En 2023, 639.300 personnes sont mortes en France, soit un peu moins qu’en 2022, année record. Si l’on meurt tous les jours, une étude de l’Insee montre que certaines dates concentrent plus de décès que d’autres. Surtout le jour de son anniversaire…
A l’approche de la fête de la Toussaint et de toutes les âmes, l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) publie une étude sur le nombre de décès recensés en France en 2023, avec une analyse de la répartition quotidienne de ces décès sur la période 2004. -2023. On apprend beaucoup de choses : qu’on meurt plus en hiver qu’en été, mais aussi qu’il faut se méfier d’un jour particulier : notre anniversaire !
En France, 639 269 personnes sont mortes en 2023. Il s’agit d’une baisse par rapport aux années Covid de 2020, 2021 et 2022. 2022 avait connu une mortalité record de 675 122 décès, avec cinq vagues de Covid-19, deux épisodes grippaux en avril et décembre, et de fortes chaleurs en juillet et août.
Voici l’évolution du nombre de décès par an en France depuis 1950 :
Le nombre de décès annuels a considérablement augmenté depuis 2014, à mesure que les générations vieillissantes du baby-boom atteignent des âges de mortalité plus élevés.
Lire aussi : De quoi meurt-on en France ? Voici ce que disent les données des autorités sanitaires
1 600 décès par jour
Sur la période 2004-2023, l’Insee a calculé, à partir des données de l’état civil, qu’en moyenne 1 600 personnes meurent chaque jour en France. Il existe cependant des différences significatives selon l’âge et la période de l’année.
En août, la moyenne tombe à 1 450 décès quotidiens. Moins de décès surviennent pendant les mois d’été, malgré des vagues de chaleur plus fréquentes, et plus souvent pendant les mois d’hiver. La situation est différente pour les jeunes : les jeunes entre 1 et 17 ans connaissent une surmortalité au mois de juillet (+11%) et les jeunes entre 18 et 29 ans de juin à août.
Les graphiques ci-dessous montrent l’écart entre le nombre moyen de décès par jour sur la période 2004-2023 (1 600 décès) et le nombre moyen de décès enregistrés à cette date précise, sur la période 2004-2023. Ils permettent de visualiser à quel point le nombre de décès est plus important en hiver qu’en été :
Voici les mêmes données, en version tabulaire :
Le jour de l’année où la surmortalité est la plus élevée est le 3 janvier avec 1 900 décès, soit 19 % de plus que la normale. Divers facteurs explicatifs s’additionnent. Les personnes mourantes ont peut-être retardé leur décès, motivées par le désir de passer les vacances avec leurs proches ou de passer la nouvelle année, ce qui contribue à cette hausse. Un autre facteur important est la date à laquelle les opérations dans les hôpitaux seront à nouveau programmées après les vacances de fin d’année.
Contrairement au 3 janvier, le 15 août est le jour de l’année où la mortalité est inférieure à la moyenne, -12 %. Cela combine être en été et être un jour férié. Les jours fériés, le taux de mortalité est généralement plus faible, notamment en raison du nombre réduit d’opérations chirurgicales programmées.
Moins de décès le week-end, sauf chez les jeunes
C’est également grâce aux opérations programmées que moins de décès sont enregistrés les jours de week-end, samedi et dimanche, que les autres jours de la semaine.
Cependant, chez les jeunes, la mortalité selon le jour de la semaine se répartit différemment. Chez les 18-29 ans, les décès sont plus nombreux les samedis et dimanches, notamment à cause des accidents de la route.
Et joyeux anniversaire…
L’étude de l’INSEE tire également un enseignement surprenant : le risque de mourir est plus élevé le jour de son anniversaire que les autres jours. Et pas seulement pour ceux nés un 3 janvier !
Le risque de mourir le jour de votre anniversaire est donc plus élevé que tous les autres jours de l’année. En effet, sur la période 1994-2023, on s’attend à ce que la mortalité le jour de l’anniversaire soit supérieure de 6 % à la moyenne de la période.
Cette proportion augmente même sensiblement pour les plus jeunes, avec + 15 % pour les 2-17 ans, + 21 % pour les 18-39 ans, + 13 % pour les 40-49 ans. Les hommes entre 18 et 39 ans sont encore plus touchés : +24% de décès le jour de leur anniversaire.
Il ne s’agit pas d’une programmation biologique pour faire un calcul complet, mais là aussi d’une combinaison de différents facteurs. L’Insee précise que ce phénomène est appelé effet anniversaire ou le syndrome d’anniversaire. Une étude suisse a montré que ce jour-là, il y avait davantage d’accidents de la route, de chutes et de problèmes cardiovasculaires. Cela peut évidemment être lié à la consommation d’alcool et à la fatigue pendant les vacances.
Une étude japonaise rapporte également une augmentation des suicides lors des anniversaires. La dimension symbolique de la journée augmenterait les sentiments négatifs de tristesse et de solitude.
Cependant, l’anniversaire aurait quand même un effet positif, tout comme la volonté d’atteindre une année supplémentaire pour retarder la mort des personnes en fin de vie.
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