Le Grand Paris pourrait-il souffrir d’inondations comme en Espagne ? A Villeneuve-le-Roi, commune déjà inondée à cause de fortes pluies, des améliorations ont été apportées. Un exemple de la politique de prévention des risques menée par la Grande Métropole de Paris.
Les essentiels du jour : notre sélection exclusive
Notre rédaction vous réserve chaque jour la meilleure actualité régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en contact avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « L’essentiel du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) est située à l’est de l’aéroport d’Orly, mais surtout au bord de la Seine. Une municipalité qui pourrait être touchée par une crue de cette rivière. Un risque pris au sérieux par la ville, déjà victime des inondations de 2016 et 2018.
La municipalité a construit des ouvrages dans la partie basse de la ville afin de réduire les impacts d’une montée soudaine des niveaux d’eau.
Ces dispositifs se présentent sous la forme de barrages, de petits réservoirs ou encore de parcs. Des développements innovants soutenus par la Grande Métropole de Paris.
Didier Gonzales est maire (Les Républicains) de Villeneuve-le-Roi depuis 2001. 23 ans à la tête de la commune, où il a pu assister à la crue de la Seine. Premier élément de son plan pour éviter de subir de nouveaux dégâts dus à la montée brutale des eaux : la création d’un grand parc en bord de Seine. Avec ses grandes étendues de pelouse, ses transats et ses jeux pour enfants, il fait oublier sa vocation. Ce grand espace permet de contenir l’excès d’eau lors des crues de la rivière située juste derrière.
durée de la vidéo : 00h01mn01s
Au micro de Toky Nirhy-Lanto, le maire (Les Républicains) de Villeneuve-le-Roi Didier Gonzales.
•
©France Télévisions
“Parcs légèrement creusés qui agissent comme des « bassins d’orage » pour capter l’eau. Cette eau captée dans la maison signifie qu’elle ne va pas ailleurs et ne pénètre pas dans les maisons. Il naît donc du réseau de vallées que nous avons imaginé et créé», précise le maire de la ville. Ces vallons se situent en effet sur les flancs de ce parc situé en bord de Seine. De l’extérieur, on voit des plantes qui semblent immergées dans un grand réservoir, mais en réalité elles jouent un rôle fondamental.
“Ce sont des fossés qui véhiculent cette eau en cas de débordement. Elle est ensuite dirigée vers des fossés moyens, qui canalisent ensuite l’eau vers des fossés de grande taille. Nous sommes presque capables de contenir l’inondation lorsqu’elle arrive par ruissellement, c’est-à-dire en cas de fortes pluies, comme cela arrive parfois, notamment en Espagne. En revanche, dans le cas du débordement de la Seine, l’efficacité est plus limitée, car la quantité d’eau est telle qu’on ne peut limiter ses effets que pendant quelques heures.», explique le maire.
Après avoir observé l’environnement devant nous, il faut aussi jeter un œil au terrain et aux routes. Dans les rues qui donnent sur les quais de Seine, le bitume cède parfois la place aux pavés. “Pavés en vrac» précise le maire. L’espace laissé entre chaque pavé permet à l’eau de pénétrer dans le sol, au même titre que les îlots de verdure qui se créent dans les rues.
Sans parler des améliorations, pour éviter les impacts sur les habitations. A commencer par le rehaussement des compteurs électriques et de certaines routes, stratégiques en cas de problème. “Pour nourrir la population, il fallait déterminer les axes stratégiques. Les nouvelles maisons sont généralement au-dessus du niveau d’inondation de 1910, mais il y a encore des rues qui ne le sont pas. Dans ce cas, il n’est pas possible de faire le plein. Il y a donc deux axes stratégiques qui se sont développés dans la ville», précise l’élu.
Villeneuve-le-Roi fait partie de la Grande Métropole de Paris, créée en 2016. Elle regroupe 131 communes et est présidée par Patrick Ollier, maire (Les Républicains) de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). C’est elle qui exerce la compétence GeMAPI, pour «gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations« .
LIRE AUSSI ► RELATION. A Vauhallan, les méandres d’un ruisseau sont redessinés pour mieux lutter contre les inondations
“Lorsque la rivière déborde, vous devez passer à une autre échelle. C’est l’action de la Grande Métropole de Paris. L’objectif principal est de travailler en amont. Nous devons construire des structures, de grands lacs qui retiennent l’eau. Dans les villes des bords de Seine et de Marne, construisez des barrages et nettoyez les rivières dans les endroits noirs et troubles.», explique le maire de Villeneuve-le-Roi et également conseiller de la Métropole responsable de ce GeMAPI.
La stratégie de Metropolis est la suivante : stocker le plus d’eau possible en amont, pour éviter qu’elle n’inonde les populations. “Il s’agit de réaliser des interventions sur les bassins en amont du fleuve, en travaillant ensemble pour avoir les moyens de réaliser ces ouvrages qui retiennent au maximum l’eau. Il ne faut pas qu’elle inonde la partie aval, c’est à dire Paris et toutes les communes en contrebas. Les moyens sont très importants, étant donné qu’il s’agit de 800 millions de mètres cubes d’eau retenue.», ajoute l’élu. Lequel s’appuie déjà sur 4 lacs artificiels qui existent depuis 1970, dans le Morvan et en Champagne.
Un objectif qui se concrétise également dans le soutien de Métropolis à la construction du Casier-Pilote de la Bassée. “Il vaut mieux inonder les lacs artificiels prévus à cet effet, comme la Bassée, plutôt que les villes», souligne Didier Gonzales. Ces travaux couvriront 360 hectares et entreront en service en février prochain. Cet espace est entouré de barrages et doit pouvoir retenir temporairement jusqu’à 10 millions de mètres cubes d’eau. Il s’agit de la première partie d’un projet de construction de huit autres casiers, devant contenir un total de 55 millions de mètres cubes d’eau.
Related News :