La valeur du dollar canadien risque de passer prochainement sous le seuil des 70 cents américains, anticipent les économistes de la Banque Nationale.
« Le dollar canadien est à la peine cet automne » en raison de la détérioration des « caractéristiques fondamentales » et des « perspectives peu reluisantes » de l’économie canadienne, lit-on dans une nouvelle analyse du marché des devises dirigée par Stéfane Marion, économiste et stratège en chef des marchés financiers à la Banque Nationale. .
Les auteurs de l’analyse soulignent également l’écart important entre le taux d’intérêt de référence au Canada, abaissé à 3,75 %, et le taux cible aux États-Unis, qui se situe toujours autour de 4,8 %.
Cet écart d’un peu plus d’un point de pourcentage résulte de l’accélération des baisses de taux de la Banque du Canada par rapport à la position plus réservée de la Réserve fédérale américaine (FED).
«Cette divergence importante des politiques monétaires se reflète désormais dans les écarts les plus larges entre les taux des bons du Trésor canadien et américain depuis la crise financière asiatique de 1997-1998, qui est un déterminant important du taux de change» entre les dollars canadien et américain, indiquent les économistes de la Banque Nationale.
Pendant ce temps, « le dollar américain reste fort, soutenu par une économie américaine résiliente et des taux d’intérêt relativement élevés par rapport aux autres économies développées. Par conséquent, nous augmentons notre objectif de taux de change [entre les dollars américain et canadien] de 1,41 à 1,45 dollars canadiens.
Converti en chiffres mieux connus du public, ce taux de change du marché international des devises correspond à une baisse de la valeur du dollar canadien de son niveau actuel de 72 cents américains à un niveau anticipé de 69 cents américains au cours du premier trimestre de l’année. année 2025.
Si cela s’avère vrai, une telle baisse de la valeur du dollar canadien par rapport à son puissant voisin américain serait la plus accentuée depuis ses deux derniers passages autour de 68 cents américains, qui remontent aux années 2020 et 2016.
D’ailleurs, dans une récente analyse du marché des devises, les analystes montréalais de la firme Scotia Capital, filiale de la Banque Scotia, ont mis en garde leurs clients investisseurs contre un risque de faiblesse prolongée du dollar canadien.
«Nous sommes pessimistes à l’égard du dollar canadien depuis un certain temps et nous continuons de voir plus de risques à la baisse qu’à la hausse à court et à moyen terme», lit-on dans l’analyse supervisée par Hugo Ste-Marie, directeur de la stratégie de portefeuille et de l’analyse quantitative chez Scotia. Capital.
« Un dollar plus faible ne serait pas nécessairement bénéfique pour l’économie canadienne. À court terme, une monnaie plus faible profiterait aux exportateurs canadiens. Mais à long terme, cela n’aiderait pas les entreprises canadiennes à investir davantage dans les machines, équipements et technologies importés dont le Canada a cruellement besoin pour résoudre ses problèmes de faible productivité. »
Par ailleurs, ce nouvel épisode de dépréciation du dollar canadien jusqu’au seuil de 70 cents américains s’annonce coûteux pour les Canadiens qui planifient des séjours dans les destinations du sud, où le dollar américain est souvent la monnaie de paiement des achats de biens et services. .
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