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Le témoin Ahmed Boly dénonce un accord secret entre les deux prévenus

Dans le cadre de cette affaire, un témoin est apparu pour éclairer certaines zones d’ombre pour la Cour. Il s’agit d’Ahmed Boly, chef du service administratif et financier à l’inspection technique, au moment des faits. Il avoue avoir entendu de son premier responsable, en la personne du Dr Marie Joseph Sanou, qu’il avait un accord avec le secrétaire général des services de santé concernant les doublons, et que cela ne posait pas de problème.

La particularité de M. Boly est qu’en plus d’être témoin, c’est lui qui a porté cette affaire devant la Cour. Ayant travaillé aux côtés de l’inspecteur général des travaux, il se dit au courant de tout ce qui se passe. Avant son prêche, l’avis du secrétaire général du ministère de la Santé, Me Minoungou, avait suscité une inquiétude. “Peut-il vraiment prêter serment, étant donné qu’il était le subordonné des accusés ?”

Une question sur laquelle chaque parti aura un avis différent ; le conseil du Dr Marie Joseph Sanou, Me Fako Ouattara, estimant que son témoignage sera faux car c’est la raison pour laquelle les parties sont devant la Cour ; le procureur et l’agent judiciaire de l’État, estimant qu’il n’y avait aucun problème à le faire.

Le Réseau National Anti-Corruption, représenté par Me Fataou Kéré, a souligné qu’aucune disposition légale n’interdisait à un témoin de s’abstenir de prêter serment. Et pour aller droit au but, le Président finira par trancher en ces termes : « Je crois qu’il est dans l’intérêt de tous que M. Boly prête serment. Au moins on sera sûr d’une chose et je pense qu'”il le sait : si son témoignage est faux, il pourrait être poursuivi pour parjure”.

Après s’être conformé, le témoin souligne avoir informé l’inspecteur général des ordres de mission qui se chevauchent, mais celui-ci l’a informé qu’il s’était mis d’accord avec le secrétaire général du ministère de la santé, signataire, pour qu’en cas de coïncidence d’activités, les ordres de mission sont néanmoins produits pour les besoins de la cause.

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« J’ai constaté le chevauchement des ordres de mission dès mon arrivée au contrôle technique en 2021. J’ai signalé ce dysfonctionnement au Dr Marie-Joseph Sanou en lui précisant que cela ne se fait pas. J’ai remarqué qu’à chaque fois qu’il devait sortir, il faisait en sorte que les missions se succèdent en même temps », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il souligne que son travail de chef du département administratif et financier a été réduit à un rôle de simple décaisseur. Selon lui, il devait, entre autres, jouer le rôle de responsable des ressources humaines et de contrôleur interne des documents administratifs et financiers. A ce titre, c’était à lui d’établir les ordres de mission. “Mais depuis que je suis arrivé là-bas, c’est l’inspecteur général lui-même qui s’en charge”, déplore-t-il.

Interrogé par le président comment il savait que des missions se faisaient en interne, il explique qu’à son arrivée, il a mis en place un système lui permettant d’être au courant de toutes les sorties. “J’ai dit à tous les chauffeurs qu’à chaque fois qu’il y a une sortie, ils m’apportent au préalable une copie de leurs ordres de mission, pour que je sache quand vider les véhicules”, a-t-il déclaré. -il a répondu.

Selon Me Kéré, le témoin, voyant ses pouvoirs limités par le premier responsable, pouvait refuser d’effectuer le paiement car il n’avait pas établi d’ordres de mission. “Pourquoi faisais-tu ça alors?” lui a-t-il demandé. « La seule fois où je ne l’ai pas fait, cela m’a coûté la gendarmerie. Il a dit que j’avais bloqué une mission. Et comme il avait payé, il m’a demandé de le rembourser. Je ne voulais pas qu’on dise que c’est moi qui bloque les missions », a-t-il répondu.

« Il arrivait que Marie-Joseph prenait des frais de mission sans y aller… Il arrivait aussi qu’il soit payé sur plusieurs budgets, non seulement sur celui de l’État, mais aussi sur celui de certains partenaires avec qui nous travaillions… Il arrivait même que nous ont pris des ressources de l’État pour les activités de l’UNICEF, ou que d’autres inspecteurs sont allés payer le carburant alors que ce n’était pas leur rôle. M. Boly a également déballé.

A la question de Me Ouattara quant à savoir s’il y avait une responsabilité entre son premier manager et lui, il a répondu par la négative car il a déclaré : « c’est lui-même qui m’a coopté à Bobo pour le contrôle technique « Il n’y a pas de problème entre nous . Vous pouvez lui demander », a-t-il suggéré.

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« Vous êtes-vous déjà plaint de ne pas partir en mission ? a poursuivi Me Ouattara. « Non » a-t-il répondu. « Mais tu es parti en mission à Bobo avec l’équipe. Pourquoi? Était-ce votre rôle ? continua l’avocat. « Je suis parti en mission avec toute l’équipe. Et oui, j’avais un rôle à jouer là-bas. J’étais là avec un administrateur des services de santé. Les missions ne sont pas prédéfinies et il n’y a pas de “Il n’est pas indiqué que ce soit seulement telle ou telle personne qui doit partir en mission”, a précisé le témoin.

A son tour à Me Guitanga, conseiller de Wilfried Ouédraogo, ancien secrétaire général du ministère de la Santé, ce dernier lui a demandé : « Avez-vous déjà tenu le secrétaire général informé des doublons qu’il y avait dans le cadre des missions de l’administration générale ? inspection?’ « Non, je ne l’ai pas fait », a répondu le témoin. Puis l’avocat poursuit : “Avez-vous déjà demandé un remboursement parce qu’il y avait un duplicata ?” « Non » a répondu le responsable administratif et financier. .

Il souligne cependant qu’une lettre d’explication lui a été demandée pour ne pas avoir décaissé de fonds pour une mission. Et dans cette lettre lue par le président du Tribunal lors de l’audience, ce dernier a exprimé son inquiétude quant au non-respect des règles administratives dans la loge, et a souligné que c’était une façon pour lui de récuser son premier responsable et de faire revenir les choses en arrière. à commander.

Me Minoungou, conseil de Wilfried Ouédraogo, demandera à son tour si ce dernier avait vérifié les informations selon lesquelles il y avait un accord entre l’inspecteur général et le secrétaire général. « Non » a répondu le témoin. « Et pouvez-vous, en vous basant uniquement sur les propos du Dr Marie-Joseph Sanou, qui vous a dit qu’il y avait un accord entre eux deux, déduire que le secrétaire général était au courant des doublons ? a insisté l’avocat. « Non » a répondu le témoin.

Invités à commenter les propos tenus par le témoin Me Boly, les prévenus ont soutenu qu’ils s’en tenaient aux questions déjà posées par leur conseil.

Plus de détails à venir.

Erwan Compaore

Lefaso.net

 
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