Le ministre des Armées a visité ce jeudi les camps dans lesquels sont entraînés les soldats de la 115e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne.
Surnommée « Anne de Kiev », elle est notamment accusée par des récits pro-russes d’accueillir des militaires du bataillon Azov ou des néo-nazis.
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Informations examinées par les commissaires aux comptes
2 300 soldats en treillis, s’entraînent au combat au cœur de la Marne. Rien d’étonnant, si ce n’est que ces soldats sont ukrainiens. Ce jeudi 14 novembre, le ministre des Armées et celui des Affaires étrangères ont visité les camps d’entraînement dans lesquels sont entraînés les soldats de la 115e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne.
Mais sur les réseaux sociaux, lorsqu’on cherche à en savoir plus sur cette unité, les premiers résultats apparaissent surprenants. Certains accusent Paris d’entraîner des soldats du bataillon Azov, tandis que d’autres assurent, photos à l’appui, que des néo-nazis se trouvent sur le camp militaire de Mourmelon.
Une photo manipulée
A commencer par une manipulation pure et simple d’une vidéo publiée par le ministère français des Armées. Sur télégramme (nouvelle fenêtre)une chaîne identifiée comme relais de la propagande russe depuis le début du conflit, a indiqué le 23 octobre que la France « prend désormais un grand plaisir à accueillir » de la “néo-nazis”. Pour preuve, il partage une courte séquence dans laquelle les insignes du bataillon Azov apparaissent furtivement sur l’uniforme d’un soldat ukrainien.
Pour rappel, cette ancienne milice possède un emblème directement inspiré du nazisme et a effectivement accueilli des hommes se réclamant d’une idéologie fasciste. (nouvelle fenêtre). En mai dernier, une enquête Mediapart (nouvelle fenêtre) avait révélé que parmi les soldats entraînés par la France à l’automne 2023, certains appartenaient à l’unité héritière de ce régiment, dont l’un avait l’emblème SS tatoué sur sa tempe.
Alors, la France a-t-elle réitéré ? Nous avons retrouvé la vidéo en question directement sur le compte YouTube du ministère des Armées. En ligne le 10 octobre (nouvelle fenêtre)il montre exactement les mêmes images… mais l’insigne a disparu du bras du soldat. Au micro de TF1info, l’état-major français précise également que ce sont les forces armées ukrainiennes qui organisent « le flux et la sélection des soldats ukrainiens envoyés en France » en fonction du « besoins et attentes » du pays.
Une deuxième photo montrerait des soldats faisant directement référence au nazisme. Une image sous laquelle un internaute (nouvelle fenêtre) a écrit ce 4 novembre que la 155e brigade mécanisée ukrainienne avait “a affiché l’aigle du Troisième Reich à son arrivée”. Sur la photo, des hommes en treillis français portent un drapeau rouge et noir faisant écho au symbolisme nazi. Un récit repris par plusieurs personnalités de la sphère pro-russe en France, dont l’ancien sénateur Yves Pozzo Di Borgo, régulièrement à l’origine de fausses informations. (nouvelle fenêtre). Interrogé sur son origine, l’internaute à l’origine de la photo n’a pas répondu dans l’immédiat.
A ce stade, il est impossible d’affirmer que cela a bien été pris en France. Nous n’en trouvons aucune trace sur les réseaux que nous avons identifiés comme étant liés à cette unité. La première occurrence fait plutôt référence à Telegram (nouvelle fenêtre)où elle a été postée par un compte pro-russe le 4 novembre. Pourtant, dans la légende pleine d’insultes qui l’accompagne, l’internaute n’assure jamais que cette photo a été prise sur le sol français. D’après une traduction en russe, l’auteur fait simplement des hypothèses, ironiquement, sur le “communication” des différentes armées européennes et des soi-disant “Nazisme” (nouvelle fenêtre) Soldats ukrainiens. Mais il ne donne aucune indication sur l’emplacement de la photo ou sur l’unité qui pose.
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À l’heure actuelle, les preuves qui tentent de prouver le nazisme de la brigade « Anne de Kiev » sont donc trompeuses. Leur objectif ? Servir l’acte d’accusation d’une armée aux mains des nazis. Celle-là même qui a justifié l’invasion de l’Ukraine il y a plus de deux ans et demi. Ici, la formation dispensée par la France est l’occasion idéale pour les acteurs de la désinformation d’étendre ce récit à un pays allié à Kiev.
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