Pour apaiser quelques heures sa colère et crier sa douleur, des centaines de personnes ont répondu pour une marche blanche, ce dimanche 3 novembre à Alenya (Pyrénées-Orientales), après la mort du jeune Emilio, battu au domicile familial il y a dix jours.
En tête du cortège, ses amis les plus prochesvenant en grande partie de Saint-Cyprien, où Emilio avait fait ses études au collège Olibo.
Plus de 500 personnes
A 14 heures, la marche s’est élancée depuis la mairie, direction la maison d’Emilio où son corps a été retrouvé. 800 mètres à parcourir, sous la sécurité des policiers municipaux déployés ce week-end de la Toussaint.
Une petite marche jusqu’au pavillon, puis le cortège s’est formé en demi-cercle pour que chacun puisse s’approcher et dire au revoir à l’adolescent. Des dizaines de roses blanches étaient déposées devant le portail, des bougies allumées autour du portrait du jeune homme, tandis que d’autres préféraient glisser des lettres dans les interstices de la clôture.
Le maire d’Alenya, Jean-André Magdalou a suivi le cortège, derrière les proches mais salue “une très belle participation pour que ce garçon ne parte pas en silence”. « Tout le monde ici se sent très concerné, de nombreux habitants sont présents même s’ils ne connaissaient pas forcément cette famille, tout simplement parce que c’est une histoire de violence et que c’est significatif » témoigne l’élu.
“Emilio, je t’aime mon frère, je ne t’oublierai jamais”
Le père d’Emilio, qui se bat depuis près de cinq ans pour récupérer la garde de ses enfants, était également présent. Il n’a pas souhaité s’exprimer devant la foule mais a eu des mots de réconfort pour les nombreux jeunes. “Il va falloir être fort, tu perds un ami et je perds un ami aussi” leur murmura-t-il.
Deux des camarades de classe de l’adolescent ont finalement pris le micro pour parler “au nom d’Emilio” et remercier toutes les personnes venues nous témoigner leur soutien, avant d’être vite rattrapé par les sanglots. “Emilio, c’était mon meilleur ami… Emilio, je t’aime mon frère, je ne t’oublierai jamais” » a crié l’un de ses amis les plus proches de douleur. « C’était un bon garçon qui ne méritait pas de vivre tout ça. Nous avons passé beaucoup de bons moments. J’espère vraiment qu’il va mieux là-haut et qu’il est à nouveau heureux. a témoigné, la voix pleine de larmes, une autre adolescente.
Tous sont toujours sous le choc. Si certains avouent avoir vu “son comportement a changé ces derniers temps” ou “qu’il arrivait parfois avec quelques bleus”chez les jeunes, personne ne s’attendait à cette tragédie. Pour l’instant, aucun soutien psychologique n’est mis en place pour les élèves de Saint-Cyprien qui reprendront le chemin de l’école ce lundi, après deux semaines de vacances marquées par le décès de leur ancien ami.
Du côté des parents, la colère gagne : « À un moment donné, il va falloir qu’ils se confient ! s’inquiète une des mères, lorsque sa fille craint la chaise vide dans sa classe : “Je pense que ce sera un autre choc pour moi de ne pas le voir demain, ou dans les prochains jours.”
“Aujourd’hui, il est privé pour toujours de son fils”
L’émotion est aussi palpable chez les amis de Damien Varin, le père biologique d’Emilio. “Il se battait pour récupérer ses enfants, et aujourd’hui il est privé de son fils pour toujours” s’écrie l’un d’eux. D’autres n’auraient pas Je n’aurais jamais imaginé que la mère puisse faire du mal à Emilio. « Elle a une dizaine d’années de plus que moi, elle avait l’air très calme… nourrice à Saint-Cyprien. Et aujourd’hui, elle est accusée du meurtre de son fils. » Un voisin est toujours abasourdi.
Alors que l’enquête se poursuit, La mère et le beau-père d’Emilio sont inculpés pour meurtre sur mineur de 15 ans et placé en détention provisoire à Perpignan, dans l’attente de leur procès. Lundi, l’autopsie a confirmé que l’adolescent avait été victime de nombreuses violencessur tout le corps, et que ces coups avaient entraîné la mort. La date des funérailles n’a pas encore été annoncée.
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