( GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / BRANDON BELL )
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, environ 4 à 8 % de la production mondiale de pétrole est utilisée pour produire du plastique, une part qui devrait atteindre 20 % d’ici 2050.
Le plastique, pour aider les producteurs de pétrole et de gaz ? Pour eux, cela représente une opportunité importante de faire face
l’électrification inexorable des véhicules.
« Le secteur pétrochimique joue un rôle important »
dans l’activité de ces industries, une fois le pétrole et le gaz extraits du sol, a expliqué à l’AFP Guy Bailey, responsable des marchés pétroliers et chimiques du cabinet d’études Wood Mackenzie. Représentant aujourd’hui 15 % de la demande de produits raffinés, les plastiques et les produits chimiques devraient
augmenter à 25% d’ici 2050,
souligne-t-il, faisant état d’une “croissance robuste”. Cela « reflète à la fois l’importance du plastique – qui fait partie intégrante de tous les aspects de la vie moderne et de la transition énergétique – et
déclin à long terme
de la demande de carburant à mesure que le secteur des transports s’électrifie », explique l’expert.
Environnement
4 à 8% de la production mondiale de pétrole
il sert à produire du plastique, une part qui selon le Programme des Nations Unies pour le développement devrait atteindre 20 % d’ici 2050. « Si vous prenez un baril de pétrole, il est principalement utilisé pour le transport », c’est-à-dire transformé en carburant, « seulement une petite partie est destinée au plastique», précise Martha Moore, économiste en chef de l’American Chemistry Council (ACC), qui regroupe les entreprises du secteur.
– « Risques de transition » –
Mais cela va probablement changer, comme
les véhicules électriques deviennent de plus en plus accessibles,
Steven Fries, expert du Peterson Institute for International Economics (PIIE) et de l’Institute for New Economic Thinking de l’Oxford Martin School, ainsi que membre du British Committee on Climate Change, s’en est expliqué à l’AFP. Mais selon lui, le salut ne réside pas dans le plastique : « comme le plastique ne représente qu’une fraction modeste du baril de pétrole raffiné, il est
il est peu probable que ce soit la solution à long terme pour le secteur.
Plus encore, prévient Guy Bailey, « l’industrie du plastique est
face à ses propres risques de transition,
à la fois en termes de nécessité de réduire son empreinte carbone et de relever le défi des déchets plastiques.
Tom Sanzillo, directeur du groupe de réflexion sur l’analyse financière IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis), fait même un parallèle entre la situation actuelle de l’industrie pétrochimique et le « déclin de l’industrie charbonnière ». « Ils pensent que leur nouveau marché est la pétrochimie, mais même là,
la demande ne sera pas aussi forte qu’ils le pensent.
a-t-il déclaré à l’AFP.
– Recyclage –
Qu’ils extraient eux-mêmes la matière première du sol ou qu’ils l’achètent, les producteurs de plastique, quant à eux,
se concentrer sur le recyclage
pour diversifier votre activité. Et ils espèrent que le traité sur le plastique négocié cette semaine à Busan (Corée du Sud) donnera une orientation claire à leurs investissements dans ce secteur. « En fin de compte, notre objectif est
éliminer le besoin de pétrole et de gaz vierges dans le plastique »,
assure, sans préciser de date limite, Ross Eisenberg, président de la division des producteurs de plastique de l’ACC – qui sera présent à Busan. « Beaucoup (de ces groupes) investissent dans le recyclage et deviennent eux-mêmes recycleurs », explique-t-il, soulignant ce fait.
l’industrie « investit massivement » dans cette « économie circulaire ».
“Ce n’est pas un secteur dans lequel l’industrie pétrolière et gazière a traditionnellement investi, mais (…) ils se rendent compte qu’ils peuvent réellement utiliser ce qui existe comme matières premières et ne pas avoir à extraire de nouvelles ressources du sol”, a-t-il déclaré. Mais
cela « nécessite beaucoup d’infrastructures »,
et « c’est ce que cet accord mondial peut réellement nous aider à faire, (…) tout le monde y gagne ». C’est déjà au stade de la conception que les produits doivent être conçus pour pouvoir être recyclés.
“La demande accrue de plastique sera satisfaite grâce à des matériaux recyclés et réutilisés”, souligne Steven Fries, prévenant
« Les changements auxquels le secteur sera confronté deviendront progressivement plus prononcés. »
Pour lui « il n’y a pas de solution simple pour l’industrie pétrolière et gazière. Il va falloir qu’ils changent.”
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