Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que le conflit en Ukraine avait désormais tous les atouts d’une guerre « mondiale » et a prévenu qu’il n’excluait pas de frapper les pays occidentaux.
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Ces menaces du maître du Kremlin interviennent au terme d’une journée de tensions extrêmes où la Russie a utilisé un missile de dernière génération destiné à emporter une tête nucléaire sur le territoire ukrainien.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la fusillade était l’acte d’un « voisin fou » qui utilise l’Ukraine comme « terrain d’essai » militaire.
L’Ukraine avait auparavant accusé la Russie de l’avoir frappé dans le Dnipro (centre) à l’aide d’un missile présentant « toutes » les caractéristiques d’un missile intercontinental dépourvu de sa tête nucléaire, une première dans l’Histoire constituant une escalade de guerre et de tensions russo-occidentales sans précédent.
M. Poutine a donc confirmé, dans un bref discours diffusé à la télévision, qu’en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré jeudi sur l’Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé « Orechnik ». , qui était dans sa « configuration nucléarisée ».
Ce tir visait « un site du complexe militaro-industriel ukrainien », a-t-il précisé.
La ville de Dnipro abrite le groupe Pivdenmach, anciennement YuzhMash, qui était à l’époque soviétique l’un des centres de l’industrie des missiles militaires.
La Russie « prête à tout »
Dans son discours à la nation d’une durée de moins de dix minutes, Vladimir Poutine a dénoncé les deux frappes menées ces derniers jours par l’Ukraine sur le territoire russe à l’aide de missiles ATACMS américains et britanniques Storm Shadow.
Le président américain Joe Biden, qui s’y était longtemps refusé, a autorisé dimanche ces frappes sur le territoire russe avec des armes américaines, malgré les avertissements de la Russie qui avait brandi la menace nucléaire.
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« À partir du moment où [ces missiles ont été tirés sur la Russie]et comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises [au préalable]le conflit provoqué par l’Occident en Ukraine a pris les éléments d’un [conflit] de nature mondiale», a déclaré le président russe.
“Nous considérons que nous avons le droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations”, a encore prévenu M. Poutine.
Outre les missiles américains ATACMS, les Ukrainiens disposent donc de missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp fournis par ces deux pays. L’Allemagne, sollicitée depuis longtemps pour fournir ses propres missiles de croisière Taurus, a catégoriquement refusé.
Au milieu de l’escalade du conflit, M. Poutine a assuré que la Russie était « prête à tous les scénarios », tant contre l’Ukraine que contre l’Occident.
L’utilisation d’un tel missile pour frapper l’Ukraine constitue un « nouveau développement inquiétant », a commenté le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
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« Extrêmement sérieux »
Avant même la confirmation de ce tir par Vladimir Poutine, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé un événement « extrêmement grave » s’il était vrai.
L’Union européenne et Londres avaient souligné que cela constituerait « une escalade » de la part de Moscou.
Moscou doit “reconsidérer” sa position sur l’implication “escalade” des soldats nord-coréens dans le conflit, a de son côté souligné le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
C’est le déploiement de milliers de soldats nord-coréens pour affronter l’armée ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk qui a été avancé par les États-Unis pour faire évoluer leur position sur la question des frappes de missiles. Occidentaux sur le territoire russe.
L’étendue des dégâts après le tir du missile balistique russe sur Dnipro n’était pas immédiatement claire. Deux personnes ont été blessées dans la zone par des frappes russes jeudi, selon le gouverneur régional Serguii Lyssak.
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Alertes nucléaires
L’attaque intervient au moment où les tensions sont à leur plus haut entre Moscou et l’Occident, l’approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier étant anticipée comme un tournant.
La Russie, qui a envahi l’Ukraine il y a près de trois ans, a multiplié ces derniers jours les frappes majeures en Ukraine et les avertissements contre les alliés de Kiev.
Moscou a particulièrement renforcé ses alertes nucléaires ces derniers jours.
Selon sa nouvelle doctrine sur l’usage des armes nucléaires, rendue officielle mardi, la Russie peut désormais les utiliser en cas d’attaque « massive » d’un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.
Ailleurs en Ukraine, 26 personnes ont été blessées lors de frappes à Kryvyï Rig, une ville située à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Dnipro, selon le gouverneur Serguiï Lyssak.
Dans le même temps, l’armée russe continue de progresser dans l’est de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise d’une petite ville proche de la ville de Kurakhové, dans l’est de l’Ukraine.
Les avancées russes sont particulièrement inquiétantes pour Kiev, qui craint d’être poussée à la table des négociations dans une position défavorable.
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