Le mât se dresse en contrebas de l’allée du Docteur Pouliquen à Landerneau dans le nord Finistère, à quelques mètres de l’Elorn, sur la promenade prisée des joggeurs, des promeneurs et de leurs chiens. Flanqué d’une bouteille de gaz et de drôles de bracelets en caoutchouc orange-marron, le canon à gaz est protégé par une barrière cadenassée. Il vient d’être installé par Maël Péden, délégué général de la Fédération départementale des groupements de défense des ravageurs (FGDON), pour faire fuir les étourneaux. « Nous avons ici un canon à gaz qui est équipé d’une horloge avec un microprocesseur, cela permet de déclencher les tirs de manière aléatoire. C’est-à-dire que les oiseaux ne peuvent pas prédire l’arrivée du prochain coup puisque c’est le processeur qui décide de programmer, pour avoir un à trois tirs toutes les quatre à 10 minutes. La fréquence est suffisamment élevée pour leur rappeler quand ils veulent atterrir, mais pas assez élevée pour qu’ils atterrissent. ‘ils peuvent prédire le prochain coup. Ce canon à gaz est surmonté d’un mât en aluminium de sept mètres de haut et le long duquel, à chaque détonation, nous faisons circuler ce que nous appelons un leurre. est simplement des bandes de caoutchouc qui remontent à chaque détonation. Attention!”
Simulation de détonation et de rapace
Attention, car voici la détonation, et les bracelets en caoutchouc marron qui montent d’un coup… et redescendent en virevoltant. « La détonation, même nous, ça nous fait sursauter. Et les oiseaux, c’est pareil. Il y a un effet de surprise avec la détonation et puis, on a ce mouvement de leurre ce qui leur donne un stimulus visuel qui éveille en eux une peur ancestrale d’une attaque de rapace. Ce qui revient bien moins cher qu’un véritable rapace accompagné de son maître fauconnier. Le canon fonctionne entre 17h30 et 19h30 lorsque les oiseaux cherchent un abri et le matin de 7h30 à 9h00.
Et ça marche. Parce qu’il y a deux ans, “le sol était jonché de crottes et qui était extrêmement glissant »rappelle Stéphane Clost, responsable externe à la Ville de Landerneau. «C’était aussi désagréable au niveau des odeurs…» Et encore, on ne parle pas du bruit que font les centaines d’oiseaux regroupés sur les ifs au bord de l’Elorn. Car ici, il n’y a pas beaucoup de riverains, mais des promeneurs. “C’était vraiment sale, ces crottes d’oiseaux.”se souvient Jacqueline qui promenait son chien ici. « Ce n’est pas agréable de marcher sur des crottes !
Faites-le à l’avance
Alors oui ça marche. « Les oiseaux ont compris, remarque Jacqueline, Ils vont vers d’autres arbres ! Mais il faut planifier à l’avance, dès les premiers oiseaux qui arrivent en « éclaireurs » et souvent aux mêmes endroits que les autres années. L’adresse est bonne, mais le propriétaire est beaucoup moins disposé : « Les oiseaux ont des habitudes relativement routinières et on sait que d’une année sur l’autre, ils vont souvent tenter de réoccuper les sites qu’ils occupaient les années précédentes »explains Maël Péden. « Ici, ils étaient presque tout un hiver, il y a quatre ou cinq ans et on sait que ça va revenir systématiquement, ils vont essayer de s’installer là-bas. Donc on anticipe. Nous savons qu’à partir du 20 octobre, entre le 20 octobre et le 1er novembre, il faut être vigilant”. Les premiers oiseaux, “on les entend, et on voit les premières crottes sur les arbres et au sol”explique Stéphane Clost, à la Ville.
Effrayer les étourneaux dans la campagne
Mais évidemment, le chanoine n’est guerrier que de nom, il n’est pas question d’éradiquer les colonies d’étourneaux. Il s’agit de les faire fuir. Et ils pourraient aller ailleurs et pas si loin, retourner aux arbres de l’église Saint-Houardon, « Il y a de grands arbres, des cèdres qui sont persistants. Ils sont plus abrités dans ces arbres que dans les feuillus qui commencent à perdre leurs feuilles et qui présentent pour eux un refuge moins intéressant. Le canon peut alors être déplacé… ou divisé.
Des couches de crottes de plusieurs dizaines de centimètres de long
Objectif de la Ville de Landerneau : fais-les partir loin… à la campagne. « Ils se rendent dans un endroit où cela pose moins de problèmes, vers leur gîte nocturne. Mais ils continuent à se nourrir sur les parcelles agricoles ou sur les sites d’alimentation du bétail, ce qui pose un vrai problème au monde agricole. Mais en ce qui concerne les sites de transit, on arrive à les implanter dans des endroits où cela pose moins de problèmes au public. En fait, il s’agit ici d’un tout petit dortoir urbain qui va paradoxalement générer beaucoup de nuisances par rapport à lui. à un dortoir rural que l’on peut considérer comme d’importance régionale, où nous aurons plusieurs centaines de milliers d’oiseaux, la concentration est vraiment importante. Nous avons des quantités de déjections qui sont vraiment de dimensions complètement différentes. Soit jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres de couches de crottes.
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