Après plus d’un an de guerre, dont deux mois d’escalade, entre Israël et le Hezbollah libanais, un accord de cessez-le-feu a été proposé aux belligérants. Le cabinet de sécurité israélien doit rendre son avis sur les conditions de la trêve ce mardi 26 novembre.
Sera-t-il bientôt temps d’une trêve entre Israël et le Hezbollah libanais ? Un accord de cessez-le-feu a en tout cas été soumis aux deux belligérants et le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer ce mardi 26 novembre sur le plan de trêve. La France et les Etats-Unis, qui ont participé aux négociations, sont confiants quant à la réponse de l’Etat juif concernant le cessez-le-feu. “Nous pensons que nous avons atteint le point où nous sommes proches” d’un accord, a même déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, même s’il a rappelé que rien n’était encore sûr. Le ton est plus pressant du côté de l’Union européenne. Le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a déclaré hier en marge du G7 à Rome qu’Israël n’avait « plus d’excuses » pour refuser un cessez-le-feu.
Mais il y a des raisons de douter de la réponse de l’État juif à l’accord de cessez-le-feu. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s’est fermement opposé à la trêve et a déclaré que parvenir à un accord avec le Liban serait « une grave erreur » et une « opportunité historique manquée d’éradiquer le Hezbollah ». « C’est précisément au moment où le Hezbollah est vaincu et aspire à un cessez-le-feu qu’il est interdit de s’arrêter. […] Il n’est pas trop tard pour mettre fin à cette affaire ! Il faut continuer jusqu’à la victoire absolue ! a ajouté l’homme politique, les tensions se sont intensifiées depuis fin septembre.
Après l’étude du texte prévue à 15 heures, ce mardi 26 novembre, une décision d’Israël est attendue. Si l’État hébreu accepte de se soumettre à l’accord, Emmanuel Macron et Joe Biden n’interviendront que mercredi matin.
Que comprend l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah ?
L’accord de cessez-le-feu impose des mesures comparables à celles des forces israéliennes et à celles du Hezbollah libanais, un groupe islamiste chiite pro-iranien. Il vise à évacuer la zone du sud du Liban où se concentrent les affrontements. Le texte prévoit notamment une trêve de 60 jours pendant laquelle les deux belligérants mettraient fin à leur présence armée : l’armée israélienne devrait quitter le Liban et le Hezbollah devrait se replier au nord du fleuve Litani selon le site d’information américain. Axios.
Le départ de ces troupes laisserait la place à l’arrivée de milliers de soldats de l’armée libanaise restée à l’écart du conflit, à l’exception de quelques frappes en représailles aux attaques israéliennes visant ses infrastructures. Au moins 5 000 militaires pourraient être mobilisés selon les informations du ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib France 24. L’armée libanaise serait soutenue par les Casques bleus, la force de maintien de la paix de l’ONU.
Pour garantir le respect des termes du cessez-le-feu – qui fait écho en partie à ceux de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2006 après un mois de guerre entre Israël et le Liban, mais jamais pleinement respectée – un comité international de surveillance serait mis en place. Cinq pays devraient composer ce comité dirigé par les États-Unis.
Conditions toujours en suspens, d’autres abandonnées
Si les grandes lignes de l’accord paraissent acceptables aux deux parties selon la communauté internationale, quelques conditions compliquent les négociations. Sur la question du comité de suivi international, le choix des pays membres a été débattu : Israël s’est opposé à la présence de la France en raison des relations politiques franco-libanaises et des désaccords et échanges houleux entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu. L’État hébreu aurait finalement revu sa position en acceptant la présence de la France. D’un autre côté, le Hezbollah a refusé la participation britannique en raison de sa proximité avec Israël. Va-t-il céder sur ce point après la concession israélienne ?
Mais Israël a avancé une autre exigence : celle d’avoir la liberté de frapper le Liban en cas de violation des termes de l’accord par le groupe islamiste. Un point défendu par le ministre israélien de la Défense Israel Katz au nom d’une « politique de tolérance zéro », mais qui semble difficilement compatible avec un accord de cessez-le-feu et qui entraînerait une violation de la souveraineté du Liban. Le chef du Hezbollah a précisé pour sa part qu’il n’accepterait un accord qu’à la condition qu’il implique une « fin complète de l’agression ».
Un autre point pourrait rester Source de tensions sans pouvoir être résolu par les termes de l’accord de cessez-le-feu : les 13 points contestés de la ligne bleue, frontière entre Israël et le Liban. La ligne bleue a été tracée par l’ONU en 2000 après le retrait israélien du Liban, mais treize points sur cette frontière sont disputés entre les deux pays. Israël et le Liban refusent cependant de négocier sur la répartition des terres.
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