Le directeur du rugby du Stade Français, Laurent Labit, a particulièrement apprécié l’appétit offensif de ses troupes. En supprimant la pression comptable de ce derby, il semble les avoir libérés. Est-ce durable ?
Ce derby peut-il lancer votre saison ?
Nous l’espérons. Mais on n’oublie pas que lors du dernier match qu’on a joué à domicile, on a aussi fait une très bonne prestation contre Clermont, et la semaine suivante à La Rochelle, on a connu une nouvelle déception. Nous resterons donc prudents, avec toute l’humilité nécessaire. Mais évidemment, réaliser un match comme celui-là dans le derby, et au moment d’une reprise, qui est toujours un moment aléatoire, c’est très bien. Nous sommes très satisfaits d’avoir pris cinq points et du contenu de notre prestation.
Vous étiez la treizième attaque avant ce match. Marquer six essais doit particulièrement vous plaire…
Oui, évidemment. Notre capacité offensive est notre chantier. Notre équipe a beaucoup de certitudes sur sa défense et sa conquête. Nous voulions augmenter le curseur offensif. Il faut passer par là si on veut avoir de l’ambition. Ce soir, c’était une bonne production. Mais il faudra pouvoir republier. Et c’est ce qui va nous intéresser dans les semaines à venir. Jusqu’à présent, nous nous étions mis sous pression en raison de nos mauvais résultats. C’est ce qui nous a poussé à le faire. Depuis une dizaine de jours, nous avons retrouvé une bonne qualité de travail. On sentait que les joueurs avaient envie de produire une bonne copie.
Finalement, ce derby est tombé bien dans votre saison pour enclencher une nouvelle dynamique…
Oui. Nous l’avons préparé comme un derby. Nous ne voulions pas nous mettre trop de pression avec le classement. Depuis 2017, nous n’avons plus gagné à domicile contre le Racing 92. Ce sont toujours des matches particuliers. On n’a donc pas parlé du classement avant ce match. Il fallait isoler le match du contexte pour le jouer pleinement. Peu importe que vous soyez premier ou dernier lors de ce match. Il est à part, et il faut le jouer comme tel.
Dimitri Szarzewski s’est dit surpris par votre jeu. Avez-vous décidé de surprendre le Racing 92 ?
Chaque match a sa vérité… Quand on joue au Racing, on sait qu’ils aiment avoir la possession et mettre en place leurs circuits de circulation. L’idée était d’avoir le ballon et de ne pas trop le rendre. A la fin du match, on a vu de quoi ils étaient capables quand on leur a rendu la balle. Donc on a essayé de jouer devant la défense, dans la défense, avec des passes en contact ou après contact. Cela les a surpris. Ils s’attendaient à un jeu plus direct avec davantage d’utilisation du jeu au pied.
Vos deux ailiers se sont mis en évidence. Qu’avez-vous pensé de leurs matchs ?
C’est intéressant pour nous. Cela fait partie de nos plans offensifs de pouvoir déplacer les ballons dans les couloirs. Nous avons beaucoup de joueurs dangereux là-bas. Il faut pouvoir leur créer de l’espace et leur donner des ballons. Au cours des neuf premiers jours, nous avons eu du mal. Comme ce soir nous étions tous alignés avec la même envie, nous avons vu ce que nous pouvions faire dans un match. Nous devons continuer sur cette voie.
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