Le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône a condamné, le 7 novembre, deux hommes sans abri âgés de 33 et 38 ans qui avaient provoqué des troubles dans des petites communes rurales de l’ouest du Rhône et du Beaujolais dans la nuit du 30 au 31 juillet.
Les événements se sont déroulés en deux phases. Le 30 juillet au soir, entre 22 heures et minuit, deux hommes ont emprunté la D306, à Pommiers, à bord d’une Citroën Picasso rouge, avant d’intercepter un auto-stoppeur qui voulait se rendre en boîte de nuit.
Un coup de couteau à moins de 10 euros
Si les premières minutes du trajet s’étaient bien déroulées, du coup, l’aîné des prévenus a stoppé la voiture en précisant qu’il avait envie d’uriner, tout comme l’auto-stoppeur. Et une fois dehors, le chauffeur l’a alors agressé, le poignardant dans le dos avant de lui voler son portefeuille, dans lequel se trouvaient une dizaine d’euros, et son téléphone portable.
Puis, quelques heures plus tard, plusieurs véhicules ont été incendiés, ainsi que des poubelles. A Ronno, vers 5h30, une voiture a pris feu sur la D5, puis à proximité du Col du Pilon, sur la D73, deux voitures ont été embrasées. Vers 6 heures du matin, une Renault Clio a été incendiée dans le parking situé route de Lyon, à Valsonne où, du fait de la propagation, trois panneaux publicitaires et deux fenêtres d’un appartement ont pris feu. Et quelques minutes plus tard, à Saint-Clément-sous-Valsonne, sur la D313, deux bennes poubelles ont été incendiées.
L’ADN a parlé
Un témoin présent au moment de l’accident a déclaré aux enquêteurs avoir vu une Citroën Picasso rouge avec deux hommes à l’intérieur transférant des objets d’un véhicule à l’autre. Puis un autre témoin a confirmé la présence de la Citroën. Ce dernier a également pris des photos. La police a établi par la suite le lien entre l’attaque et ces incendies.
Surtout, quelques jours plus tard, les militaires ont retrouvé le véhicule. Des échantillons d’ADN ont été prélevés tandis qu’un bidon d’essence, un tournevis, un gant noir, un téléphone portable cassé et une lampe ont été retrouvés à l’intérieur de la voiture. Les analyses ont mis en évidence la présence de l’ADN des deux prévenus sur différents matériaux retrouvés dans la voiture, ainsi que sur les poignets et le volant du véhicule. Les enquêteurs ont également réussi à identifier les deux prévenus dont les coordonnées téléphoniques ont montré que la ligne du plus jeune était en contact avec l’auto-stoppeur et que la ligne de la victime était en contact avec l’entourage de l’homme plus âgé, Hafid Ghellab.
Les deux accusés ont nié les faits
Arrêtés et placés en garde à vue, les deux hommes ont nié les faits. L’aîné des prévenus a expliqué que si son ADN a été retrouvé c’est parce qu’il utilisait régulièrement la voiture. Le plus jeune, contraint de quitter le territoire français, a accusé son complice, tout en reconnaissant qu’il était présent lors de l’attaque, mais pas aux incendies.
Des propos que les deux amis ont réitérés depuis leur box. «Je n’ai rien à me reprocher», dit l’aîné. “C’est lui qui a attaqué l’auto-stoppeur”, a expliqué le plus jeune, décrivant en détail la scène de l’attaque. Poussez ensuite son partenaire un peu plus loin. « Ils fouillent toujours les voitures dans les parkings ; il prend ce qu’il y a à prendre et ensuite il le brûle», a-t-il ajouté, expliquant que Hafid Ghellab lui prenait souvent son téléphone portable et qu’il avait peur. “Il m’a menacé, m’a pris mes affaires et a même voulu brûler ma voiture.”
Une version crédible pour la procureure de la République, Séverine Desgranges, pour qui les détails de l’agression sont sans équivoque. “Le coup de couteau dans le dos montre toute la colère et la dangerosité de M. Ghellab”, a-t-il déclaré. Le procureur de la République restait cependant convaincu de la culpabilité des deux trentenaires par rapport aux incendies. “Il y a sur place la voiture du plus jeune homme, avec un terminal téléphonique à proximité et un ADN qui correspond à celui des deux prévenus.” Et demander 24 mois de prison, dont six mois avec sursis, une interdiction de territoire français et le maintien en détention du plus jeune des complices. Concernant Hafid Ghellab, “en raison de son passé judiciaire et de son inconscience”, le parquet a requis cinq ans de prison, dont un an avec sursis de mise à l’épreuve, l’obligation de se soumettre à un traitement et à un travail et la révocation de trois mois. de suspension du procès, car l’homme était un récidiviste, ainsi que de son maintien en détention.
Dix mois de prison pour l’un, trois ans pour l’autre
Si les deux mémoires des défenseurs consistaient à démontrer que les éléments de cette affaire n’étaient pas suffisants, avant de demander l’acquittement, ils n’ont pas convaincu le tribunal. Ce dernier a condamné le plus jeune à 18 mois de prison, dont huit avec sursis, ordonnant le maintien en détention. Hafid Ghellab a été condamné à quatre ans de prison, dont un an assorti de deux ans de mise à l’épreuve avec sursis, de l’obligation de soins et de travail, ainsi que de la révocation de trois mois de mise à l’épreuve avec sursis. Son maintien en détention a également été ordonné.
Tous deux ont également été condamnés à payer solidairement 4.150 euros à la Communauté Urbaine de Rhodanie Occidentale pour dommages aux ordures et nettoyage, 2.000 euros à une victime pour l’incendie de sa voiture, tandis qu’une restitution a été ordonnée pour une autre victime d’intérêts civils.
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