Les références aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ont disparu à Châteauroux. Les affiches, les drapeaux, les décorations aux fenêtres : petit à petit, la ville passe à autre chose. Les travaux, à peine terminés ou encore en cours, témoignent de l’effort de transformation engagé avant cette échéance planétaire mais qui a connu un essor. « C’est vraiment bien pour la ville, ça lui donne une autre image »témoigne Fabrice, habitant du centre-ville de Châteauroux depuis une vingtaine d’années. « Personne n’aurait cru que Châteauroux accueillerait les Jeux Olympiques. Et pourtant, nous avons montré que nous savons organiser de tels événements, qu’il y a une vraie expérience »insiste Denis Mérigot, adjoint au maire chargé des sports.
S’il est un projet emblématique de ces JO, c’est bien la réhabilitation de la chapelle Saint-Denis. 15 mois de travaux pour transformer un bâtiment abandonné depuis plus de 20 ans. Le site a d’abord accueilli plusieurs délégations lors des Jeux Olympiques (Australie, Japon et Nouvelle-Zélande) puis des Jeux Paralympiques (Australie, Japon, Nouvelle-Zélande, France et Norvège). Ensuite, les 25 chambres d’appart-hôtels ont été mises à la disposition des clients à partir du 9 septembre. « Nous comptions sur 70 % de professionnels et 30 % de particuliers comme des touristes. En fait, nous réalisons que nous avons 90% de clients professionnels »indique Johann Hamard, en charge de la direction de l’établissement.
Les footballeurs du Mans y ont par exemple passé la journée pour manger et prendre une collation avant d’affronter la Berrichonne Football. L’AS Nancy-Lorraine y passera même une nuit. Et la chapelle Saint-Denis devrait être entièrement occupée lors du stage de danse du festival Darc en août 2025. « L’offre n’existait pas, nous apportons une solution. Cela fonctionne bien, l’activité est rentable. Nous répondons à des offres sur mesure, nos équipes sont très polyvalentes”se félicite Johann Hamard.
Un impact à Châteauroux, quasiment aucun effet dans le reste de l’Indre
L’offre d’hébergement fonctionne bien à Châteauroux. La capitale de l’Indre se porte également bien lorsqu’il s’agit d’observer les effets des Jeux Olympiques. Le chiffre d’affaires des hôteliers castelroussiens a doublé voire quadruplé selon le cabinet MKG. 65% des prestataires se disent satisfaits ou très satisfaits de la saison touristique estivale. C’est ce que nous apprend une étude de l’agence d’attractivité de l’Indre. Environ 30 000 touristes et sportifs transitaient alors par Châteauroux. « Nous avons fait venir le monde entier à Châteauroux : Coréens, Américains, Chinois, Russes… C’est une expérience très intéressante. Cela a grandement contribué à la visibilité et à la notoriété de la ville. »estime Thierry Bluet, le directeur de la structure. Les offres d’hébergement ont généralement été revalorisées pour répondre au cahier des charges exigeant du comité d’organisation des Jeux.
Mais le le reste de l’Indre ne peut pas en dire autant. « Il est clair qu’il n’y a pas eu d’effet olympique. Il n’y a pas eu de forte hausse et la fréquentation a globalement stagné sur les principaux sites touristiques. »poursuit Thierry Bluet. Mais le directeur de l’agence d’attractivité de l’Indre ne lâche rien et parie sur l’avenir. Si les touristes étrangers venaient, ce sont surtout les Français qui étaient les plus nombreux. « Et là, nous avions des Basques, des Bordelais, des Alsaciens et des Provençaux. Plusieurs ont exprimé leur intention de revenir et c’est notre mission »ajoute Thierry Bluet.
Faire vivre le CNTS en dehors des compétitions
Pour le Centre National de Tir de Châteauroux-Déols, la vitrine olympique a également été exceptionnelle. Le site était connu et unanimement apprécié des sportifs français et étrangers. Plusieurs grandes compétitions internationales y ont déjà été organisées. Mais c’est une étape supplémentaire qui a été franchie. « Nous avons montré que nous étions prêts. C’est à nous de rester dignes et d’être à la hauteur de toutes ces exigences. »déclare Jean-Pierre Chaulier, président de la Ligue de tir sportif d’Auvergne et très souvent présent au CNTS. Mi-février, les championnats de France de tir sportif auront lieu au CNTS avant les championnats d’Europe prévus fin juillet et début août.
Mais la CNTS ne veut pas en rester là. « Il faut faire vivre cet équipement unique en dehors des gammes de compétition. Nous avons de l’espace, il faut en profiter”explique Jean-Pierre Chaulier. La fédération française de tir sportif envisage ainsi des formations directement au CNTS. « Nous pouvons enseigner la pratique du tir. Il existe déjà de nombreux postes de tir. Nous devons ajouter un autre étage à la fusée avec des salles de classe pour proposer des cours et des formations. Par exemple, en plus des agents de sécurité, il y en a davantage qui sont armés, on peut les former ici »indicates Jean-Pierre Chaulier. Selon nos informations, un salon du tir pourrait également être organisé sur le site. Et les premiers contacts ont été pris concernant l’éventuelle implantation d’une centrale solaire.
L’idée est de faire vivre le site et aussi de diversifier les rentrées d’argent de la fédération française de tir.
Un coup de pouce pour les associations sportives
Enfin, l’impact sportif est déjà visible dans les clubs amateurs de Châteauroux. “On voit plus de diplômés en natation, en judo ou encore en tennis de table, dans les disciplines où les gens vibrent”explique Denis Merigot, adjoint sportif. Les associations bénéficient donc déjà des conséquences de cet événement. Mais surtout, les JO ont éveillé un état d’esprit collectif et montré que les gens sont prêts à s’impliquer, à donner de leur temps. « Il y avait beaucoup de bénévoles dans l’Indre qui étaient présents aux JO. Nous savons que nous pouvons à nouveau compter sur ces personnes. C’est un véritable vivier pour les événements à venir et même pour les clubs qui peinent à attirer des bénévoles.estime l’adjoint au maire.
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