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Quelles sont les perspectives énergétiques de Donald Trump ?

« America First » revient : « Ce qui se passe aux États-Unis n’est pas du tout positif pour l’Europe »

Il y a déjà trop d’huile…

Rappelons également que la capacité mondiale de production pétrolière dépasse déjà la demande. C’est pour cette raison que les pays de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, réduisent volontairement la production d’or noir. Ces producteurs sont en effet conscients que « pomper » à pleine capacité ferait s’effondrer le prix du baril.

Les producteurs américains savent aussi qu’une forte augmentation de leur production ferait baisser les prix du brut. Il est donc probable qu’ils préféreraient produire un peu moins, mais à un prix plus élevé. Notons enfin que la production pétrolière américaine a atteint un niveau record sous Joe Biden, malgré les critiques formulées à son encontre par l’industrie pétrolière. Le démocrate n’a donc pas gêné l’industrie pétrolière.

En matière de gaz naturel, l’impact du retour de Donald Trump pourrait être plus important. Rappelons que Joe Biden avait gelé l’octroi de nouveaux permis pour l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Le démocrate a justifié cette décision en partie par des raisons environnementales. “Il ne fait aucun doute que l’une des premières actions du président Trump sera de lever le gel de Biden et d’accélérer les approbations. »estime Anne-Sophie Corbeau, de Centre sur la politique énergétique mondiale. Avec quelles conséquences ? Rappelons que les États-Unis sont devenus le deuxième fournisseur de gaz naturel de l’Union européenne, tandis que cette dernière a réduit sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Cet approvisionnement supplémentaire en GNL américain pourrait donc faciliter l’approvisionnement de l’Europe à moyen terme.

Toutefois, des permis ont déjà été accordés pour de nouveaux projets GNL en construction aux États-Unis. Le « dégel » des permis, s’il était mis en œuvre par Donald Trump, n’aurait donc que des effets à long terme.

Transition énergétique sous Biden : une révolution verte freinée par le pétrole ?

Plus de crédit d’impôt pour les voitures électriques ?

Aussi, quel sort Donald Trump réservera-t-il auLoi sur la réduction de l’inflation (IRA), le plan massif de soutien aux énergies vertes mis en place par Joe Biden ? Selon Jason Bordoff, Centre sur la politique énergétique mondialele crédit d’impôt de 7 500 $ pour l’achat de véhicules électriques, ainsi que le soutien aux énergies renouvelables, sont les deux dispositions les plus vulnérables de l’IRA.

Mais, malgré les déclarations passées de Donald Trump, il n’est pas certain qu’il veuille démanteler complètement l’IRA. « Les investissements promus par l’IRA, notamment dans les usines de fabrication de batteries, ont largement profité aux États républicains.précise Jason Bordoff. Cela a conduit un groupe de législateurs républicains à demander au président de ne pas abroger l’IRA.. Par ailleurs, le consultant ICIS note que l’emploi dans la fabrication d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de batteries a augmenté de 4,2 % aux États-Unis en 2023, un rythme plus rapide que l’augmentation moyenne des créations d’emplois. Donald Trump, chanteur de Fabriqué en Amériqueil ne voudra probablement pas attaquer les mesures de l’IRA qui ont stimulé la création d’emplois.

Pourquoi les énergies renouvelables souffrent-elles en Bourse ?

Toutefois, de nombreuses valeurs d’entreprises actives dans la transition énergétique ont souffert suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Les actions du fabricant d’éoliennes Vestas et du développeur de parcs éoliens offshore Orsted ont perdu environ 13% mercredi. Il faut dire que, selon certains experts, une révocation partielle de l’IRA pourrait avoir un impact significatif sur le développement des énergies renouvelables aux Etats-Unis.

Par ailleurs, Donald Trump avait déjà fait savoir qu’il n’était pas un grand fan des éoliennes offshore… De quoi expliquer la contre-performance boursière d’Orsted et Vestas mercredi. D’autant que la hausse annoncée des tarifs douaniers pourrait renchérir le coût des technologies vertes (panneaux photovoltaïques, éoliennes…) aux Etats-Unis.

Élections américaines : que peut-on attendre des marchés financiers sous Trump 2 ?

De plus, le républicain pourrait vouloir assouplir les contraintes environnementales sur les centrales électriques au gaz.

Le consultant d’ICIS pointe cependant un élément qui pourrait freiner la volonté républicaine d’éliminer les contraintes environnementales qui pèsent sur l’industrie et la production électrique. L’Union européenne a décidé d’introduire une taxe carbone aux frontières, à partir de 2026. Grâce à ce mécanisme, les importations de produits comme l’acier ou le ciment seront soumises à une taxe liée aux émissions de dioxyde de carbone liées à leur production. Pour rester compétitifs sur le marché européen, les exportateurs américains ne pourront donc rien faire en termes d’émissions de carbone… Sans compter que cette taxe européenne aux frontières pourrait donner des idées à d’autres régions du monde.

 
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