Les supporters ont quitté paisiblement le stade de Saint-Denis peu avant 23 heures. Au cours de la première période, il y a eu un bref mouvement de foule dans une tribune supérieure qui a conduit à l’intervention des stadiers. Dans les images, on peut voir des spectateurs échanger des coups, dont l’un portant un drapeau israélien sur les épaules.
Une Source proche du dossier a évoqué “des provocations de personnes soupçonnées d’appartenir à la mouvance d’extrême gauche et de supporters du PSG (Tribune d’Auteuil)”. “Il y a eu un mouvement de foule et les supporters du PSG ont été pourchassés”, a indiqué la Source, ajoutant : “Il y a eu des coups de feu et une personne, soupçonnée d’être pro-israélienne, a été arrêtée”. Selon la même Source, il n’y a pas eu de blessé.
“On n’a pas vraiment compris ce qui s’est passé”, raconte Kévin Da Silva, 28 ans, qui a quitté le stade avant la fin du match, après avoir vécu la “pire ambiance” qu’il ait jamais connu pour un match de l’équipe de France. “C’était très sympa”, a déclaré Benjamin, 22 ans, portant une kippa sur la tête à sa sortie du stade. “Nous étions nombreux (en tant que partisans d’Israël, ndlr) malgré ce qui s’est passé à Amsterdam, malgré la peur et malgré les rumeurs en ligne”.
Dans la tribune sud, certains partisans ont sorti des drapeaux palestiniens, applaudis par d’autres, avant que la sécurité ne les retire. Seuls les drapeaux français et israélien étaient autorisés. Les banderoles palestiniennes ainsi que les messages politiques ont été interdits.
Les drapeaux palestiniens “ont été immédiatement confisqués” et les personnes qui les arboraient “ont été verbalisés en raison de l’arrêté préfectoral” les interdisant, a indiqué une Source proche du dossier.
Une participation historiquement faible
Les enjeux sportifs de cette rencontre en banlieue parisienne qui comptait pour la Société des Nations ont été largement éclipsés par le contexte géopolitique. Emmanuel Macron, présent à la réunion, a assuré son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la “mobilisation de la France” pour une “bonne issue du match”.
Sécuriser le match est devenu un enjeu majeur alors que l’Europe est confrontée à une montée des actes racistes et antisémites depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza en octobre 2023.
Au total, 4 000 policiers et gendarmes avaient été déployés autour et, rarement, du stade Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans tout Paris. Elisa, une Lilloise de 23 ans venue en famille, dit comprendre l’omniprésence de la police dès son arrivée au stade, la jugeant même souhaitable “car il y a un risque que des personnes violentes interrompent le match”.
L’enceinte de Saint-Denis (80 000 places) semblait un peu vide puisque seuls 16 611 spectateurs étaient présents, soit le nombre le plus bas de l’histoire pour un match de l’équipe de France au Stade de France.
« Le sport a toujours été politique. C’est pour ça que le stade était vide ce soir, parce que les gens boycottent Israël”, raconte Jad Charaf, un Franco-Libanais de 19 ans, quittant le stade en exhibant son t-shirt blanc sur lequel sont inscrits les slogans “Libérez la Palestine” et ” Liban Libre » sont écrits.
Les craintes de dérives se sont renforcées après les graves incidents qui ont suivi le match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam.
« Nous sommes là pour Israël »
Les partisans israéliens ont ensuite été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise, des attaques qui ont fait entre 20 et 30 blessés et suscité l’indignation dans de nombreuses capitales occidentales. Avant le match, les supporters du Maccabi ont scandé des chants anti-arabes et ont brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.
Les autorités françaises ont catégoriquement exclu d’abandonner le match, ou de le transférer comme l’a fait la Belgique en septembre. Israël, de son côté, a exhorté dimanche ses supporters à éviter de se rendre au Stade de France. Et jeudi soir, le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a demandé aux autorités françaises de garantir “la sécurité des supporters israéliens”.
Emmenées par une association de défense de la communauté juive, plus de 600 personnes se sont rendues au stade à bord d’une dizaine de bus loués et placées sous sécurité policière maximale. Outre la police, environ 1 600 agents de sécurité ont été mobilisés au Stade de France et le raid a assuré la sécurité de l’équipe israélienne.
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