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Comme la grande majorité des dirigeants occidentaux, la chancelière allemande n’avait pas parlé avec le président russe depuis près de deux ans. Lors d’une conversation téléphonique vendredi, Olaf Scholz a exhorté son homologue russe à négocier avec Kiev tout en rappelant son soutien indéfectible à son allié ukrainien. Vladimir Poutine a affirmé qu’aucun accord n’était possible sans concessions territoriales de la part de son adversaire. De son côté, la diplomatie ukrainienne a dénoncé une « tentative d’apaisement » avec son ennemi.
Alors que le conflit en Ukraine approche à grands pas de sa troisième année, Olaf Scholz et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone pour la première fois depuis près de deux ans, vendredi 15 novembre.
Au cours de cet échange de plus de deux heures, la chancelière allemande a exhorté le président russe à retirer ses troupes d’Ukraine et à négocier avec Kiev, demandant notamment que Moscou démontre « la volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable ». . Il a également réitéré à Vladimir Poutine « la détermination de l’Allemagne à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire dans sa lutte défensive contre l’agression russe ». Olaf Scholz a enfin réitéré « l’engagement sans faille de l’UE envers l’Ukraine », a ajouté la chancellerie, précisant qu’il s’était déjà entretenu avec le président ukrainien.
Un fait qui n’a toutefois pas rassuré Kyiv. A l’issue de l’échange entre Berlin et Moscou, la diplomatie ukrainienne a dénoncé ce qu’elle considère comme une « tentative d’apaisement » envers son adversaire russe. « Les conversations avec le dictateur russe à elles seules n’apportent aucune valeur ajoutée pour parvenir à une paix juste », a critiqué dans un communiqué le porte-parole de ce dernier, Guéorguiï Tykhy, appelant plutôt à « des actions concrètes et fortes qui l’obligeront à la paix, et non persuasion et tentatives d’apaisement.
Pas d’accord de « pas de concessions » de Kyiv
De son côté, le Kremlin a déclaré avoir eu avec la chancelière allemande « un échange de points de vue détaillé et franc sur la situation en Ukraine », « à l’initiative » de Berlin. Vladimir Poutine a également déclaré à son homologue allemand qu’aucun accord de paix ne serait conclu sans concessions territoriales de Kiev. “Les accords potentiels doivent prendre en compte les intérêts de sécurité de la Fédération de Russie, se fonder sur de nouvelles réalités territoriales et, surtout, s’attaquer aux causes profondes du conflit”, indique un communiqué du Kremlin résumant les propos du président russe. .
Le président russe n’avait pas parlé avec la plupart des dirigeants occidentaux depuis 2022, lorsque l’UE et les États-Unis avaient imposé des sanctions massives à la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Début novembre, Vladimir Poutine avait regretté que les dirigeants occidentaux aient « cessé » de l’appeler. “Si l’un d’eux souhaite reprendre contact, je l’ai toujours dit et je tiens à le répéter : nous n’avons rien contre cela”, a-t-il déclaré au forum Valdai (Russie).
Un contexte difficile pour Kyiv
Cet échange intervient dans un contexte très difficile pour l’Ukraine, qui s’apprête à vivre son troisième hiver sous le feu de la Russie, avec une grande partie de ses infrastructures énergétiques endommagées ou totalement détruites. Avec la victoire à l’élection présidentielle américaine de Donald Trump se pose également la question de la pérennité du soutien américain, qui permet à l’Ukraine de résister aux troupes russes depuis février 2022.
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L’allemagne est le deuxième fournisseur d’aide militaire à Kiev après les états-unis. Mais ces derniers mois, et malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky, la chancelière a inlassablement refusé de fournir à Kiev des missiles Taurus à longue portée, craignant une escalade avec Moscou. Olaf Scholz a également refusé la demande d’invitation de l’Ukraine à l’OTAN.
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