Clément Pédron, Media365, publié jeudi 14 novembre 2024 à 20h35.
Franck Bonnamour, provisoirement suspendu par l’UCI en raison d’anomalies sur son passeport biologique, a décidé de cesser de se défendre pour des raisons financières. Le Breton a accepté la décision et s’est immédiatement retiré.
C’est une décision lourde de conséquences, qui met fin à un combat que Franck Bonnamour (29 ans) menait depuis plusieurs mois. En effet, le 5 février, l’Union Cycliste Internationale (UCI) a envoyé une lettre au coureur du Decathlon AG2R La Difesa pour l’informer de sa suspension provisoire en raison d’anomalies inexpliquées dans son passeport biologique. Depuis, le Breton se bat sur tous les fronts pour prouver son innocence. Mais cela a un coût. Selon Ouest-France, le Costarmoricain a déjà payé plusieurs milliers d’euros de frais d’avocat et d’expertise sans avoir aucune garantie en retour. Dans une interview accordée au journal du Grand Ouest, Franck Bonnamour a annoncé qu’il arrêterait de combattre, accepterait la sanction de l’UCI et, surtout, qu’il mettrait un terme à sa carrière. «C’est trop cher financièrement, je vais arrêter», déclare l’ancien champion d’Europe juniors 2013. Il a fallu entamer une procédure devant le tribunal de l’UCI, avant d’aller devant le Tribunal arbitral du sport. En cas de succès, l’UCI aurait interjeté appel, ce qui aurait reporté le délai d’un an et demi, augmentant ainsi les coûts. Je ne peux pas me permettre de tout perdre et cela me freine financièrement. »
Bonnamour : “J’ai peur de l’avenir”
Lassé de tout ce combat qu’il menait avec une envie féroce de racheter son honneur et surtout de prouver son innocence, le vainqueur de la Polynormande 2022 a tenté par tous les moyens avant d’abandonner pour ne pas sombrer. « Nous avons trouvé un expert en biologie, 4 000 euros pour qu’il réalise son étude », poursuit Bonnamour, toujours pour Ouest-France. Il a procédé à une pré-analyse dans laquelle il a clairement expliqué qu’il existait une possibilité de défense. Cela explique peut-être mes variations et mon profil atypique. Avant de signer le rapport, il nous a contacté, moi et mon avocat, pour nous dire qu’il n’irait pas plus loin car certaines de ses recherches sont financées par l’Agence Mondiale Antidopage… Il nous a laissé partir. Cela a été six mois difficiles, je ne voulais pas que cela dure deux ou trois ans comme ça. Ma priorité est de maintenir l’équilibre familial. » Comme le souligne « OF », l’avocat de Franck Bonnamour discute actuellement de réduire la durée de la sanction et le montant de l’amende. Mais la décision de raccrocher le vélo est irrévocable. « Ma carrière est terminée », soupire le Breton. J’ai parcouru tous les états. Moralement il y a des moments difficiles, je suis soutenu par ma famille et je suis aussi accompagné psychologiquement. J’ai peur de l’avenir. Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait. » Le coureur a cependant un dernier combat à mener face à Decathlon AG2R qui l’a licencié en mars pour « manque de loyauté ». Le Costarmoricain poursuit son ancienne équipe devant le conseil des prud’hommes pour licenciement abusif car il avait alors informé son équipe de sa suspension provisoire.
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