De nombreux apprentis comédiens suivent des cours où ils apprennent à jouer Racine et Corneille, avant de se retrouver à tourner des publicités en léchant des couvercles de yaourts.
Ce constat n’est pas celui de Rebecca Manzoni, mais celui lucide d’Alison Wheeler. Elle prend des cours, auprès d’élèves habités par le répertoire classique, tout en faisant l’éloge d’autres auteurs comme Florence Foresti, Les Nuls ou lesconnus. Alors elle a commencé à écrire. Sa plume l’a emmenée à la télévision, dans «Tous les jours», à la radio, dans «La bande originale» sur France Inter, et aujourd’hui sur scène avec La promesse d’une nuit.
Cette exposition est l’autoportrait d’un trentenaire »,éligible à la congélation des œufs». Bilan d’une femme de 38 ans sur la gamine qu’elle était, les réunions ratées et les enfants qu’on n’a pas, qui surprennent beaucoup de gens.
Le jour de cet entretien avec Alison Wheeler au micro de Rebecca Manzoni, elle était revenue de Tours le matin même et avait donné rendez-vous à son domicile.
Arrivée à Paris, les croquis, le premier défilé
La discussion se déroule autour du thé, à la lueur des bougies. L’actrice vit depuis onze ans à Paris, ville où elle est venue exercer son métier. “Je me suis vu dans un film américain, je me suis vu dans une salle en train de chanter dans le noir, un producteur au fond de la salle, avec un cigare, et puis une pluie de lumière et je suis parti.» Alison Wheeler espérait un peu que quelqu’un vienne la chercher pour éviter les râteaux. Un métier qu’elle reconnaît aujourd’hui constitué de râteaux, mais qu’elle gère mieux avec l’expérience. Elle reconnaît qu’il faut quand même se protéger un peu.
Tout est question de commissions et de joie dans son premier show La promesse d’une nuitoù elle se produit seule, chante et diffuse des vidéos. Est-ce qu’elle s’autocensure ? “Pas trop… Réponse évasive.“, sourit-elle. Elle ne se considère pas comme une personne qui en sait plus que quiconque car sur scène ou en tant que personne publique, elle ne se sent pas obligée et n’a aucune envie de dénoncer ou de défendre un sujet. “Les comédiens ou les auteurs n’ont pas pour objectif de couvrir tous les sujets. Nous avons le droit, voire le devoir, de nous avouer vaincus par rapport à certaines choses politiques que nous ne maîtrisons pas ou à certains phénomènes sociaux, nous ne sommes pas capables d’en parler.“En guise de miroir, en parlant d’une femme de 38 ans, elle le peut.”Ouais, je le sais.“
Des réponses sérieuses aux digressions rêveuses
La série télé qui a bercé son adolescence, l’attirance pour le mauvais garçon, puis le gentil garçon, l’absence d’enfants, sa personnalité féministe qui se développe avec un côté un peu oldshcool, la petite voix intérieure qui se demande si elle est agaçante, le fait que quand on fait des blagues, on ne te croit pas quand tu te noies, les digressions…
De réponses sérieuses en discussions rêveuses, écoutez l’humour et la poésie d’Alison Wheeler au micro de Rebecca Manzoni.
Programmation musicale :
- CHAPPELL ROAN – Bonne chance, bébé !
- PHILIPPE KATERINE – Totalement à l’Ouest
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