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Comment l’aménagement paysager contribue-t-il à la prévention et au contrôle ?

CPendant deux jours à Bordeaux, courant octobre, chercheurs, acteurs de la forêt, décideurs politiques, instituts et observatoires de la plante et de la forêt, services d’urgence, venus d’Europe mais aussi du Canada, des États-Unis, d’Australie ou d’Amérique du Sud, en présentiel ou en visio. , a participé au congrès « Fire-Res » : « fire » pour « feu » et « res » pour « résilience ». Un projet de quatre ans (2021-2025) financé par l’Union européenne, visant à travailler sur une gestion intégrée des incendies en incluant les dimensions sociales, économiques, culturelles et bien sûr écologiques de la catastrophe. Objectif affiché : « Minimiser les dommages causés et maximiser les bénéfices. »

Réfléchir sur une longue période

Que Bordeaux ait été choisi comme lieu d’accueil du point d’étape Fire-Res n’est pas une surprise : les incendies de la Gironde et des Landes à l’été 2022 ont été une parfaite illustration d’incendies extraordinaires et surtout une base de réflexion et de travail des plus concrètes. sur la prévention, l’appréhension, la lutte, les bonnes pratiques, les innovations, etc.

Et ce, « afin d’aborder la question des incendies de forêts sur un horizon beaucoup plus long avec une approche globale ». Onze laboratoires vivants dédiés ont été rattachés au projet, dont celui de Nouvelle-Aquitaine, afin d’impliquer toutes les composantes de la démarche incendie : les chercheurs, les responsables de la lutte et de la prévention ainsi que les collectivités en charge. responsable de la gestion et de l’aménagement du territoire.

Car comme Marc Vermeulen et le colonel Duverger, chefs des services d’incendie et de secours (Sdis) de Gironde pour le premier et des Landes pour le second, l’ont rappelé lors du congrès : « Ce sont bien les conditions météorologiques qui ont provoqué un comportement inhabituel des incendies cet été 2022. Des conditions qui seront quasiment normales d’ici 2050. D’où la nécessité d’adapter nos méthodes de prévention et d’intervention. »


Le laboratoire vivant dirigé par Christophe Orazio travaille sur les interfaces entre forêt et urbanisation.

Claude Petit / SO

Le laboratoire vivant de Nouvelle-Aquitaine, émanant de l’Institut européen des forêts cultivées (IEFC) situé à Cestas (33), a été créé deux ans avant ces incendies extraordinaires de 2022. « Nous avions déposé le projet de création dès décembre 2020 après les grands incendies de 2017 au Portugal et ceux du Chili, en nous basant sur le constat de la multiplication des événements de forte intensité depuis 2015. Nous étions alors rattachés à Fire-Res, avec pour mission de combiner recherche fondamentale et application sur le terrain », souligne Christophe Orazio, directeur de l’IEFC et responsable de ce laboratoire vivant dont le « terrain de jeu » est le massif landais de Gascogne.

Massif pour lequel Fire-Res propose une trentaine d’innovations européennes et mondiales, tant technologiques que sociales liées à la détection, la lutte et la reconstruction des incendies. Le laboratoire et ses composantes (IEFC, Inrae, la DFCI régionale, les Sdis de Gironde et des Landes mais aussi Groupama Misso et Météo-) se sont concentrés sur l’assurance paramétrique et surtout l’aménagement du territoire.

Zones de coupure de carburant

« Nous avons commencé par constater que les coupe-feu, à savoir les sentiers DFCI qui fonctionnaient très bien jusqu’à présent, sont aujourd’hui devenus des zones d’appui à la lutte contre l’incendie. Mais en cas d’incendies de très grande ampleur, comme ceux de 2022, ils ne protègent pas les habitations. Il a donc fallu réfléchir à de véritables zones de coupure adaptées à l’intensité des incendies d’aujourd’hui et de demain. Des zones de coupure qui peuvent être des prairies ou des champs de panneaux photovoltaïques qui auraient été positionnés autrement qu’au hasard », explique Christophe Orazio.

Le laboratoire vivant s’est appuyé sur la modélisation et a réalisé des simulations : « Nous avons « allumé » 100 000 incendies sur le territoire des Landes de Gascogne et nous avons observé là où passait le feu le plus souvent, en nous basant sur les conditions météorologiques de l’été 2022. Nous avons ensuite introduit des zones de coupure, des zones de faible gestion du carburant. » Et ça a conduit à quoi ? « La modélisation nous a montré qu’envisager de telles réductions était possible et a produit un résultat. Des espaces agricoles et des panneaux photovoltaïques positionnés de façon linéaire, sur au moins 300 mètres de long qui reviennent tous les 40 kilomètres, au cœur du massif, jouant également avec la proximité des lacs et des cours d’eau. »

La particularité du laboratoire est que, comme son nom l’indique, il est « vivant », autrement dit, ses recherches ne sont pas figées sur papier. « Nous sommes partis de la science, de la modélisation scientifique. Nous allons désormais à la rencontre des maires et des élus des communautés de communes pour les inviter, à l’heure du PLU, lors de la repensation de l’aménagement du territoire, à poser au sommet la question de la prévention des incendies. de leur liste de préoccupations », ajoute le directeur de l’IEFC.

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Incendies de forêts : risque modéré mais vigilance maximale

Pour l’instant, le risque d’incendies de forêt est modéré dans le massif des Landes de Gascogne. Pourtant, les incendies de 2022 ont marqué l’esprit des secouristes et professionnels forestiers, mais aussi de la population. La vigilance a depuis été renforcée. Elle se vit quotidiennement sur le terrain et le grand public en est sensibilisé.

» Et il faut dire que depuis la violence des incendies de 2022, ils ont été très réceptifs. La prochaine étape, après avoir identifié les blocages réglementaires sur le terrain, est de rencontrer l’État et les administrations. Nous souhaitons initier une dynamique sur les cloisonnements et les interfaces entre urbanisation, forêt et industrie. » Le laboratoire vivant est prévu jusqu’en 2025, son gestionnaire espère prolonger sa durée de vie au-delà.

Le laser aéroporté

Le programme Fire-Res met un large éventail d’innovations à la disposition des laboratoires vivants. Celui de Nouvelle-Aquitaine s’appuie sur l’un d’entre eux, le Lidar, développé par Inrae. Jusqu’alors, la cartographie des massifs était réalisée à partir de photos aériennes. Il s’agit ici d’utiliser un laser aéroporté qui permet de pénétrer la canopée jusqu’au sol et ainsi de renseigner sur le profil vertical de la végétation : son volume, sa charge en combustible, les combustibles présents, avec une résolution à 20 mètres pour le million d’hectares du massif des Landes de Gascogne.

 
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