Cette décision aura notamment pour effet de suspendre les activités de l’organisation à Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte occupé et annexé par Israël depuis 1967 – bien qu’une telle annexion ne soit pas reconnue par le droit international. Mais aussi de menacer drastiquement les ressources dont dépendent plus de 4,7 millions de réfugiés palestiniens. Notamment dans la bande de Gaza, où Israël contrôle toutes les entrées depuis que l’armée israélienne a pris le contrôle du checkpoint de Rafah (sud) en mai.
Créée par l’ONU en 1949 et présente depuis dans les Territoires palestiniens occupés (TPO), ainsi qu’en Syrie, au Liban et en Jordanie, l’UNRWA est accusée par Tel-Aviv d’avoir participé au massacre perpétré par le Hamas sur son territoire le 7 octobre. . 2023. L’État juif a déjà déclaré «promptement« garantit elle-même l’acheminement de l’aide humanitaire à l’enclave palestinienne »d’une manière qui ne menace pas la sécurité d’Israël», a assuré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le réseau social
Pilier de l’aide humanitaire
Considéré comme un acteur central dans la région, l’UNRWA reste l’une des rares organisations à disposer d’un réseau d’entrepôts et de sites dans la bande de Gaza, où la plupart des infrastructures ont été détruites. Son complexe de Jérusalem-Est, déjà soumis à une procédure d’expulsion, sera contraint de fermer ses portes d’ici 90 jours, date limite pour l’entrée en vigueur des deux textes. Alors que les autorités israéliennes comptent transformer les locaux en logements, cette plateforme est considérée comme l’un des acteurs clés de l’acheminement de l’aide humanitaire en Cisjordanie et à Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont confrontés à une situation sanitaire catastrophique.
À Gaza, « tous les établissements de santé ont été spécifiquement visés » par Israël
La décision de la Knesset met également fin à la délivrance de visas aux employés étrangers de l’UNRWA, qui sont presque tous des réfugiés. Au total, environ 18 000 personnes sont employées par l’organisation en Cisjordanie et à Gaza. Le système éducatif palestinien, dont les écoles sont en partie gérées par les Nations Unies, est également menacé par la perte imminente d’emplois de plus de 13 000 enseignants. Selon les Nations Unies, près de 46 000 enfants palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est seront privés d’école (en plus des 625 000 élèves de Gaza).
Le droit international a été violé
En interdisant les activités de l’UNRWA sur son territoire, l’État hébreu viole une nouvelle fois le droit international, et notamment un accord juridique spécifique, connu sous le nom d’accord Comay-Michelmore de 1967, qui définit ses obligations. Selon ce dernier, Tel Aviv doit «permettre au personnel international de l’UNRWA de se rendre en Israël» et ses territoires annexés. Sous réserve uniquement des réglementations ou accords qui peuvent être dictés par des considérations de sécurité militaire.
Avec Israël, « Joe Biden s’est piégé, et avec lui il a piégé Kamala Harris, ce qui pourrait lui faire perdre les élections »
Selon le député israélien Bismuth, l’un des co-auteurs du texte présenté lundi à la Knesset, «L’UNRWA n’est pas une agence d’aide aux réfugiés, c’est une agence d’aide au Hamas« Plusieurs enquêtes internes ordonnées par les Nations Unies ont toutefois mis en évidence que l’organisation onusienne a »une approche de la neutralité très développée“et interdit tout”activité politique» à ses 32 000 salariés. Ces mêmes informations ont conduit au licenciement de neuf employés de l’ONU, qui, selon l’organisation, pourraient avoir contribué aux attentats du 7 octobre, bien que l’État juif ait refusé de lui faire confiance avec ses preuves.
La décision de la Knesset viole également la récente résolution 2730 du Conseil de sécurité, adoptée en mai 2024, qui oblige les pays à protéger les institutions des Nations Unies et les travailleurs humanitaires. Peu après le vote de lundi, une attaque israélienne nocturne contre une maison à Beit Lahia a tué au moins 93 Palestiniens dans le nord de Gaza, selon un rapport de la Défense civile de Gaza publié mardi midi.
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