C’est encore une mauvaise nouvelle pour l’Ukraine. Depuis que l’armée nord-coréenne a envoyé 12 000 soldats combattre aux côtés des Russes, la Corée du Sud semblait déterminée à fournir une aide militaire à l’Ukraine. Séoul a évoqué par exemple l’envoi d’officiers pour étudier les stratégies nord-coréennes, ou encore du matériel militaire offensif et défensif.
« Si la coopération militaire illégale entre la Corée du Nord et la Russie se poursuit, (la Corée du Sud) ne restera pas les bras croisés mais réagira fermement la communauté internationale. », déclarait fin octobre le conseiller adjoint à la sécurité nationale Kim Tae-hyo.
Risque de relance du conflit dans la péninsule
De la “ mesures progressives » seront mis en œuvre en réponse à leurs liens militaires. ” Nous envisageons de fournir des armes défensives » et pourrait « envisager en fin de compte une utilisation offensante », a également confié la présidence sud-coréenne aux journalistes.
Mais cette position ne fait pas consensus en Corée du Sud. Park Chan-dae, chef du groupe parlementaire du Parti démocrate (centre gauche), principal groupe d’opposition, avait déjà déclaré fin octobre qu’armer l’Ukraine était « une idée incroyablement dangereuse qui traite la vie des gens comme des pions dans une partie d’échecs ».
Pour lui, le président sud-coréen « ne devrait pas engager la Corée du Sud dans une guerre par procuration avec la Corée du Nord… dans un pays lointain “, ajoutant cet engagement plus profond de Séoul “ pourrait déclencher un conflit militaire dans la péninsule coréenne « . C’est le même argument répandu par exemple en France du côté du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire : soutenir Kiev risquerait de provoquer une guerre avec la Russie.
« Le gouvernement ne doit pas se précipiter »
Jeudi, Park Chan-dae a une nouvelle fois exhorté le gouvernement à cesser d’envisager de fournir des armes à l’Ukraine. ” Quel serait l’intérêt d’envoyer des forces militaires ou de fournir des armes à ce stade ? », a-t-il demandé, cité par le Korea JoongAng Daily.
Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, l’homme politique de l’opposition a déclaré qu’il s’attendait à « des changements massifs dans les affaires internationales » après l’élection de Donald Trump. “ Le gouvernement ne doit pas se précipiter et doit mettre un terme à tous ses projets de déploiement de troupes et de soutien aux armes. », a-t-il indiqué. Corée du Sud n’a aucune raison de se dépêcher », a-t-il encore estimé.
Cependant, l’armée ukrainienne a rapidement besoin d’une aide militaire accrue, notamment en obus, et rien n’indique que la Corée du Nord ralentira ses efforts dans les semaines à venir. L’investiture de Donald Trump aura lieu en janvier. Une éternité pour l’Ukraine.
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