Par
Léa Giandomenico
Publié le
23 novembre 2024 19h59
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La France insoumise (LFI) a présenté à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à abroger le crime de glorification du terrorismece qui selon LFI a accentué “l’exploitation de la lutte antiterroriste” contre la “liberté d’expression”, suscitant de vives critiques de la droite et du camp présidentiel.
Un crime qui réprime « les militants politiques, les journalistes »…
Le texte, présenté par le député LFI du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues LFI, veut supprimer ce crime créé par une loi de 2014estimant qu’en cette matière «la loi du 29 juillet 1881 qui réglemente les faits relatifs aux crimes d’apologie du crime, d’apologie des crimes de guerre, du crime contre l’humanité» est suffisante.
« Quelle démocratie peut encore conserver son nom si des méthodes antiterroristes sont utilisées ? réprimer les militants politiques, les militants associatifs, les journalistes ou encore les syndicalistes», lit-on dans la note explicative.
Les moyens utilisés pour lutter contre le terrorisme en France ont régulièrement été détournés de leur objectif par les gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression.
Quelle est l’apologie du terrorisme ?
« L’apologie du terrorisme consiste à présenter ou commenter favorablement le terrorisme en général ou les actes terroristes déjà commis », explique le site service-public.fr.
Le site Internet du gouvernement cite l’exemple d’une personne qui porte un T-shirt avec la mention « née le 11 septembre, je suis une bombe » et qui peut être condamnée pour complicité de terrorisme).
Soutenir l’auteur d’un acte terroriste équivaut à soutenir le terrorisme. Il en va de même lorsqu’une personne fait preuve d’une égale considération envers les victimes et les auteurs d’actes terroristes.
Selon la loi, soutenir le terrorisme est un crime. « Ce crime est établi quand les excuses ont été présentées publiquement. L’auteur doit prendre la parole dans un lieu public ou lors d’une réunion publique, par l’un des moyens suivants :
- Parler, crier ou menacer
- Écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images
- Tout autre support écrit, parlé ou image
- Panneaux ou affiches
- Tout moyen de communication électronique.
Par exemple, une personne qui justifie ou glorifie la perpétration d’un attentat c’est un réseau social peut être poursuivi pour complicité de terrorisme.
Qu’encourt-on pour un tel acte ?
Et c’est un délit réglementé par la loi qui renforce les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme créée le 13 novembre 2014. L’article 421-2-5 prévoit que « le fait de provoquer directement des actes de terrorisme ou d’encourager publiquement de tels actes est puni de cinq ans ». d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.”
« Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 euros d’amende lorsque les délits sont commis à l’aide d’un service de communication publique en ligne », peut-on lire dans le Code pénal.
Des membres de LFI visés par une enquête pour “apologie du terrorisme”
Mais pour les députés LFI ce crime n’a aucune raison d’exister. Ugo Bernalicis cite le cas du leader de la CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné en première instance à un an de prison avec sursis – il a fait appel – pour “apologie du terrorisme” à travers des propos publiés dans un tract de soutien aux Palestiniens .
« Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël, ndlr), ils ont reçu les réponses qu’ils ont provoquées”, lit-on dans ce tract.
Le député LFI évoque également la présidente de son groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputé LFI Rima Hassan, interrogées en avril par la police judiciaire de Paris dans le cadre d’une enquête pour “apologie du terrorisme”.
Mathilde Panot a notamment été entendue sur le communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël était qualifiée d’« offensive armée des forces palestiniennes », dans un « contexte d’intensification de l’occupation israélienne ». politique » dans les territoires palestiniens.
Controverses
“Il est difficile de faire plus ignoble”, a écrit le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, réagir à cette proposition. « Un projet de loi honteux. Encore une infamie des rebelles», a jugé le président du groupe UDR Éric Ciotti.
« Une semaine après la commémoration des attentats du 13-Novembre, LFI propose d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. Socialistes, comment espérer gouverner avec eux ? Le cynisme a ses limites », a déclaré le député macroniste David Amiel, comme beaucoup d’autres dans son groupe.
Face aux critiques, le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon il a dénoncé “une nouvelle attaque contre LFI venant de l’extrême droite et servilement reprise par la bureaucratie politico-médiatique”. “Plutôt que de faire des films, lisez le texte du projet de loi”, a-t-il déclaré.
Avec l’AFP
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