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Le point économique au Québec | Les travailleurs âgés souffrent pour éviter un déficit plus important

(Québec) Pour éviter d’élargir son déficit record de 11 milliards de dollars pour 2024-2025, le Québec vide la moitié de son coussin pour éventualités et commence à assainir ses dépenses fiscales. L’âge d’admissibilité au crédit d’impôt pour prolongation de carrière passe de 60 à 65 ans et cette aide fiscale sera réduite pour les plus aisés.

C’est ce que révèle la mise à jour économique présentée jeudi par le ministre des Finances Éric Girard.

Dans son budget de mars, il a annoncé un déficit de 11 milliards de dollars pour cette année, après versement au Fonds des générations qui sert à réduire la dette. Il s’agit d’un record en chiffres absolus. Il maintient cet objectif dans sa mise à jour économique, tout comme le retour à l’équilibre budgétaire en 2029-2030.

Le gouvernement Legault a toutefois dû prendre des mesures pour éviter de creuser encore davantage son gouffre financier. C’est parce que les dépenses augmentent plus que prévu, de près de 3 milliards de dollars, selon la mise à jour économique.

Cinq choses à savoir sur la mise à jour économique

Par exemple, les dépenses de santé sont en hausse de 900 millions par rapport aux prévisions, notamment en raison du coût plus élevé du recours aux travailleurs des agences privées. Le Québec a également dû payer 250 millions de dollars en raison des inondations de l’été dernier. Un retard dans le rythme de la construction des infrastructures augmente également les dépenses de 786 millions pour l’année en cours – les restrictions qui font la une des journaux cet automne dans les secteurs de la santé et de l’éducation visent à éviter des dépassements budgétaires plus importants. Certains crédits d’impôt coûtent également plus cher que prévu.

Dans la colonne des revenus, on remarque une augmentation plus élevée que prévu des transferts fédéraux, de 1,6 milliard. Il s’agit de sommes versées par Ottawa pour l’accueil des demandeurs d’asile et la construction de logements.

La situation financière du gouvernement s’est ainsi détériorée globalement de 1,3 milliard, une somme qui risquait d’accroître son déficit. Et c’est sans compter le coût de ses nouvelles initiatives dans cette mise à jour économique, qui atteint 365 millions cette année. La plus grosse mesure : le versement de 250 millions de dollars aux entreprises de transport – une aide qui totalisera 879,6 millions en quatre ans.

Or, pour que le déficit soit maintenu à 11 milliards, Québec puise 750 millions de sa « provision pour imprévus » qui vise à faire face aux imprévus. Il lui en reste désormais 750 millions. Il annonce également le début de son ménage en matière de dépenses fiscales.

Le crédit d’impôt pour prolongation de carrière est révisé pour économiser 227 millions cette année – 887 millions en quatre ans. Près de 200 000 travailleurs âgés de 60 à 64 ans perdront en moyenne 1 000 $ en raison du relèvement de l’âge d’admissibilité. L’augmentation de l’imposition des gains en capital, mesure déjà annoncée et imitant une annonce d’Ottawa, rapportera également 413 millions cette année.

Ces mesures fiscales permettent au gouvernement d’annoncer que le « déficit structurel » du Québec, celui qui devra être résorbé d’ici 2028-2029, s’élève désormais à 3,2 milliards au lieu de 3,9 milliards.

Cela dit, à court terme, les perspectives sont moins bonnes. Le déficit prévu pour l’année prochaine, donc en 2025-2026, passe de 8,5 à 9,2 milliards.

Comme prévu, le gouvernement présentera son plan de retour à l’équilibre budgétaire lors du prochain budget. C’est à cette occasion qu’il dévoilera les résultats de son examen approfondi des dépenses fiscales, ainsi que des dépenses des ministères et organismes.

 
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