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Le communiste André Lajoinie est décédé à l’âge de 94 ans.
LA DISPARITION – Son nom ne dira probablement rien aux plus jeunes, mais André Lajoinie était une figure importante de la gauche à la fin du siècle dernier. Député dans une circonscription rurale de l’Allier de 1978 à 2002, il a présidé de nombreuses années le groupe communiste de l’Assemblée, privilégiant le travail en profondeur aux coups médiatiques. Reconnu, même par ses opposants, comme un homme attentif à l’écoute, proche du peuple, attaché à ses origines modestes et paysannes, André Lajoinie est décédé ce mardi 26 novembre à l’âge de 94 ans, a annoncé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français. Party, un parti auquel il a adhéré à l’âge de 19 ans.
Fils de paysans pauvres, André Lajoinie est né à Chasteaux (Corrèze), au sud de Brive-la-Gaillarde. Marqué par la guerre, et notamment par la Résistance qu’il admirait avec des yeux d’enfant, André Lajoinie ne put poursuivre ses études au-delà de son diplôme, faute d’argent. Dans un livre publié en 1987 et intitulé Avec un coeur ouvertil revient sur cette période fondatrice, en se rappelant que ses parents écoutaient secrètement Radio Londres et fournissaient du pain et du vin aux résistants de la région chaque fois qu’ils le pouvaient.
Parallèlement, il aide son père à la ferme et obtient sa première carte PCF après la guerre, probablement en 1948. « Mon engagement envers le Parti communiste a des racines très profondes, il a écrit. Il y avait un puissant moteur : le sentiment d’injustice qui affectait ma famille. ». Croyez que vous avez « J’ai payé le prix des inégalités sociales » Dès son plus jeune âge, André Lajoinie s’est progressivement inséré dans les débats internes du parti, jusqu’à gagner du terrain et à se faire remarquer par la direction nationale.
En 1978, il se présente aux élections législatives dans l’Allier et obtient un siège de député. Un mandat que lui, fils d’agriculteur venu si loin, portera avec fierté, ridiculisé pour ses origines modestes, caricaturé dans un flyer concurrent sabots aux pieds. Il avait transformé ce ridicule en force. Lors d’une assemblée publique dans un petit village de l’Allier pour sa première élection à l’Assemblée nationale, André Lajoinie a rappelé à quel point il était fier du milieu dont il est issu, suscitant de vifs applaudissements dans la salle peuplée majoritairement d’agriculteurs.
« Exigeant, appliqué, consciencieux »
En 1988, à la surprise générale, le communiste s’est présenté à la présidentielle. « Une bataille très difficile »» a ri quelques années plus tard, alors que François Mitterrand se présentait à sa réélection. Peu connu des Français, représentant d’un parti alors en hémorragie militante et électorale, dans une période où le bloc soviétique vivait ses dernières heures, André Lajoinie avait mené comme il savait faire campagne, sur le terrain, au plus près aux préoccupations des gens. Le score n’était pas génial (6,76%), mais l’intention était là.
Lajoinie a longtemps été perçu comme « l’archétype du communiste rural ». Dans un portrait publié en 1987, Le monde il l’a décrit comme un « mère paysanne », « Dos cambré, tête têtue rentrée dans les épaules, accent un peu rauque et cadencé, sourire aux lèvres ». Il a parfois souffert d’être considéré dans l’ombre de Georges Marchais, car il manquait de charisme et de réelle personnalité.
Le journal local La Montagne souligne qu’il aimait « la politique dans sa forme la moins spectaculaire et la moins sophistiquée ». Humanitédont il était naturellement proche, se souvient-il «qu’André Lajoinie était un homme exigeant, appliqué et consciencieux dans son travail et dans le contrôle de ses dossiers, rejetant toute forme de compromis. Il a mis sa vie au service des autres, au service des travailleurs et de la France.”
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel pleure “un homme d’une grande humanité” et s’adresser à son « mes plus fraternelles condoléances » à ceux qui ont partagé « ses luttes pour les classes populaires, pour son territoire, pour la France ». “Il avait l’amour des gens au plus profond de son cœur, Le sénateur communiste Ian Brossat a également réagi. André était un farouche défenseur de la classe ouvrière. ». Dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon a également rendu hommage au défunt : « Je rends hommage à son dévouement absolu au communisme et aux luttes populaires, notamment en milieu rural et paysan, dont il a été un porte-parole efficace et puissant. ».
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