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le nom d’une infirmière, gravé sur le monument aux morts de son pays, 106 après sa mort pendant la Grande Guerre

C’est une petite fille de Barbonne Fayel (Marna) qui retourne à la campagne. Morte pour la en 1918, Paulette Léonie Dumont était infirmière pendant la guerre 14-18. Décédée en décembre 1918, elle est inhumée dans le parvis militaire du cimetière de Reims Ouest. Sa ville natale, émue par son histoire, fit graver son nom en marbre sur le monument aux morts, 106 ans plus tard.

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« C’est un symbole fort pour ma famille, pour moi. J’espère que cela aura un impact sur les générations futures. C’est moi qui ferai graver le nom de son ancêtre pour qu’il ne soit jamais oublié.”

Les propos de Guillaume Bigard, arrière-petit-fils de Paulette Léonie Dumont, sont pleins de sens. Le 11 novembre 2024, 106 ans après le décès de son arrière-grand-tante, il sera à Barbonne Fayel dans la Marne pour lui rendre hommage. En début d’année, ce passionné d’histoire et de généalogie a contacté le maire de la ville. “Je lui ai demandé pourquoi le nom de Paulette Dumont n’était pas inscrit au Monument aux Morts avec tous les indigènes de Barbonne Fayel morts pour la France”. Le maire, Jean-Louis Benoit, découvre alors l’histoire de cet enfant du pays, engagé comme infirmier militaire et mort pour la France en 1918.

Il y a des générations qui se tournent vers le passé, vers leurs ancêtres, vers leurs histoires. Une manière, peut-être, de s’en approprier et de mieux vivre sa vie. Guillaume Bigard en fait partie. Même quand il était enfant, « Mon arrière-grand-mère racontait des histoires de guerre à sa fille, ma grand-mère. J’ai connu cette arrière-grand-mère, la sœur de Paulette. J’avais 5 ans quand il est mort. Quelques années plus tard, Guillaume est initié à l’histoire familiale par sa grand-mère. Elle lui parle de Paulette Dumont.

A 34 ans, il consacre une partie de son temps aux retrouvailles avec ses ancêtres. « Depuis 2018 et l’ouverture du site Mémoire des hommes, j’ai découvert mes ancêtres et j’ai eu envie de fusionner mon histoire avec la leur, il dit encore. J’ai également décidé de m’occuper du cas de Paulette. Je n’ai pas trouvé beaucoup d’informations. Elle était jeune, c’était une femme. Par exemple, je n’ai pas trouvé la date exacte de son engagement comme infirmière. Mais en croisant les informations familiales et celles des archives du site « Mémoire des hommes », Guillaume a réussi à dresser le portrait de son ancêtre et, surtout, à parler de son dévouement.

Leur fille est morte, les parents de Paulette sont dévastés. Ce sont eux qui ont tout fait pour que les mots « mort pour la France » soient inscrits sur son monument.

Guillaume Bigard, arrière-petit-fils de Paulette Dumont

Paulette Léonie Dumont est née le 31 août 1899 à Barbonne-Fayel, Marne, non loin de Sézanne, de Léonie Person, sa mère et son père inconnu. C’est Julien Dumont, après avoir épousé la mère de Paulette en 1901, qui la reconnut comme sa fille. Paulette est l’aînée d’une famille de douze enfants, dont quatre sont morts très jeunes. Installée à Sézanne, la famille est très proche du front au début de la guerre. Dans les archives militaires, Guillaume Bigard a retrouvé des traces de ses fiançailles. “Il était dans l’ambulance 12-1 située à Dormansexplique. Elle décède en 1918, elle avait 19 ans et était entrée comme infirmière quelques années plus tôt. Elle tombe malade à l’hiver 1918 et est évacuée pour être soignée sur l’ambulance 15-3 de la clinique Mencière de Reims. Il mourut de la grippe espagnole en décembre 1918.

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L’acte de décès militaire est l’un des rares documents retrouvés permettant de retracer l’histoire de Paulette Dumont.

© Photo envoyée

« Leur fille est décédée, les parents de Paulette sont dévastésprécise encore Guillaume Bigard, l’arrière-petit-fils de Paulette. Elle est enterrée au cimetière ouest de Reims, sur la place militaire, et ils décident de déménager de Sézanne à Reims pour se rapprocher de la tombe de leur fille. Ce sont eux qui ont tout fait pour que les mots « mort pour la France » soient inscrits sur son monument.

Il y a deux ans, Guillaume décide de suivre les traces de son ancêtre et vient à Barbonne Fayel. «Je me suis arrêté au monument aux morts et je n’ai pas vu son nom, je me suis demandé pourquoi.« Il affine ses recherches, il fera fleurir la tombe de Paulette à Reims pendant un an et début 2024 il décide d’appeler le maire de Barbonne Fayel. « Ils ont immédiatement répondu positivement »continue Guillaume.

C’est un devoir de mémoire. Reconnaissance du dévouement et de l’engagement de cette jeune femme sur le front de la Grande Guerre. Un moment fort pour toute ma famille.

Guillaume Bigard, arrière-petit-fils de Paulette Dumont

« Vous réalisez sa maturité. Cette jeune fille, née à Barbonne Fayel, s’est engagée très jeune », explique Paul Schiesser, bénévole du groupe mémoire de la ville. Comme les autres membres du groupe de mémoire, elle a découvert l’histoire de cette infirmière dévouée, qui soignait les soldats de la Grande Guerre au front. « Elle a vu des choses horribles, mais elle a été d’un soutien formidable pour ces soldats blessés. »

Bien décidée à lui rendre hommage, la commune de Barbonne Fayel a inscrit Paulette Léonie Dumont dans le monument aux héros érigé dans l’église du village depuis 1922. Son nom est également inscrit sur le monument aux morts du village. Elle est la seule femme de la commune morte pour la France.

Le 11 novembre 2024, Paulette Léonie Dumont en sera l’héroïne. Tout le village de Barbonne Fayel lui rendra hommage. “Je serai là, succède à Guillaume Bigard, son arrière-petit-fils. C’est un devoir de mémoire. Reconnaissance du dévouement et de l’engagement de cette jeune femme sur le front de la Grande Guerre. Un moment fort pour toute ma famille.

Même si aucune photo de Paulette Léonie Dumont n’a été retrouvée, son nom est désormais imprimé à jamais dans l’histoire de France.

 
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