Comme chaque année, le Mois ESS se déroulera tout au long du mois de novembre. Dans ce contexte, des événements sont organisés dans tout le pays tout au long du mois pour sensibiliser à l’économie sociale et solidaire.
A l’occasion de l’ouverture officielle de ce Mois ESS, organisée le 4 novembre au siège du Groupe Mutualiste VYV à Paris, ESS France a dévoilé les lauréats des ESS Awards 2024, qui visent à découvrir et promouvoir des initiatives remarquables du mouvement. . Sur les 565 candidatures reçues pour ces prix en 2024, 15 initiatives ont été récompensées dans la région, sous la houlette des chambres régionales de l’ESS. Les deux lauréats nationaux ont été choisis par un jury qui a examiné 28 candidatures sélectionnées par les différentes régions.
SNL-Prologues, foncière solidaire au service des publics vulnérables
Dans la catégorie « Utilité sociale », l’initiative SNL-Prologues est récompensée cette année. C’est un société immobilière solidaire agréée par l’Etat, fonctionnant sous forme de coopérative au sein de l’Union de l’Economie Sociale. Cette coopérative, qui regroupe des associations d’insertion et des investisseurs solidaires, a pour objectif d’acquérir des logements rénovés et proposés aux populations précaires, notamment aux personnes sans abri ou vivant dans des logements très dégradés.
Grâce à ces acquisitions, SNL (Nouvelles Solidarités pour le Logement) héberge 3 500 personnes, dont 1 400 enfants. « Nos locataires sont à 40% des familles monoparentales », précise Vanina Mercury, présidente de SNL-Prologues. ” Nous leur proposons des logements dignes, bien situés, avec des loyers très bas. », souligne-t-elle. SNL soutient également des équipes de bénévoles chargées de favoriser la bonne inclusion des locataires du quartier.
Le système est financé en partie par des fonds publics (Etat et collectivités) ainsi que par des prêts de la Caisse des Dépôts et Consignations, et en partie par le soutien de particuliers, investisseurs solidaires, » qui achètent des parts de la foncière solidaire, acceptant un rendement financier modéré mais un rendement social important », souligne Vanina Mercury.
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Des fermes mutualisées, une coopérative d’activités et d’emploi au service de l’agroécologie
Dans la catégorie « Transition écologique », le Prix ESS 2024 est décerné à la coopérative d’activité et d’emploi (CAE) Les Fermes Partées. Créée sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), cette structure soutient l’émergence, le développement et la pérennité de fermes collectives et participatives en agroécologie.
« Le secteur agricole est à la fois le deuxième secteur d’activité le plus émetteur de gaz à effet de serre et l’une des principales victimes du changement climatique.note Céline Riolo, codirectrice de la Scic. Nous devons réagir à cela et promouvoir des modèles agricoles collectifs, qui permettent d’expérimenter, de créer des réseaux d’entraide, d’assurer une protection sociale aux agriculteurs, mais aussi de diversifier les activités de productionce qui représente un avantage face aux aléas climatiques. »
Il s’agit aussi de répondre à la baisse d’attractivité du métier d’agriculteur et à la disparition progressive des exploitations agricoles. ” Sur 400 000 exploitations en France, nous en perdons 10 000 chaque année, explains Céline Riolo. Face à cela, nous souhaitons créer des fermes vivantes, ouvertes, au milieu du village, des espaces de vie en lien avec leur territoire. » Elle regrette cependant que ce modèle coopératif ne soit pas éligible à certaines subventions, car mal reconnu par les pouvoirs publics, obligeant les structures à subir des montages juridiques complexes pour y être éligibles.
Lucas Théodose, agriculteur adhérent d’une des coopératives associées aux Fermes Partagées, la ferme collective La Clef des sables, à Saint-Lattier (Isère), témoigne : « En 2020, nous avons repris une exploitation d’une quarantaine d’hectares auprès de neuf agriculteurs dont le propriétaire partait à la retraite. La forme coopérative nous a permis d’apporter un apport en capital moindre de chacun de nous – environ 20 000 euros chacun, alors que nous pourrions facilement devoir débourser 500 000 euros pour reprendre une exploitation agricole sous un format traditionnel – et de créer neuf emplois au lieu d’un, dans le forme de salarié, et de permettre à chacun d’entre nous, en s’organisant, de consacrer du temps à autre chose que l’activité agricole, notamment de pouvoir prendre des congés, mais aussi de consacrer du temps au plaidoyer en faveur de notre modèle ou au militantisme syndical . »
Camille Dorival
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