Alexandre Bompard a été entendu. Quelques heures après avoir envoyé un signal fort – ne plus commercialiser de viande en provenance des pays du Mercosur, le PDG de Carrefour voit Thierry Cotillard, président du groupe Les Mousquetaires, lui emboîter le pas. « Sur ces sujets qui concernent directement notre souveraineté alimentaire, nous devons agir collectivement. C’est pourquoi Intermarché et Netto s’engagent également à ne pas vendre de viande en provenance d’Amérique du Sud. Nous appliquerons également ce principe aux produits transformés de nos propres marques. Et parce que nous devons tous nous mobiliser, j’appelle les industriels à faire preuve du même niveau d’engagement et de transparence sur l’origine des matières premières utilisées »a déclaré le leader jeudi 21 novembre.
Alors que le projet d’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur suscite la colère des agriculteurs, l’enseigne de grande distribution Carrefour s’est engagée à « Ne commercialisez aucune viande du Mercosur »dans une lettre adressée mercredi 20 novembre au syndicat agricole majoritaire que constitue la FNSEA. Interrogé sur les volumes concernés, le distributeur a toutefois précisé que 96 % de la viande bovine et porcine qu’il vendait provenait de France. De quoi relativiser l’engagement de Carrefour. « Nous espérons inspirer d’autres acteurs du secteur agroalimentaire »a également souligné Alexandre Bompard, estimant que “c’est en se rassemblant” qu’il sera possible de rassurer. « J’appelle particulièrement les acteurs de la restauration hors domicile, qui représentent plus de 30 % de la consommation de viande en France – mais dont 60 % est importée – à rejoindre notre engagement »a-t-il conclu.
Bouleversés, les agriculteurs français estiment que l’agriculture française est menacée par l’accord de libre-échange que l’Union européenne négocie actuellement avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Alors que le Mercosur exporterait d’abord des produits agricoles vers l’Union européenne (bœuf, volaille, porc, miel, sucre, etc.), les producteurs dénoncent des conditions de concurrence déloyales, ces denrées alimentaires ne répondant pas aux mêmes normes sociales et environnementales. et de santé qu’en Europe. Dans cette bataille aux connotations très politiques, deux des principaux distributeurs français ont pris position. Le premier d’une longue série ?
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