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Éric Piolle est-il vraiment responsable ?

“M. Retailleau, comme tous les ministres de l’Intérieur que j’ai vus ces dix dernières années, ils se succèdent avec la même logique, c’est le mot d’ordre, « tolérance zéro ». “Vous verrez de la fermeté avec moi.” Tout cela n’a aucun sens. » Sur Franceinfo ce lundi 18 octobre, le maire de Grenoble Éric Piolle a montré les griffes après les remontrances du ministre de l’Intérieur sur l’insécurité dans sa commune. Lors d’une visite à Inter,Le locataire de Beauvau avait notamment lancé à l’adresse de le conseiller : « Ce que je souhaiterais déjà, c’est qu’Éric Piolle déploie beaucoup plus de caméras de vidéosurveillance dans sa ville. »

Une sortie rapidement relayée par les médias, qui a provoqué la colère du principal concerné. Maire de la capitale des Alpes depuis plus de 10 ans, Éric Piolle a tenté de se défendre en début de semaine des accusations d’inaction sécuritaire qui pèsent sur lui. Alors que les fusillades sur fond de trafic de drogue se poursuivent dans la ville, le maire avoue sans enthousiasme son impuissance, et affirme que tout ce qui pouvait être fait au niveau municipal a déjà été fait.

« Il faut un plan trafic de drogue pour la France »

Il appartiendrait désormais à l’État de prendre le relais et d’agir au niveau national face au trafic de drogue. “Il faut un plan trafic de drogue pour la France”, a notamment demandé l’élu écologiste, estimant que la République “A abandonné ses enfants”. Des propos forts, alors que le maire de Grenoble est régulièrement accusé d’inaction voire de laxisme en matière de sécurité.

Grenoble, le « Chicago française »

Surnommée par certains la « Chicago française », la ville de Grenoble présente des statistiques affligeantes : en 2023, 1 680 violences sexuelles ont été recensées par les autorités, tandis que 580 personnes ont été mises en examen pour trafic de drogue. Les vols violents ont augmenté de 63 % entre 2018 et 2023. Des chiffres auxquels Grenoble doit sa 6e place des villes les plus dangereuses de France selon Valeurs actuelles.

« De par sa situation proche de l’Italie, Grenoble a toujours été une plaque tournante de la drogue, notamment avec Lyon »

Mais pourquoi une telle exposition à la criminalité et à la violence dans les villes françaises ? « De par sa situation proche des frontières avec l’Italie, Grenoble a toujours été une plaque tournante de la drogue, notamment avec Lyon. » explique Yann Rouchier, secrétaire général adjoint du syndicat de police FPIP. Pour ces derniers, cette délinquance n’est pas nouvelle mais s’est aggravée sous le mandat d’Éric Piolle. « Grenoble est marquée par des violences depuis des années, mais elles se sont dramatiquement aggravées depuis la prise de la mairie par les écologistes »affirme-t-il avec vigueur.

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Éric Piolle et la sécurité, une relation compliquée

Depuis des années, de nombreuses pétitions et manifestations sont organisées pour demander au maire de se saisir de la question de l’insécurité. Si l’élu écologiste a légèrement modifié ses positions sur certains sujets, il oppose toujours un refus ferme à certaines demandes de ses électeurs, comme le développement du réseau de caméras de vidéosurveillance.

« La caméra n’est pas l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’insécurité, mais c’est un outil supplémentaire »

« Qu’il couvre la France avec des caméras […]ça ne marchera pas », a ainsi lâché l’élu écologiste sur Franceinfo, en réponse à la demande de Bruno Retailleau d’augmenter le nombre de caméras à Grenoble. Une position que Yann Rouchier a du mal à comprendre. « La caméra n’est pas l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’insécurité, mais elle est un outil supplémentaire dans la lutte contre la criminalité »dit le policier. Pour le syndicaliste de la policela vidéosurveillance est essentielle au travail de la police, notamment en permettant de retrouver les coupables et de mieux agir.

Les Grenoblois en première ligne

Alors qu’Éric Piolle refuse également d’armer la police municipale, et a récemment réduit l’éclairage nocturne de la ville pour des raisons écologiques, le mécontentement grandit parmi les habitants de la capitale des Alpes.

Un collectif citoyen « Retrouver Grenoble » a lancé une pétition en ligne ce mardi 29 octobre, afin de ramener la sécurité dans les rues de Grenoble. Ce nouveau groupe, fondé entre autres par un ancien député macroniste, espère peser sur les prochaines élections municipales, qui auront lieu en 2026. Éric Piolle a déjà annoncé qu’il ne se présenterait pas pour lui succéder.

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