Dans la course à la Maison Blanche, ces sept États dits pivots (Arizona, Nevada, Géorgie, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin) détiennent la clé du vote au suffrage universel indirect. Mais ” La Russie est la menace la plus active » dans ces États, ont accusé la police fédérale (FBI), le Bureau du directeur du renseignement national (ODNI) et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) dans un communiqué commun.
« Ces tentatives risquent d’inciter à la violence, notamment contre les responsables électoraux. », s’alarment ces services.
Selon l’ODNI, une vidéo a récemment circulé sur les réseaux sociaux avec une interview d’une personne affirmant que la fraude avec de faux bulletins de vote et des modifications des listes électorales devait favoriser Kamala Harris en Arizona. Le secrétaire d’État de l’Arizona, Adrian Fontes, a qualifié la vidéo de « complètement faux « . Son État, considéré comme un bastion du complot électoral, a pris des mesures pour protéger ses agents électoraux et ses opérations de vote.
Le Congrès, l’autre vote qui compte
Son homologue de Géorgie (sud-est), Brad Raffensperger, a rapporté jeudi que « vidéo prétendant montrer un immigrant haïtien avec plusieurs cartes d’identité géorgiennes et affirmant avoir voté plusieurs fois « . Le FBI, l’ODNI et la CISA avaient confirmé que « Des agents d’influence russes avaient fabriqué » cette vidéo.
La Russie dénonce «des allégations sans fondement »
De son côté, Moscou a nuancé ces «des allégations sans fondement » et “toutes les insinuations sur les ‘machinations russes’ (comme) des calomnies malveillantes « . Ce n’est pourtant pas la première fois au cours de cette campagne présidentielle américaine que Washington accuse Moscou, mais aussi Téhéran, de se livrer à des opérations de désinformation sur les réseaux sociaux afin de provoquer des troubles.
Mi-septembre, le groupe Microsoft a également pointé du doigt la Russie pour des opérations de désinformation. Fin août, Storm-1516, un groupe d’influence allié au Kremlin, a produit deux fausses vidéos pour discréditer la campagne de la candidate démocrate Kamala Harris et de son colistier Tim Walz, a indiqué le groupe américain dans un rapport.
La dette (colossale) des Etats-Unis n’inquiète pas les candidats
Comme lors de la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016, la Russie a nié toute activité déstabilisatrice sur internet et assuré « respecter la volonté du peuple américain ».
Les Américains doutent de l’intégrité du système électoral
LE ” États swing », qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre, sont déjà la cible d’allégations des républicains de « tricheurs ” et ” tricheurs », qui serait dirigé par les démocrates. Plus d’un tiers des Américains doutent de l’intégrité du système électoral, selon les sondages d’opinion. Cette méfiance touche particulièrement les électeurs républicains.
La méfiance n’est pas née avec Donald Trump : après sa défaite en 2016, Hillary Clinton remettait déjà en question la légitimité de son adversaire, invoquant une possible manipulation russe. Mais le refus de Trump de reconnaître sa défaite en 2020 a poussé les États-Unis dans une autre ère, selon Claire Woodall, experte à l’institut transpartisan Issue One. ” Nous avons vraiment commencé à voir une refonte spécifique de la façon dont les élections sont administrées », résume-t-elle.
Présidentielle américaine : le climat, le grand tabou de la campagne
Avec des conséquences dramatiques sur le terrain, rappelle-t-elle. Les menaces, le harcèlement et les attaques contre les responsables électoraux ont conduit à des démissions partout dans le pays. Le Nevada et l’Arizona, deux États clés où Joe Biden s’est imposé respectivement par 10 500 et 33 000 voix, sont particulièrement concernés par ce phénomène, selon un rapport de Issue One.
(Avec l’AFP)
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