Le match entre la France et la Nouvelle-Zélande oppose deux candidats au Top 3 mondial. Pour la Nouvelle-Zélande, c’est déjà le cas mais les Bleus, juste derrière, rêvent de prendre la place de leurs adversaires du jour.
Beauden Barrett sera de la partie ce soir et jouera en tant que demi d’ouverture. Pour L’Equipe, l’encadrement de cette formidable équipe néo-zélandaise a analysé le jeu tricolore, un jeu qu’il aime beaucoup et qui est représenté par un ambassadeur de grande qualité : Antoine Dupont. Barrett admire le capitaine des Blues, aussi bien en sélection qu’en club évidemment.
J’aime la façon dont les Français organisent le chaos. Un style dans lequel Antoine Dupont excelle, avec une forme de liberté et de flamboyance. J’aime voir jouer Toulouse, qui développe un rugby magnifique (…) C’est important que les gens continuent à avoir envie de voir du rugby. C’est celui que j’aime regarder en tant que fan et celui que j’aime jouer sur le terrain.
(…) Avec Antoine Dupont, nous serons rivaux samedi soir, mais nous partageons le même concept. Lors de la Coupe du monde en France, nous avons eu l’occasion de discuter un peu, avec lui et Matthieu Jalibert, en dehors du terrain. Cette conversation a été un moment béni. Ces moments d’échange après le combat, pour faire connaissance avec l’adversaire autour d’une bière, c’est la noblesse du rugby.
Le danger du « rugby structurel »
Cette conception du rugby flamboyant et spectaculaire qu’il aime tant, Beauden Barrett est pourtant très sceptique quant à son avenir. C’est la faute aux règles qui régissent désormais les moindres actions des joueurs sur le terrain, qui rendent tout plus complexe. Le rugby perd toute spontanéité, toute notion de liberté, ralentit à force d’être trop encadré, et c’est navrant.
Par professionnalisme, trop d’équipes s’enferment dans un rugby structurel, tout est compartimenté. Cela donne de l’espoir de voir des équipes comme la France et les Fidji, qui tentent, comme nous, de promouvoir ce style vivant et spectaculaire. Un jeu dans lequel les joueurs parviennent à s’exprimer, avec cette notion de liberté dans la recherche d’espaces qui rendent le rugby magnifique à regarder. Un test, ça soulève le cœur des gens. Un ballon volant, une passe après contact, ça transfigure leur quotidien… C’est quand même mieux que ce rugby structurel qui ralentit le jeu jusqu’à l’éteindre.
Pour résumer
Le match entre la France et la Nouvelle-Zélande oppose deux candidats au Top 3 mondial. Beauden Barrett, présent ce soir, analyse le jeu français, avec une vision des choses qu’il adore et qu’il partage avec Antoine Dupont. Le All Black regrette aussi que le rugby qu’il aime, ce rugby spectaculaire et spontané, soit aujourd’hui sur le point de disparaître.