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Incendio al MJC de la Grande-Garenne ad Angoulême: choc e interrogativi


La MJC Mosaïque du quartier Grande-Garenne à Angoulême a été ravagée par un incendie. Lorsque la police et les pompiers sont arrivés sur place, un véhicule sans plaque d’immatriculation était en feu, contre le hall de la structure.

Julia Desbois

Il ne semble y avoir aucun doute sur l’origine volontaire. Lorsque la police et les pompiers sont arrivés sur place, un véhicule sans plaque d’immatriculation était en feu, contre le hall de la structure. Les fenêtres ont explosé. Le feu s’est propagé causant de sérieux dégâts. L’incendie a été éteint vers 22h40. Mais le matériel ne sera pas utilisable avant plusieurs mois.

Heureusement, les portes coupe-feu ont joué leur rôle. La médiathèque, les salles d’animation et les salles informatiques ont été endommagées par les fumées et l’eau utilisées par les pompiers, mais n’ont pas brûlé. Au lieu de cela, les tout nouveaux paravents, créés avec les jeunes du quartier, sont détruits. « Nous étions très heureux d’avoir abordé la rénovation de la façade. On aurait refait les plafonds», se plaint Mehdi Shaza. Pour le directeur de la MJC, il s’agit d’un malentendu.

Plus calme qu’il y a 5 ans

Il n’a vu aucun signe d’avertissement. « Tous les indicateurs étaient au vert. Nous avons eu très peu d’agressivité verbale envers les équipes», raconte-t-il. Il y a eu ces contrôles de police la semaine dernière. Mais les élus, le préfet et les acteurs sociaux refusent de faire ce rapprochement. “Il n’y a eu aucune menace, pas même un éclat de voix”, poursuit le réalisateur. Nous avions amélioré la situation, grâce à un travail approfondi avec les médiateurs. Nous avions évolué. Nous étions plus proches des habitants. Peut-être avons-nous oublié un angle mort, une partie de la population. Peut-être que nous n’avons pas été assez bons face aux inégalités. Peut-être que nous les avons créés sans nous en rendre compte. Il existe des éléments de tension que nous ne pouvons pas contrôler. Nous avons peut-être raté quelque chose, c’est possible. » « Pourtant, la situation était beaucoup plus calme qu’il y a 5 ans, où nous ne pouvions pas accéder à l’accueil », constate le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont. Mais même si on en entend moins parler, les choses ne sont pas résolues. »

« Peut-être que nous n’avons pas été assez bons en matière d’inégalité. »


Les portes coupe-feu ont joué leur rôle. La médiathèque a été corrompue, mais pas brûlée.

Julia Desbois

Ce lundi matin, des habitants passent en voiture, ralentissent et constatent les dégâts. Les médiateurs arrivent les uns après les autres. En 2019, un bureau de la MJC a été endommagé. “Cette fois, c’est le symbole qui est attaqué”, analyse le réalisateur. C’est très traumatisant. Il faudra rassurer les équipes (80 équivalents temps plein), rester en contact avec les habitants, aller encore plus loin hors les murs, mater la spéculation et ne pas générer de nouvelles tensions. Tout cela est une question d’équilibre. » Nous devons, nous aussi, continuer à être présents auprès de ceux qui en ont le plus besoin.

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Mehadji Schabane habite le quartier depuis 2004. « Dès que je me réveille, je viens ici prendre un café. » C’est gratuit. Il venait aussi plusieurs fois par semaine jouer aux dominos. « Ça me fait mal au cœur de voir des choses comme ça. L’année dernière, c’était bien. Nous ne comprenons pas. C’est dommage. » « Ils punissent les familles », regrette Boumediene Zeffour, habitant du quartier et médiateur. « Vendredi soir, les jeunes chantaient du rap. C’était sympa. »


Les autorités municipales ont dégagé les lieux lundi matin.

Julia Desbois

L’équipement est largement utilisé toute l’année par près de 80 associations. Des ateliers sont organisés chaque semaine. « Les femmes y donnent des cours de cuisine », rappelle Zalissa Zoungrana, la responsable des centres sociaux élue à Angoulême. Les deux élus de la ville, Gérard Lefèvre et Elise Vouvet, sont déçus : « C’est affligeant, à l’heure où l’argent public est si difficile à trouver, de s’en prendre à un lieu de culture et d’écoute. »

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Marie Lefebvre, 33 ans, a dévié de son parcours habituel de jogging. « Je voulais voir. » Elle est abasourdie. «C’est une structure importante pour le quartier. » Son fils fréquente son école à Sillac. « Je ne sais pas qui était visé, mais la MJC n’est pas la bonne cible. Je ne comprends pas pourquoi nous attaquons les structures. » Boyong Haryakesema, 47 ans, est venu ici chercher des livres pour ses enfants. «Maintenant, nous devrons attendre que le problème soit réparé. »

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La Maison des Résidents Basseau située à proximité est toujours fermée suite à l’incendie qui s’est déclaré lors des émeutes de la fin juin 2023. Depuis, certaines activités ont eu lieu à la MJC Mosaïque. “Cela va ralentir notre élan, mais nous allons pouvoir nous relever”, rassure le réalisateur Mehdi Shaza. “Nous allons nous organiser dans d’autres lieux, à la Villa Mon Désir et dans une salle à Basseau”, annonce Elise Vouvet. La mosaïque sera protégée par un revêtement et des grilles. Et une surveillance renforcée. »

Déjà les précédents

Après la maison des habitants de Basseau et le centre social Soëlys à Soyaux, incendiés lors des émeutes de fin juin 2023, c’est un nouveau coup dur pour les structures sociales de l’agglomération en général, et d’Angoulême en particulier. . La structure du Basseau a également été détruite à deux reprises par des incendies, idem pour la MJC Aragon. La dernière fois, c’était il y a deux ans.

 
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