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Trump gagne, l’État profond perd

Au-delà de tous les commentaires plus ou moins partisans, des critiques souvent acerbes d’un « monde médiatique » parfois sous influence, la victoire de Donald Trump est un coup terrible porté à l’État profond américain. Ce fameux Deep State, dont peu de gens veulent parler, est pourtant incontournable de par l’étendue des pouvoirs qu’il a acquis au fil du temps sans jamais sortir de l’ombre protectrice dans laquelle il est toujours resté.

De la finance à la politique, en passant par l’industrie et les médias

Elle trouve probablement ses origines dans les banquiers anglo-saxons qui contrôlaient la City dès le début du XIXème siècle. Stephen Goodson y fait allusion dans son « History of Central Banks » en citant une lettre de FD Roosevelt adressée au colonel House en 1934 dans laquelle il évoque une ploutocratie qui dirige les États-Unis depuis la fin du mandat d’Andrew Jackson.

Toute l’histoire des États-Unis est fortement imprégnée de cette lutte que ces banquiers ont menée, avant même leur indépendance, pour contrôler la monnaie américaine. Leur victoire définitive sera la création de la FED en 1913.

C’est à partir de la « Table ronde » importée aux États-Unis par son homologue anglaise (voir le livre de Caroll Quigley « The Secret History of the Anglo-American Oligarchy ») que le célèbre think tank Council on Foreign Relations (CFR) s’est directement inspiré de la « Table ronde » RIIA britannique (Royal Institute for International Affairs).

Le premier président du CFR fut Mandell House. D’inspiration très « mondialiste », le CFR fut à l’origine de la Société des Nations (Société des Nations) qui ne prospéra guère en raison de l’isolationnisme du peuple américain, fortement ancré depuis la « Doctrine Monroe »

Cet isolationnisme fut un véritable frein à la volonté hégémonique du CFR qui usa de son influence pour le briser en faisant entrer les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en 1941.

A la fin de la guerre, cette hégémonie était devenue une réalité mais le monde était divisé en deux blocs.

En août 1949, après l’explosion de la bombe nucléaire soviétique, l’État profond proposa le projet du « Jugement dernier » qui créait une sorte de « gouvernement fantôme » pour pouvoir exercer la conduite des opérations militaires dans le cas où une attaque nucléaire se produirait. anéantir à la fois le Pentagone, la Maison Blanche et le Capitole. Ce projet se poursuivit et de nombreux équipements anti-atomiques furent construits à cet effet et un certain nombre de personnes (non élues) furent formées.

Eisenhower en janvier 1961 et Kennedy en novembre 1963 ont tenté, sans succès, d’avertir le peuple américain de la menace que représente pour la démocratie cette « puissance de l’ombre ».

C’est « l’âge d’or » du « complexe militaro-industriel » et les guerres « totales » lui permettent de s’enrichir encore et encore en jouant sur les peurs de la Troisième Guerre mondiale. La « Guerre froide » fut une période dorée pour cet État profond qui bénéficiait d’un budget militaire quasi illimité.

En 1981, le projet change de nom pour devenir le projet COG (Continuity Of Government), à travers lequel l’État profond entend s’emparer des lieux du pouvoir politique afin de tirer les ficelles tout en restant hors de vue. citoyens.

Ce programme COG ne pourrait entrer en vigueur qu’en cas d’état de guerre déclaré. C’est peut-être la raison pour laquelle George W. Bush a prononcé, le 11 septembre 2001, en apprenant les événements, ces mots fatidiques : « Nous sommes en guerre ! » ?

La présence de Dick Cheney dans le bunker de l’aile ouest de la Maison Blanche ne peut s’expliquer que de cette manière, selon Peter Dale Scoot dans son livre « The American Deep State ».

La rapidité surprenante avec laquelle le « Patriot Act » a été promulgué témoigne d’une préparation bien antérieure et le texte n’aurait pu être adopté sans des circonstances très particulières car il restreignait les libertés individuelles.

Et Trump est arrivé…

Dès sa prise de fonction, Donald Trump a clairement annoncé la couleur. Il allait « assécher le marais » de Washington.

Ce vaste programme ne put être réalisé lors de son premier mandat, tant la tâche était ardue. Il a néanmoins eu l’immense mérite de révéler à une grande partie du peuple américain l’existence de ce pouvoir de l’ombre qui rendait presque artificielle la réalité d’un pouvoir apparent, destiné uniquement à préserver l’apparence de la démocratie.

Le reste est connu. L’« État profond » a cherché par tous les moyens à empêcher Donald Trump d’arriver à ses fins. Mais ce faisant, il est devenu de plus en plus fragile. Trump avait parfaitement compris quelles étaient ses faiblesses et il a agi pour priver le complexe militaro-industriel de ses ressources en interrompant toutes les guerres qui justifiaient des sommes colossales (9 000 milliards de dollars selon lui) qui étaient, à travers les dettes publiques, payées par le peuple américain. sans qu’il y ait le moindre bénéfice en retour.

C’est donc une véritable « bataille des Titans » qui a commencé

Après avoir remporté le premier tour en faisant sortir de l’ombre ceux qui tenaient à rester cachés pour mener à bien leur projet de domination mondiale, Donald Trump a (du moins en apparence) perdu le second en n’étant pas réélu. Résultat d’un calcul stratégique ou d’un déséquilibre de force, on ne le saura sans doute jamais ?

Sa réélection à la Maison Blanche, poussée par la puissance décuplée d’un peuple qui a compris que les véritables enjeux de cette lutte à mort étaient la défense des valeurs auxquelles il croyait et qui avait pris conscience de tout ce qu’il avait été. trompé et que c’était l’avenir même du pays qui était menacé, donne à Donald Trump les moyens de la victoire. Il sait que, malgré l’énorme pouvoir, notamment médiatique, du Deep State, c’est le cœur de l’Amérique qui sera derrière lui.

Jean Goychman

Illustration : DR
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