Si l’heure est à la stabilité du côté de prix du bléles nouvelles sont meilleures pour le prix du colza ce qui semble bien se passer. « La hausse des prix du colza ces dernières semaines a été bonne »estimé le 19 novembre Pierre-Antoine Foreau, directeur de Céréaproqui considère que des opportunités sont à saisir pour les producteurs de grandes récoltes qui ont colza dans leur rotation.
Une hausse de près de 40 €/t pour le colza
Le prix des graines oléagineuses a en effet augmenté d’une quarantaine d’euros depuis début octobre pour s’établir à 536 €/t le 21 novembre (colza Fob Moselle, Source Réussir/La Dépêche). « Cette hausse s’explique par la flambée du prix de l’huile de palme qui entraîne dans son sillage le prix d’autres graines oléagineuses, dont colza et le tournesol »explains Sébastien Poncelet, grain market expert at Argus Médias.
Un fort besoin d’importer du colza en Europe
Par ailleurs, sans être catastrophiques, les récoltes françaises et européennes de colza 2024 sont assez faibles par rapport à la moyenne quinquennale. Ce qui se traduit par un fort besoin d’importations. « La hausse des prix est aussi due au fait que l’Europe cherche à attirer les importations dont elle a besoin »dit Sébastien Poncelet. Le spécialiste considère cependant que « le marché a déjà fait un bon bout de chemin pour intégrer les tensions ». De toute évidence, rien ne permet de penser que la hausse pourrait se poursuivre sans un nouveau déclencheur. « Les prix n’atteindront pas les sommets de 2021-2022 »il prévient.
Les prix du tournesol s’envolent mais la faible récolte ne nous permet pas d’en profiter
Concernant les cours de tournesolils connaissent une augmentation encore plus marquée que celle des colza. Au 20 novembre, le cours oléique Rendu Saint-Nazaire s’établissait à 645 €/t, notamment en raison de très mauvaises récoltes en Europe (excès d’humidité en Europe de l’Ouest et sécheresse à l’Est et en mer Noire). Malheureusement, peu de producteurs parviennent à profiter de ces prix élevés. tournesolcompte tenu de la très faible récolte.
Quelle stratégie pour vendre votre récolte de blé tendre ?
Du côté de blé tendreune augmentation existe “mais elle est beaucoup plus timide”note Pierre-Antoine Foreau, qui ajoute : « Le niveau actuel des prix est insuffisant pour couvrir les coûts de production en raison des faibles rendements de cette année. » Face à des besoins de trésorerie immédiats, certains producteurs n’auront néanmoins d’autre choix que de vendre une partie de leurs céréales. Cela dépend aussi du niveau d’engagement. « L’agriculteur qui n’a encore rien vendu de sa récolte 2024 doit commencer à engager des volumes pour répartir son risque »conseille Matthieu Beyaert, responsable du marché de la coopérative Noriap. En revanche, ceux qui en ont déjà vendu 70 ou 80% peuvent se permettre d’attendre une éventuelle amélioration.
Pour les producteurs concernés, « Le blé durable et améliorant ainsi que l’orge de printemps sont des cultures intéressantes à vendre compte tenu des prix actuels de ces productions »glisse Pierre-Antoine Foreau.
Un petit volume exportable de blé français à vendre au bon moment
La situation française de blé tendre en 2024, c’est très particulier : c’est l’une des plus petites récoltes des 40 dernières années. Avec une production estimée à 25 millions de tonnes (Mt), le volume exportable s’élève à 4 Mt contre 10 ou 11 Mt habituellement. « C’est un petit volume qu’il faudra écouler mais le blé français n’a pas besoin d’entrer d’emblée dans la concurrence internationale »estime Sébastien Poncelet. Mi-novembre, l’évolution de la parité euro/dollar a donné une certaine compétitivité au blé français. Après plusieurs semaines d’activité portuaire inexistante, quelques ventes ont été réalisées vers le Maroc.
Quelles sont les perspectives d’évolution des prix des céréales ?
According to Sébastien Poncelet, the global market for blé est actuellement en équilibre. Du côté de l’offre, la Russie, bien que très présente à l’export lors de la première partie de campagne, bénéficie cette année d’une offre exportable plus faible que les années précédentes, ce qui laisse penser qu’elle sera moins présente lors de la seconde partie de campagne. . Les récoltes dans l’hémisphère sud (Argentine et Australie) devraient être d’un bon niveau. « Les perspectives de récolte dans l’hémisphère sud sont suffisamment bonnes pour contrer toute hausse des prix, mais les approvisionnements en mer Noire sont suffisamment faibles pour éviter un effondrement »summarizes Sébastien Poncelet.
Concernant la demande, le fort retrait de la Chine, sur le podium des principaux importateurs mondiaux de blé pendant plusieurs années, ne devrait pas soutenir les prix.
Désormais, ce sont les bouleversements macroéconomiques et géopolitiques qui vont pouvoir faire évoluer le marché. « Tous les regards se tourneront aussi rapidement vers la campagne 2025 »believes Sébastien Poncelet.