Thierry Ardisson, figure emblématique de la télévision française, s’est prêté à un jeu inattendu : répondre à ses propres questions dans une interview formatée. Une série de questions percutantes qu’il a un jour posées à ses invités et qui révèlent cette fois les défauts et les confidences d’un homme souvent cachés derrière un humour cinglant.
Infos RTL : Thierry Ardisson, quand as-tu pleuré pour la dernière fois ?
Thierry Ardisson: J’ai souvent les larmes aux yeux en regardant les portraits que mon épouse, Audrey Crespo-Mara, réalise pour « 7 à 8 ». Cela me touche beaucoup, ce n’est pas tout le temps, mais je suis très ému.
Quelle est la pire personne à côté de laquelle vous vous êtes réveillé ?
C’était en Camargue. J’étais étudiant à Montpellier, mais j’ai passé beaucoup de temps en Camargue. Un soir, je me suis endormi dans une boîte de nuit et ils m’ont laissé là, ils m’ont laissé mourir. Le matin, je me suis réveillé à côté d’un gars.
Quelle est la pire chose que vous ayez acceptée professionnellement ?
J’ai rarement accepté des choses insupportables. Chaque fois que la situation devenait ingérable, je partais. Je n’ai pas l’impression de devoir supporter des choses que je ne voulais pas.
Que vous êtes-vous dit la première fois que vous vous êtes vu à la télévision ?
Je pensais que j’étais moche. Maintenant, quand je regarde ces images, je me dis que j’étais meilleure qu’aujourd’hui, mais à l’époque, je pensais que j’étais moche. Puis j’ai commencé tard, à 35 ans, et ce n’était pas une vocation. J’avais des sueurs froides, mes mains étaient moites, mon ventre était noué… C’était très compliqué à suivre.
Que t’es-tu dit la première fois que tu as fait l’amour ?
J’étais vendeur de disques chez Whisky à gogo, à Juan-les-Pins, et en face de Whisky à gogo. J’avais 16-17 ans, il y avait une forêt de pins et donc j’ai mis un disque « Going Home » des Stones qui a duré 11 minutes 35. J’ai couru dans la forêt de pins, je suis allé faire une fille et je suis revenu . Et là, je dois dire, j’étais tellement excitée que j’ai eu une éjaculation précoce. Au moment où nous sommes arrivés, c’était fini. Ça y est, la première fois, c’était comme ça.
Croyez-vous à la monogamie ?
Oui, j’y crois, mais je ne pense pas que ce soit une compétition où l’on gagne à chaque fois. J’en suis à ma troisième épouse, mais comme le disait Gainsbourg : “Tu n’es pas la première, mais tu seras la dernière.”
Avez-vous déjà torturé un animal ?
Oui, quand j’étais petite, j’étais infernale. Je n’ose même pas dire ce que j’ai fait, mais j’ai été cruel envers mes tritons.
Torturer un enfant ?
Jamais. Peut-être que mes enfants ont souffert de mes absences, à cause du travail bien sûr, mais ils m’ont pardonné.
Etes-vous pour la peine de mort ?
Non, je suis catholique.
Si l’un de vos proches souffrait d’une maladie incurable, seriez-vous favorable à l’euthanasie ?
Oui.
Avez-vous déjà pensé au suicide ?
Oui, deux fois. La première fois, ma femme de l’époque m’a trouvé dans la baignoire, le poignet ouvert dans l’eau chaude. La deuxième fois, c’était lorsque j’ai arrêté l’héroïne. Je ne voulais pas de substituts, alors j’ai tout arrêté d’un coup. J’ai failli me suicider à New York.
Croyez-vous en vous ?
Je crois en Dieu d’abord, puis en moi, parce que quand on voit d’où je viens…
Amoureux?
Oui, j’y crois. Comme les évasions de Mitterrand, c’est la troisième qui était la bonne.
Thierry Ardisson
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