Invitée du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénate » dimanche, la porte-parole des centres E. Leclerc a également affirmé que la viande vendue dans ses supermarchés provenait « à 99 % » de l’extérieur de la zone Mercosur.
Dans un contexte de mécontentement des agriculteurs, qui dénoncent les marges de la grande distribution, le charismatique président du comité stratégique des centres E. Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, n’entend pas céder.Les fabricants doivent être transparents. Nous n’achetons pas de lait à la ferme. On l’achète chez Danone, Yoplait, etc. (…) Ce sont eux qui ne sont pas transparents» sur les prix des matières premières agricoles, a lancé le représentant du leader de la grande distribution alimentaire, invité dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénate ». De quoi sérieusement faire grincer des dents les industriels de l’agroalimentaire, qui se préparent à un nouveau bras de fer avec les distributeurs sur les prix annuels des produits de consommation à l’horizon 2025. Les négociations doivent se tenir entre le 1er décembre et le 1er mars.
Pour respecter le prix des matières premières agricoles, comme le prévoit la loi Egalim – qui encadre les relations commerciales entre industriels et grande distribution –, Michel-Édouard Leclerc insiste une nouvelle fois sur la nécessité pour les industriels de conclure en amont leurs contrats d’achat avec les agriculteurs, avant entamer des négociations avec les distributeurs. Il s’agit de la fameuse construction « forward » du prix d’un produit alimentaire, qui se ferait à partir des coûts de production de l’agriculteur.
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“99%, nous ne vendons pas de viande du Mercosur”
Une position partagée par le principal syndicat agricole, la FNSEA, ainsi que par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Aujourd’hui, les entreprises agroalimentaires «se contentent d’une attestation de leurs comptables disant qu’ils ont bien acheté du français, etc.», affirme Michel-Édouard Leclerc, qui estime que cela n’est pas satisfaisant. “Ils doivent également être transparents sur l’origine des produitsinsiste le gérant. On me demande de payer le porc espagnol au prix du producteur français, car c’est un producteur français qui me le vend.»
Interrogé sur le projet controversé de traité UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Bolivie), qui prévoit la suppression des droits de douane et suscite de vives inquiétudes chez les agriculteurs français, le dirigeant a affirmé que «A 99%, nous ne vendons pas de viande du Mercosur. Cette semaine, Carrefour puis Intermarché ont annoncé s’engager à ne pas commercialiser de viande en provenance du Mercosur en soutien au monde agricole. Là encore, le représentant des centres, E. Leclerc, s’en prend aux industriels de l’agroalimentaire, qui «doivent nous indiquer dans les produits transformés d’où proviennent leurs produits. Selon lui, «cet accord n’est pas complété et ne doit pas être signé».
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