilli avec un mélange de soulagement et de scepticisme tant au niveau local qu’international.
Cette annonce intervient après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé le texte de l’accord proposé par les États-Unis, avec le soutien de la France. Sur les onze ministres présents, dix ont voté en faveur de l’accord, et un seul s’y est opposé. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué cet accord comme une opportunité stratégique, tout en réitérant que son pays se réservait le droit d’agir si le Hezbollah violait les termes du cessez-le-feu.
Les termes de l’accord : retrait et redéploiement
Aux termes de l’accord, Israël retirera ses forces du sud du Liban, où elles avaient avancé jusqu’au fleuve Litani après des semaines de combats. De son côté, le Hezbollah sera contraint de repositionner ses combattants au nord de ce fleuve. Cette zone, située à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, sera contrôlée par l’armée libanaise, appuyée par la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban).
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a souligné que cet accord vise à instaurer une « cessation définitive des hostilités ». Cependant, Israël a insisté pour conserver le droit de mener des frappes si le Hezbollah violait les conditions. Cette disposition a été rejetée par le gouvernement libanais, qui considère qu’elle constitue une atteinte à la souveraineté nationale.
Réactions locales : entre prudence et soulagement
Au Liban, l’accord a été salué par le Premier ministre par intérim Najib Mikati, qui a qualifié le cessez-le-feu de « fondamental pour restaurer la stabilité ». Mikati a annoncé que le gouvernement renforcerait la présence de l’armée libanaise dans le sud, prévoyant de déployer 5 000 soldats pour assurer la sécurité et contrôler la frontière.
Toutefois, des voix dissidentes se sont également fait entendre. Mahmoud Qamati, un haut responsable du Hezbollah, a déclaré que le groupe acceptait les termes de l’accord mais restait vigilant contre toute attaque contre la souveraineté libanaise. “Nous voulons mettre fin à l’agression, mais pas au détriment de la dignité du Liban”, a-t-il déclaré.
Une journée meurtrière avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu
Avant l’annonce officielle du cessez-le-feu, Israël a intensifié ses bombardements sur Beyrouth et sa banlieue sud, décrites comme des bastions du Hezbollah. Trois frappes ont touché le quartier de Nweiri, détruisant un immeuble de quatre étages abritant des personnes déplacées. Selon le ministère de la Santé, sept personnes ont été tuées et trente-sept blessées dans ces attaques.
Le quartier commerçant de Hamra a également été visé, ce qui constitue l’une des rares fois où ce quartier, situé au cœur de la capitale, a été frappé depuis le début du conflit. Le « cercle de feu » créé par les frappes autour des banlieues sud de Beyrouth, notamment Burj al-Barajneh et Haret Hreik, a été décrit par les médias locaux comme une dernière tentative d’assaut avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. -feu.
Dimensions internationales : pression accrue sur Israël et le Hezbollah
Le cessez-le-feu a été obtenu grâce à une intense médiation des États-Unis et de la France, avec le soutien des Nations Unies et de l’Union européenne. La communauté internationale, notamment le G7, a multiplié les appels à une cessation immédiate des hostilités, qualifiant la situation de « menace majeure pour la stabilité régionale ».
Le président français Emmanuel Macron, dans une déclaration conjointe avec Biden, a déclaré que l’accord marquait une étape cruciale vers une paix durable au Liban. “Nous sommes déterminés à garantir que l’accord sera pleinement mis en œuvre, tout en respectant la souveraineté libanaise”, a-t-il déclaré.
Israël divisé sur le cessez-le-feu
En Israël, l’annonce du cessez-le-feu a suscité des réactions mitigées. Alors que la majorité du cabinet de sécurité a approuvé l’accord, certains ministres d’extrême droite, dont Itamar Ben Gvir, ont exprimé leur opposition, affirmant que l’accord représentait une « occasion manquée d’éradiquer complètement le Hezbollah ».
Les sondages d’opinion révèlent également une population divisée. Selon un sondage de la Douzième chaîne, 37 % des Israéliens soutiennent le cessez-le-feu, tandis que 32 % s’y opposent et 31 % restent indécis. Des manifestations ont éclaté à Tel-Aviv, où les habitants du nord du pays, contraints de quitter leurs foyers pendant les hostilités, ont exprimé leurs craintes d’un retour prématuré dans les zones proches de la frontière.
Un bilan humain et matériel écrasant
Depuis le début des affrontements en octobre 2023, le Liban a enregistré 3 823 morts et 15 859 blessés, selon les chiffres du ministère de la Santé publique. Israël déplore de son côté 82 soldats tués et 47 civils morts. Les pertes économiques et matérielles sont tout aussi considérables, avec des infrastructures détruites dans tout le sud du Liban et dans les quartiers de Beyrouth.
Les frappes israéliennes ont également visé des bâtiments prétendument liés aux finances du Hezbollah, notamment des filiales de Qard al-Hassan, exacerbant les tensions locales et internationales.
Perspectives et incertitudes
Alors que l’accord entre en vigueur, de nombreuses questions restent sans réponse. La capacité du gouvernement libanais à garantir un contrôle efficace de la frontière et à désarmer les factions armées suscite des doutes. Par ailleurs, la condition imposée par Israël pour pouvoir intervenir en cas de violation pourrait compliquer la mise en œuvre d’une paix durable.
Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique sans précédent, devra également relever le défi de la reconstruction des zones dévastées, tâche rendue difficile par un manque chronique de ressources et d’investissements internationaux.
Ce cessez-le-feu, bien que salué comme un progrès, n’est qu’une étape dans un processus complexe de stabilisation et de résolution des profondes tensions qui continuent de secouer la région.
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