Les autorités israéliennes affirment inviter les habitants de pans entiers du territoire à évacuer pour des besoins militaires et prétendent ainsi participer à la protection des civils.
« Israël devrait en tout cas démontrer que le déplacement des civils est la seule option possible » pour respecter le droit international humanitaire, observe Nadia Hardman, chercheuse à HRW.
“Israël ne peut pas simplement compter sur la présence de groupes armés pour justifier le déplacement de civils“, continue.
Le porte-parole de HRW Moyen-Orient, Ahmed Benchemsi, ajoute que «rendre systématiquement de grandes parties de Gaza inhabitables“constitue”nettoyage ethnique« .
En octobre, l’ONU estimait à 1,9 million le nombre de Gazaouis déplacés par la guerre. Au début de la guerre, la population totale était estimée à environ 2,4 millions d’habitants.
«Rasé, aménagé, propre»
Selon HRW, les autorités israéliennes orchestrent les mouvements et veillent à ce que certaines zones touchées «rester vide en permanence« .
Le rapport de 170 pages de l’ONG se concentre sur deux zones que les Israéliens appellent les corridors Neztarim et Philadelphie.
Ils l’étaient, selon HRW «rasé, aménagé et propre» par l’armée pour créer des zones tampons à des fins de sécurité.
Le premier, qui coupe la bande de Gaza d’est en ouest, s’étend désormais entre la ville de Gaza et Wadi Gaza sur plus de 4 km de large, selon le rapport. Presque tout le bâtiment a été démoli, a déclaré Mme Hardman lors d’une présentation à la presse.
Le second longe la frontière entre Gaza et l’Égypte et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a insisté pour que l’armée continue de le contrôler.
“Ce que font les autorités israéliennes à Gaza, c’est ce qu’un groupe ethnique ou religieux fait pour expulser les Palestiniens, ou un autre groupe ethnique ou religieux, des zones de Gaza par des moyens violents.», mentionne HRW.
Le rapport est basé sur des entretiens avec des Gazaouis, des images satellite et des données publiques, tous collectés jusqu’en août 2024.
Cela ne prend pas en compte l’offensive israélienne en cours dans le nord de la bande de Gaza depuis plus d’un mois et qui, selon Louise Wateridge, a contraint au moins 100 000 personnes à quitter les localités les plus septentrionales pour la ville de Gaza et ses environs, a indiqué la porte-parole de l’agence. Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Imam Hamad, un père de famille de 41 ans originaire de Beit Hanoun – l’une de ces localités – affirme avoir été déplacé plus de dix fois : «Au début, je pensais qu’ils voulaient nous déplacer, maintenant je réalise qu’ils veulent nous tuer et nous effacer.“, a-t-il déclaré mercredi à l’AFP.
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