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Le décès de Bernadette Després, Fauve d’or du Festival d’Angoulême en 2019 et co-créatrice de “Tom-Tom et Nana”

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Bernadette Després, at her home in Givraines (Loiret), January 7, 2019. YANNICK STÉPHANT

Elle était l’une des deux mères de Tom-Tom et Nanala bande dessinée phare du magazine J’aime lire, prêtant son crayon aux scénarios de Jacqueline Cohen pendant plus de trois décennies. Bernadette Després, dessinatrice et co-créatrice de la série, est décédée mercredi 19 novembre, à l’âge de 83 ans. Elle laisse derrière elle une œuvre riche, qui a marqué des générations de jeunes lecteurs, atteignant, au fil des années, des enjeux et des albums, un lectorat bien plus large que celui du magazine des éditions Bayard.

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On ne présente plus Tom-Tom et Nana, les deux enfants provoquant le désespoir de leurs parents et la joie des clients de La Bonne Fourchette, le restaurant familial qu’ils animent de leurs disputes, de leurs facéties et, plus rarement, de leurs coups. . de génie. La vie de Bernadette Després et surtout son œuvre antérieure à la série restent cependant largement méconnues. Née en 1941 dans une grande famille catholique, Bernadette Després est une élève moyenne, sauvée par sa passion pour le dessin, qu’elle découvre à l’adolescence. Ses parents, qu’elle avait remerciés toute sa vie pour leur ouverture d’esprit, la laissent s’inscrire, après la CP, dans un cours de dessin pour jeunes filles, rue Beethoven, dans le 16e arrondissement de Paris.

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Quatre ans plus tard, elle lance : « Elle habitait rue de Villersexel, non très loin de la rue Saint-André-des-, où se trouvaient les bureaux des éditions La Farandole, » raconte Christophe Meunier, chercheur en littérature jeunesse, un de ses amis. Elle leur a présenté un projet, ils ont tout de suite dit oui. » Peu importe que la maison d’édition fasse partie de la galaxie communiste. Annie fait du shopping, publié en 1965, raconte l’histoire d’une jeune fille qui, avec monnaie de pain, entre dans un salon de coiffure et s’offre une coupe de cheveux Brigitte Bardot. «C’était un trait très éloigné de celui de Tom-Tom et Nanamais on retrouve l’esprit de transgression, l’envie de créer à chaque fois une situation burlesque”notes Christophe Meunier.

Tables de survie à l’école

Dans les années 1970 et 1980, trois albums d’illustrations sans texte paraissent sur le monde scolaire, édités par Bayard-Centurion. Sur de grandes doubles pages sont présentées des images de la vie scolaire de l’époque, sortes de reportages muets sur la journée des enfants : Ma petite école, en 1976, Ma fête d’école, en 1985, et Pinou le lapin de mon école, en 1986. Pour les créer, Bernadette Després s’installe dans l’école de ses enfants, observe, capte et enregistre les micro-événements de la journée : un éclat de rire, un nez qui coule, un pot de peinture qui se renverse. , une fourchette qui tombe sur les carreaux de la cantine. « Ses carnets de dessins sont riches et abondants, chaque tableau est très patiemment construit, rien n’est laissé au hasard. Elle a créé des centaines, des milliers de scènes dans des écoles, des magasins, des maisons. »indique Christophe Meunier.

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