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Le retour au pouvoir de Donald Trump profitera-t-il aux objectifs militaires d’Israël ?

Pour le Premier ministre israélien, le retour au pouvoir de Donald Trump promet avant tout le retour d’une certaine liberté de mouvement politique. Du point de vue tout d’abord de la politique israélienne d’annexion progressive des territoires palestiniens, menée par les ministres souverainistes d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, arrivés au pouvoir en 2023. Lors de son précédent mandat à À la Maison Blanche (2017-2021), l’ancien homme d’affaires avait déjà reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, en dépit du droit international, ainsi que de la souveraineté de l’État hébreu sur le plateau du Golan, annexé par la Syrie en 1967.

Vers la fin de la guerre à Gaza ?

La victoire du camp républicain – dont le candidat a exhorté Benjamin Netanyahu à « finir le travail » à Gaza durant sa campagne – permettra sans aucun doute à Israël de poursuivre ses bombardements dans le nord de l’enclave sans condamnation diplomatique de son allié américain. Cette nouvelle prise du pouvoir, en vigueur depuis janvier, laisse présager une nouvelle période sombre pour les Palestiniens et leurs alliés arabes, à qui la candidate Kamala Harris a proposé – sans annoncer de mesures d’envergure – une réflexion sur le sort réservé aux citoyens de la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée.

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Même si les revendications palestiniennes ne sont en aucun cas garanties, elles font désormais davantage partie du tableau.

La possibilité d’un accord de paix avec le Hamas à Gaza s’éloigne également. Avec le limogeage de Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense, le 5 novembre, le premier ministre israélien ferme une fois de plus la page des négociations entamées par l’administration démocrate Biden-Harris en faveur de la libération des otages enlevés par l’organisation islamiste en octobre. 7 octobre 2023. Selon le journal Times of Israel, fin octobre, Donald Trump a demandé à Benjamin Netanyahu de mettre fin à la guerre à Gaza.avant son retour au pouvoir s’il avait gagné les élections”.

Dans l’Est du Liban bombardé, un détail souligne : « C’est la principale différence avec la guerre de 2006, et ce qui met le Hezbollah en danger »

Cela signifierait alors, suppose Denis Charbit, politologue israélien et auteur du livre Israël, l’impossible État normal (2024, éditions Calmann-Lévy), un potentiel effort de négociation en l’espace de quelques semaines. Même si, admet-il, la nature imprévisible de Donald Trump rend toute prédiction difficile. “Le seul problème susceptible de perdurer dans la guerre actuelle est le conflit au Liban. analyse le chercheur. Les chances de parvenir à un accord sont plus grandes car le Hezbollah est affaibli et plus de 70 000 Israéliens sont toujours déplacés de leurs foyers. Pour l’administration Biden sortante, un cessez-le-feu au Liban serait une issue possible.»

Le fantôme des accords d’Abraham

Toujours selon Denis Charbit, Donald Trump entend aujourd’hui limiter les engagements des Etats-Unis à l’étranger”,ce qui ne veut pas dire qu’il n’utilisera pas la force si cela l’aide. »précise-t-il, pour maintenir sa politique isolationniste. Il est donc peu probable que le soutien américain à Israël augmente. “Même avant Trump, les démocrates étaient plus généreux que les républicains en fournissant une aide militaire à Israëlse souvient l’homme politique. Barack Obama a compensé l’accord avec l’Iran avec de l’argent pendant son mandat. Trump n’a peut-être pas ce réflexe compensatoire. » Paradoxalement, les républicains pourraient donc se montrer plus avares en aide à Israël que les démocrates sortants, plus exigeants d’un point de vue diplomatique.

A Jérusalem, la sécurité est sur toutes les lèvres : “Ici, nous sommes tous pour Trump”

Dernière question soulevée par le retour au pouvoir du candidat républicain : l’avenir des accords d’Abraham (signés en septembre 2020), une série de traités initiés par l’administration Trump visant à pacifier les relations entre Israël et ses voisins arabes. En échange de la reconnaissance de l’État d’Israël, le Maroc et les Émirats arabes unis avaient par exemple obtenu la reconnaissance de leur souveraineté sur le Sahara oriental, ainsi qu’une escadrille de chasseurs-bombardiers et une escadrille d’aide militaire. A la veille du 7 octobre et de l’attaque meurtrière du Hamas, l’Arabie saoudite semblait également déterminée à normaliser ses relations avec Israël à travers une représentation diplomatique à Ramallah, en Cisjordanie occupée. “Depuis le début de la guerre à Gaza, l’Arabie saoudite est déterminée à exiger un prix beaucoup plus élevé d’Israël.pensez à Denis Charbit. La question est de savoir ce que Trump est prêt à concéder et quelles concessions Benjamin Netanyahu est prêt à faire..

Le poids des 43 391 morts palestiniens enregistrés en plus d’un an de guerre depuis le dernier rapport du ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, change aujourd’hui la donne pour l’administration qui promeut ces accords. Si Donald Trump voulait élargir la liste des signataires en raison d’une plus grande sécurité pour son allié israélien dans la région, éviter la question palestinienne serait alors un exercice d’équilibriste. Et Denis Charbit de conclure : «Même si les revendications palestiniennes ne sont en aucun cas garanties, elles font désormais davantage partie du tableau..

 
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