Comment ne pas être ému, lorsque vous revenez plus de soixante ans plus tard au lycée Kléber de Strasbourg, de dévoiler une plaque à votre nom dans la grande salle de visioconférence. Aujourd’hui âgé de 80 ans, le prix Nobel de chimie 2016, Jean-Pierre Sauvage, avait 18 ans en 1962 lorsqu’il fut admis en classe préparatoire scientifique à Kléber. «J’étais heureux de me stabiliser. J’ai choisi Strasbourg comme ville natale», raconte l’ancien professeur-chercheur au CNRS, qui a vécu des moments très difficiles avec ses 15 déménagements jusqu’à l’âge de 18 ans. Il a fini par s’installer à Drachenbronn et au lycée de Haguenau.
« Même si j’étais meilleur en maths, j’ai voulu entrer à l’École nationale supérieure de chimie de Strasbourg après avoir été poussé par un professeur » La prépa de Kléber lui ouvrira les portes de cette grande école. Jean-Pierre Sauvage rejoindra alors l’équipe de Jean-Marie Lehn, un autre des 18 prix Nobel à Strasbourg depuis 1901.
“Je n’étais pas du tout premier de la classe avant de trouver la stabilité”
« Un prix Nobel est le résultat du travail d’une équipe… Je n’étais pas du tout premier de la promotion avant de trouver la stabilité. Tout est possible », dit-il aux élèves de Kléber, avec une « humilité qui force l’admiration », remarque la directrice Helena Costa. Jean-Pierre Sauvage a donné une première conférence, mardi 12 novembre, devant des collégiens et lycéens de Kléber, avant de revenir mercredi à la rencontre des élèves de prépa. Et rendre hommage à la science qui a permis en un an de trouver une solution au covid. “Nous avons besoin d’un stimulus pour que l’humanité se réveille”, note le Nobel qui “espère” désormais que le problème du réchauffement climatique sera résolu par “la science et un comportement responsable”.
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