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un gisement de gaz présenté comme gigantesque déçoit

Très dépendant des importations, ce n’est clairement pas demain que le Maroc assurera son autosuffisance en gaz et en pétrole.

Son sous-sol n’en contient tout simplement pas, comme le montre cette expérience malheureuse d’une entreprise européenne qui a dû plier bagage après avoir cherché, en vain, du gaz au large des côtes du royaume.

La société grecque Energian, basée au Royaume-Uni, a obtenu en décembre 2023 deux permis d’exploration dans le champ d’Anchois, au large de Larache, près de Tanger.

Le gisement était présenté comme prometteur et la société grecque a préféré cet investissement à un autre qu’elle avait réalisé en Egypte et qu’elle avait dû abandonner. Elle se lance immédiatement dans l’exploration en s’associant au British Chariot, mais elle déchante rapidement.

Le PDG d’Energian, Matthews Rigas, a confirmé que la société a bel et bien découvert du gaz, mais en quantités très insuffisantes qui ne garantissent pas la rentabilité de l’investissement.

Le projet est trop insignifiant pour une entreprise de la taille d’Energian, a-t-il résumé dans des déclarations reprises notamment par la plateforme arabe spécialisée Attaqa.net.

« Nous avons fait quelques forages offshore au large du Maroc, mais nous n’avons pas trouvé ce que nous espérions. Du moins, de notre point de vue, nous ne constatons pas de progrès significatifs dans ce domaine. », a-t-il déclaré.

« Le Maroc est un grand pays que nous aimons, mais ce que nous avons trouvé n’a pas répondu à nos attentes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas du tout de gaz sur ce champ. Il y a du gaz, mais en petites quantités qui conviendraient à une entreprise plus petite que nous », a-t-il insisté, conseillant aux Marocains de faire appel à une entreprise plus petite pour poursuivre le projet.

Une entreprise grecque met fin à ses recherches de gaz au Maroc

Energian quitte donc le Maroc et concentrera désormais ses efforts sur la région de la Méditerranée orientale, le Moyen-Orient et la Grèce, a annoncé son PDG.

Interrogé sur les quantités de gaz effectivement découvertes sur le champ d’Anchois, Mathiews Rigas a refusé de répondre pour ne pas embarrasser les autorités marocaines qui amplifient dans leur communication l’importance des découvertes faites à travers le Maroc.

« Je préfère ne rien dire jusqu’à ce que les résultats soient annoncés par le gouvernement marocain. L’écart est énorme et il est préférable que ce soit le gouvernement qui communique », a-t-il évacué.

Le résultat de l’exploration est une grande désillusion tant pour le Maroc que pour la société grecque qui avait auparavant présenté le champ d’Anchois comme un gigantesque gisement, assurant qu’il contenait des réserves de plus de 18 milliards de m3 de gaz.

Le Maroc produit du gaz, mais en très petites quantités, à peine 100 millions de mètres cubes par an, pour des besoins domestiques dépassant le milliard de mètres cubes.

Le royaume a aggravé sa situation en provoquant une crise avec l’Algérie, important producteur et exportateur de gaz. En novembre 2021, l’Algérie a fermé le gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui la relie à l’Espagne via le Maroc et sur lequel cette dernière prenait, en emprise, des quantités de gaz destinées à faire fonctionner des centrales électriques de l’est du royaume.

Les Marocains ont envisagé d’utiliser le gazoduc pour importer du gaz d’Espagne, mais l’Algérie a posé comme condition à cette dernière, pour la poursuite de ses livraisons, de ne pas revendre le gaz algérien au Maroc.

En matière de pétrole, le royaume n’est pas mieux loti. Sa facture d’importation de produits énergétiques s’est alourdie en 2022, dans un contexte de pétrole cher, à plus de 15 milliards de dollars.

 
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