Revenons d’abord à 2010. Scott McLaughlin avait 17 ans, Álex Palou seulement 13 ans, les deux pilotes étaient donc loin d’être les terreurs actuelles des circuits IndyCar. Dans le championnat américain, un Australien nommé Will Power, chez Penske, s’en est pris au champion en titre du Chip Ganassi Racing, Dario Franchitti. L’Écossais était déjà bien établi dans le championnat qu’il a remporté en 2007, huit ans après avoir terminé à égalité avec Juan Pablo Montoya dans la quête du titre CART 1999. Power disputait sa sixième saison en Amérique du Nord, mais c’était la première fois qu’il s’imposait comme un véritable prétendant au titre. La lutte entre les deux hommes a fait rage jusqu’à la dernière course de la saison, où Franchitti a finalement remporté le titre. Rebelote en 2011, l’Ecossais prend le dessus sur l’Australien.
Il n’est clairement pas interdit de penser que si Power était en lutte pour le titre contre la Ganassi n°10 de Palou jusqu’à la dernière course de cette année, le scénario est une fois de plus en place, cette fois avec McLaughlin comme pilote du Team Penske. . Le leader des « Thirsty 3s », comme il appelle son équipe de mécaniciens et d’ingénieurs, est l’un des trois pilotes à avoir gagné trois fois en 2024, les deux autres étant Palou et Power. C’est surtout lui qui termine premier du championnat parmi les trois pilotes de l’équipe du « Capitaine » Roger Penske, pour la deuxième année consécutive.
Hausse météorologique
Comme Palou, champion dès sa deuxième saison, McLaughlin a connu une ascension fulgurante en IndyCar depuis son arrivée en 2021. S’il a dû attendre sa troisième saison pour accéder au top 3 du championnat, le Néo-Zélandais est arrivé d’un tout autre univers. , auréolé de trois titres consécutifs en Supercars, le championnat australien des voitures de tourisme. « Scott Mac » a remporté ses couronnes au DJR Team Penske, ce qui a très tôt permis à Roger Penske de déceler le potentiel de ce champion en devenir, qu’il a décidé d’engager à plein temps en IndyCar au lendemain de son troisième titre.
S’il n’a jamais été terriblement difficile en termes de rythme, le pilote du numéro 3 a forcément dû s’adapter au pilotage d’une monoplace, bien différente des voitures qu’il avait connues jusqu’à présent. Finissant toujours comme le meilleur rookie de la saison 2021, McLaughlin a débuté 2022 avec une pole position et sa première victoire le même week-end, lors de l’ouverture à Saint-Pétersbourg. Si la régularité lui a fait défaut lors des manches suivantes, il est désormais un pilote complet, et diablement efficace en qualifications.
Cinq fois poleman cette année, dont la pole position des 500 milles d’Indianapolis, Scott McLaughlin a remporté trois bouquets de vainqueur, en route vers sa troisième place au championnat. Il s’est surtout imposé deux fois sur les ovales, un type de circuit où il a terminé deuxième lors de sa première course au Texas en 2021, mais où il n’avait jamais gagné auparavant. Suite à son succès à l’Iowa Speedway, il a déclaré «pour enfin pouvoir endosser le rôle de pilote IndyCar»étant donné qu’il avait gagné sur des pistes routières, des circuits urbains et des ovales. Palou, par exemple, n’a jamais gagné sur ces pistes si particulières…
Un championnat 2024 qui aurait déjà pu être plus serré
Surtout, le titre 2024 aurait pu se jouer de manière beaucoup plus serrée sans la disqualification subie par McLaughlin, et son coéquipier Josef Newgarden, à l’issue du premier tour de la saison, à Saint-Pétersbourg. Les deux pilotes Penske ont été exclus après avoir tous deux terminé sur le podium pour avoir utilisé illégalement leur push-to-pass. Un scandale majeur, où la responsabilité des pilotes a été clairement démontrée, mais qui d’un point de vue comptable a donné lieu à une perte de 35 unités pour McLaughlin, troisième à 39 points de Palou en fin de saison. Si l’on ajoute à cela l’abandon provoqué par son équipier Power dans les derniers tours à Toronto, c’est peut-être lui qui aurait pu ravir la couronne à Palou, et devenir le deuxième champion Kiwi de la discipline, après Scott Dixon.
Autant de facteurs qui font de McLaughlin l’un des grands favoris du championnat 2025. Parmi les plus rapides, il atteint désormais sa maturité, parvenant à contrôler les courses aux avant-postes tout en économisant des points intermédiaires dans une journée où sa voiture apparaît moins compétitive. Malgré la deuxième place de Colton Herta au championnat cette année, tout porte à croire que la saison 2025 pourrait se résumer à un duel Palou-McLaughlin, et cette fois, ce n’est peut-être pas Chip Ganassi Racing qui en sortirait vainqueur. …
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