Le parlement israélien a approuvé lundi 28 octobre à une écrasante majorité deux textes de loi visant à interdire l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA). L’agence ne pourra plus agir sur l’ensemble du territoire palestinien (Cisjordanie y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza) qu’Israël occupe illégalement depuis 1967, comme l’a confirmé la Cour internationale de Justice le 19 juillet 2024. Cette fermeture concerne le Le siège de l’UNRWA à Jérusalem, déjà attaqué à plusieurs reprises par des colons qui tentaient d’y mettre le feu.
Avec ce vote, Israël met en péril l’aide humanitaire apportée à des millions de personnes, violant ainsi la Charte des Nations Unies et violant une fois de plus ses obligations en vertu du droit international. Il s’agit de la phase finale d’une opération visant à discréditer et délégitimer l’UNRWA, avec pour objectif ultime la liquidation de cette agence des Nations Unies. Israël veut l’empêcher de fournir aux réfugiés palestiniens les services dont ils ont besoin. Des services particulièrement essentiels dans le contexte actuel tant à Gaza que dans les camps de réfugiés de Cisjordanie où intervient l’UNWRA.
Ces lois représentent une nouvelle punition collective contre le peuple palestinien, dont Israël a l’obligation de garantir la protection. Ils exacerberont les souffrances déjà insupportables des Palestiniens à Gaza et dans tout le territoire palestinien occupé, avec le rôle central de l’UNRWA dans la fourniture et la fourniture du peu d’aide humanitaire qu’Israël autorise dans la bande de Gaza.
Malgré la destruction d’écoles et de centres de santé, malgré la perte de 233 officiers tués par les bombardements, l’UNRWA déploie des efforts considérables, bien qu’insuffisants, pour empêcher l’extermination massive des Palestiniens à Gaza dans le contexte de l’aggravation de ce génocide. C’est précisément pourquoi il est la cible de ceux qui cherchent à anéantir le peuple palestinien dans son ensemble.
Ces lois aggraveront également les conditions de vie dans les camps de réfugiés en Cisjordanie, où Israël détruit systématiquement les infrastructures et les services depuis des mois pour tenter de briser les poches de résistance et de restaurer la vie impossible des Palestiniens. L’UNRWA y fournit, entre autres, des services d’éducation et de santé.
L’UNRWA est l’organisme des Nations Unies qui enregistre les réfugiés palestiniens, la carte délivrée aux familles donnant accès aux services et servant de preuve de leur statut. En liquidant l’UNRWA, Israël cherche à se débarrasser de la question des réfugiés palestiniens dans une tentative délibérée de les priver de leur statut et de leur droit au retour.
Cette nouvelle législation israélienne contrevient non seulement aux principes fondamentaux des droits de l’homme qui ont conduit à la création de l’UNRWA par l’Assemblée générale des Nations Unies, mais viole également toute une série d’obligations juridiques internationales d’Israël, notamment celles découlant de la Convention pour la prévention du génocide. et les ordonnances de la Cour internationale de Justice ainsi que le Statut de Rome établissant la Cour pénale internationale.
Mettre fin à l’UNRWA et à ses services ne priverait pas les Palestiniens de leur statut de réfugié mais affaiblirait considérablement leurs moyens de subsistance.
L’Association France Solidarité Palestine dénonce l’inertie des Etats, dont la France, qui, malgré les alarmes émises par les responsables de l’UNWRA ou les ONG alertant sur les intentions d’Israël, se contentent de condamnations plus ou moins fermes. En tant que membres de l’ONU, les États ont l’obligation de garantir le respect de sa Charte et des agences qu’elle a créées ; c’est notamment la responsabilité de la France, membre permanent du Conseil de sécurité ;
Ils doivent imposer la présence de l’UNRWA partout où elle a reçu son mandat (Cisjordanie, Gaza, Liban, Syrie, Jordanie) et garantir plus que jamais les conditions de son fonctionnement en mettant fin à l’impunité qui n’a que trop duré d’Israël. L’enjeu est la crédibilité, voire la survie, de l’ONU, trop souvent dégradée par la passivité et le renoncement complice de ses membres.
Le Bureau National de l’AFPS, le 30 octobre 2024
Photo : L’UNRWA apporte une réponse humanitaire à 2,2 millions de personnes © UNRWA
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