La SDIRAF tire la sonnette d’alarme sur la soumission des pratiques d’indemnisation à CIVEN. En effet, pour toute personne décédée avant 2019 et répondant aux critères liés à la loi Morin, les documents doivent être déposés avant le 31 décembre 2024. Passé ce délai, pour tout décès avant 2019, aucun document ne sera accepté.
43 jours est le délai restant pour les membres de la famille des personnes décédées avant 2019 qui souhaitent introduire une demande d’indemnisation auprès de CIVEN. « Prenez rendez-vous et préparez votre dossier, tout le monde ne sera pas prêt Sur demande, CIVEN est prête à recevoir des dossiers incomplets et à nous les rapporter pour les compléter au cours de l’année 2025. »expliquer Emile Vernier, président du SDIRAF, le syndicat qui défend les intérêts des retraités actuels et futurs.
Tehaura Mohi a perdu son mari en 1999. Une de leurs filles souffre d’un cancer de la thyroïde et c’est elle qui a pris en charge le cas de son défunt père, encouragée par le SDIRAF. « Maman m’a dit, je m’occuperai du cas de papa parce qu’il avait un cancer du poumon, je ne savais pas quoi faire à ce moment-là. Pour moi, tu sais, il est tombé malade, il est mort, il n’y avait plus rien à faire. Mais elle avait très envie de le faire et je l’ai encouragée, je lui ai dit. « Vas-y, ma fille ! », dit-il Soif.
En 2023, 495 dossiers polynésiens ont été reçus, un chiffre encore perfectible selon Emile Vernier. Il estime qu’aujourd’hui, il est plus facile d’archiver un dossier. Par le biais d’une association, ou auprès du Haut Commissariat, ou encore via la mission « ALLER VERS ».
Création, enregistrement et transmission du dossier, avant la séance d’études, avec éventuelle issue positive ou rejet… pouvant donner lieu à un recours.
Mais il y a encore des réticences. Léa a lutté contre un cancer du sein en 1998. Profondément marquée dans sa chair et son âme, ce n’est qu’en 2023 qu’elle a entrepris des démarches pour classer son dossier sans suite. « Si j’avais eu l’information, mais je n’avais pas eu le courage d’aller archiver mon dossier, parce qu’il faut exposer, il faut tout dire sur sa maladie. C’était dur pour moi parce que quand j’ai découvert que j’en étais atteinte, je me suis dit que c’était la mort, le cancer c’était la mort !il se déclare ému Lisez Saminadame.
Donner des mots sur sa maladie reste pour beaucoup une phase difficile à surmonter. Par ailleurs, le SDIRAF estime que la liste des pathologies reconnues n’est pas suffisante et que la commission d’évaluation, inactive depuis 2021, devrait reprendre du service. “Je ne comprends pas pourquoi cette commission ne s’est pas réunie depuis 2021, alors qu’elle est la seule chargée de proposer de nouveaux noms pour les maladies”, crede Emile Vernier. « À ceux qui prennent les décisions, regardez-nous, aidez-nous, votre peuple Maohi. Je ne regarde pas les autres, c’est vers nous qu’il faut se tourner, nous les Maohi”a insisté Tehaurai Moses.
Le SDIRAF espère interpeller les 11 Polynésiens membres de cette commission, des associations, des députés mais surtout le président de la Polynésie.
Le reportage de Heidi Yieng Kow :
©polynésie
Related News :