La nuit du 12 au 13 novembre 2024 a été violente à Fort-de-France, suite à la mise en garde à vue quelques heures plus tôt de Rodrigue Petitot. Le président du RPPRAC, fondateur du nouveau mouvement social contre la vie chère dans l’île, avait été arrêté suite à son intrusion la veille dans la résidence de la préfecture. Mercredi 13, sa garde à vue a été prolongée de 24 heures, tandis que plusieurs propriétaires de véhicules incendiés et de commerçants accidentés constataient à l’aube les dégâts, stupéfaits.
Dans la nuit du 12 au 13 novembre 2024, la Martinique a de nouveau été marquée par des actes de vandalisme, des pillages de commerces et des incendies massifs d’arbres et de voitures dans le centre-ville de Fort-de-France. Et une fois de plus le quartier Sainte-Thérèse n’a pas été épargné, se plaignent les habitants.
Face aux dégâts, la population et les commerçants du Foyalais sont partagés entre inquiétude et colère (au micro de Xavier Chevalier), face à ces violences qui surviennent dans un contexte tendu, après l’interpellation de Rodrigue Petitot dans la matinée. Le leader du RPPRAC est accusé d’être entré la veille dans la résidence préfectorale, où il a eu une violente altercation avec le représentant de l’Etat, Jean-Christophe Bouvier.
« Franchement on en a marre, on en a vraiment marre. Ils mélangent tout, ce n’est pas une bonne publicité pour la Martinique.” confie un habitant, exaspéré par la tournure des événements.
Pour beaucoup, la maltraitance est « incompréhensible et injustifié ». D’autres pensent que ces actions “Ils nuisent à la cause du mouvement contre la vie chère.”
« Je trouve ça désagréable, surtout le matin quand on va au travail. Cela n’a rien à voir avec le coût de la vie. Je suis favorable à la recherche d’une solution, mais dans ces conditions, nous n’arriverons à rien, ce sera toujours la confrontation”, ajoute un autre témoin.
Par contre, pour d’autres, “C’est un mal nécessaire d’attirer l’attention sur des problèmes profondément enracinés.”
Certains pensent que la situation actuelle découle de problèmes de longue date. « Si l’on arrive à ce point, il y a un gros problème : depuis combien d’années le système est-il corrompu ?
Plusieurs commerces ont été visés dans le centre-ville. Entre les rues Schoelcher et Antoine Siger, la bijouterie Royal Gold a subi de lourdes pertes, « estimé à 120 000 euros ».
« Le patron nous a prévenus ce matin. Nous sommes arrivés et avons trouvé tout ça… Tout est cassé à l’intérieur et ils ont tout pris » » dit une vendeuse, encore sous le choc, au micro de Morgane Garnier et Tom Gagnou.
Aux Galeries Lafayette, face à la cathédrale, le réalisateur Damien Hayot décrit une scène similaire.
Vers 3h30 du matin, nous avons été contactés pour nous informer que le magasin avait été pillé. Quand je suis arrivé à 16h30, je pouvais voir. Elle avait été pillée par plusieurs personnes, une trentaine peut-être.
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Même si un inventaire est en cours pour évaluer les pertes, Damien Hayot estime le montant des dégâts à “au moins 200 000 euros”. Parfumerie, maroquinerie et prêt-à-porter masculin ont été particulièrement visités dans cette boutique de luxe.
Il y avait aussi un véhicule de type pompier “lapidé” Au cours de cette soirée de troubles, déplore le Service Territorial d’Incendie et de Secours de Martinique, dans un communiqué en date du 13 novembre.
STIS rappelle que «les pompiers interviennent chaque jour, avec courage, bienveillance et dévouement, pour garantir la sécurité et le bien-être de tous les citoyens”.
Qu’il s’agisse d’incendies, d’accidents ou de situations de secours, ils sont toujours là, souvent dans des conditions difficiles, parfois au péril de leur vie, pour venir en aide à toute personne en difficulté, quelles que soient les circonstances. La mission de ces femmes et hommes est de protéger et de sauver des vies humaines. Nous déplorons également qu’ils soient victimes d’attaques et que leur intégrité physique soit menacée. Nous demandons le respect de leur mission.
Après ce dernier épisode de violences urbaines, les habitants de Fort-de-France et le reste de la population martiniquaise restent divisés.
D’un côté il y a ceux qui le pensent « l’expression de frustrations face à des problèmes sociaux non résolus » et de l’autre ceux qui désapprouvent totalement « les méthodes », craignant un nouveau crescendo d’actes de violence et d’entrave à la liberté.
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