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La mairesse Andrée Brosseau décide et dit oui

La mairesse de Coteau-du-Lac, Andrée Brosseau, a tranché le débat sur le réaménagement du site abritant les installations du Camping Koa, situé en bordure de la route 338. À l’occasion de la séance du conseil municipal du mardi 12 novembre, l’élue a profité de son droit de veto pour accepter qu’un projet immobilier de plus de 200 portes y soit implanté.

En effet, à l’ordre du jour figuraient quatre points relatifs au règlement URB-299.4 qui concerne le secteur extra-largeur du canal de Soulanges. Il comprend les terrains situés entre l’autoroute 20, l’emprise du Canal et la route 201.

Pour les non-initiés, l’objectif principal de cette réglementation est l’intégration d’un programme d’urbanisme (PPU) spécifique qui vise à planifier en détail l’aménagement des secteurs extra-largeurs du Canal.

En juillet 2023, la Ville de Coteau-du-Lac a précisé cela à Néomédia par courriel : « Cette planification détaillée, requise par le schéma de développement de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, permettra d’aligner la vision régionale et les attentes prévues dans l’outil régional de gestion du territoire avec la vision locale de développement de cette partie du territoire. . D’une manière générale, ce secteur sera réservé à des fins récréatives, récréotouristiques liées aux activités du parc régional du Canal de Soulanges, à la protection des milieux naturels et au réaménagement du site de l’ancien camping Koa.», indique la Ville de Coteau-du-Lac par courriel.

Un projet qui divise

Depuis qu’il est devenu d’actualité, le sujet divise les élus locaux. Ce mardi, lors de l’assemblée publique, trois conseillers se sont prononcés pour, tandis que les trois autres se sont dits contre. La mairesse Andrée Brosseau a donc dû faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Le conseiller du district 1, Alain Laprade, a fait un tour d’horizon du dossier ce mardi avant le vote des élus. C’est en 2019 qu’ont eu lieu les premières discussions, avant d’être arrêtées jusqu’en 2024. Ces derniers mois, elles ont été précipitées.

« Depuis le début, seulement deux élus ont participé à toutes les étapes du projet, moi et Mme Brosseau. Au début du projet, on nous a dit que le projet était presque conforme à notre réglementation et que 5 dérogations mineures étaient nécessaires pour que ce soit le cas. Par la suite, après quelques changements au sein du service d’urbanisme, nous avons été informés que 12 dérogations mineures seraient nécessaires pour le mettre en conformité avec notre réglementation. Nous avons également omis d’inclure un règlement municipal, ce qui a grandement profité au promoteur. La Ville a dû modifier sa réglementation. Ensuite, nous avons appris qu’il fallait céder une partie du terrain au promoteur afin d’avoir un chemin d’accès. Il était nécessaire que le projet voie le jour», a-t-il précisé.

Par la suite, il a évoqué un refus du changement de zonage par la MRC de Vaudreuil-Soulanges. Un conflit d’intérêts, dont les détails n’ont jamais été révélés, a également compliqué les discussions dans ce dossier.

« Nous avons tenu une consultation publique en août dernier où des dizaines de citoyens sont venus exprimer leurs inquiétudes face au projet. À la suite de rencontres tenues au cours des derniers mois, le promoteur a accepté de retravailler le projet sans obtenir aucune compensation de la Ville en échange. Il a admis que la superficie à développer était inférieure à 27 000 mètres carrés par rapport à ce qui était initialement prévu. Plus tard, ce territoire pourrait être ajouté, en grande partie, au parc des Quatre-Saisons situé juste à côté. Ce soir, le projet de PPU à adopter régularise le dossier et rend le projet conforme», a-t-il poursuivi.

Lors du vote sur le règlement URB-299.4, M. Laprade a admis que la décision était difficile à prendre. « D’un côté, l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous et de l’autre, les besoins en matière de logement sont criants. Nous sommes tellement engagés dans ce processus et nous risquons d’être poursuivis par le promoteur si le projet ne se concrétise pas, que je voterai pour. »

De son côté, François Décosse, représentant récemment le District 2, a précisé que le sujet préoccupait beaucoup les citoyens de la Ville. C’est ce qu’il a constaté lors de son porte-à-porte. « J’ai personnellement rencontré le MARE pour discuter de la question et je sais que le sujet tient à cœur aux citoyens. Je pense que le développeur a parcouru un long chemin en modifiant le projet. Je voterai donc pour.»

Le représentant du district 3, André Legros, a également voté en faveur. « Nous avons vraiment besoin de logements. Pour le moment il n’y en a pluss à Coteau-du-Lac pour les citoyens qui souhaitent vendre leur maison et déménager dans un appartement dans le secteur. De plus, le promoteur a fait un bon compromis. »

De son côté, la conseillère Nathalie Lemay du district 4 s’est opposée à la résolution. « Ce n’est pas une décision facile à prendre. Je suis d’accord avec M. Décosse, le sujet concerne les citoyens. Plusieurs personnes m’en ont parlé lors de mon porte-à-porte. Le développement de la Ville effraie de nombreux citoyens. Personnellement, le secteur du parc des Quatre-Saisons me tient à cœur. J’y marcherai presque tous les jours au printemps, en automne et en hiver. Je me suis impliqué en politique pour développer la Ville dans le bon sens. Je ne veux pas être associé à ce projet comme ça. Si je fais confiance à Soulangeois, situé à proximité, c’était compliqué à développer. Le promoteur a eu recours à plusieurs exemptions. Je dois donc voter contre. »

Sa collègue Christine Arseneault penchait dans le même sens. « Le MARE et le groupe de citoyens qui ont exprimé leurs inquiétudes quant au développement de ce site ont apporté d’excellentes solutions dans ce dossier. Cependant, ils n’ont pas été explorés ni même retenus. C’est triste, par exemple, de ne pas avoir considéré le projet de loi 39. Deuxièmement, c’est vrai qu’on a besoin de logements, mais c’est le cas de toutes les villes de la MRC. Je ne crois pas que nous devrions sacrifier un de nos espaces verts pour répondre à la demande. », elle a expliqué.

Finalement, le conseiller du District 6, Patrick Delforge, a également partagé son point de vue avec ses collègues. « J’aurais aimé voir plus d’intérêt pour la loi 39. Nous aurions pu collaborer avec le MARE, qui est spécialiste du sujet, et à peu de frais. Je voterai donc contre. »

Moins d’appartements que prévu

Une ébauche des modifications apportées par le promoteur du projet a été présentée lors de la séance du conseil municipal de ce mardi. Celui-ci a montré les secteurs où le plus de végétation sera préservée, soit celui adossé au parc-nature des Quatre-Saisons et à la rue Guy-Lauzon.

Lors de la période de questions, le maire a précisé que le projet qui y sera construit comprendra 42 portes de moins qu’initialement sur les 280 qui devaient y être construites.

« Maintenant que la résolution est acceptée, elle sera envoyée à la MRC, car elle doit s’arrimer au plan de développement de la MRC. Ce dernier dispose d’un certain délai pour répondre.», a-t-elle souligné.

À la fin de la séance, le directeur général Jacques Legault a mentionné à Néomédia qu’il serait surprenant que des travaux aient lieu sur le chantier cet automne. Les travaux devraient débuter au printemps 2025.

A lire aussi :

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