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CAS. Quel accès aux soins en Loir-et-Cher ? Don d’ovules et solidarité des femmes

Pour recevoir un don d’ovules, vous avez besoin d’un donneur. Au Cecos, centre d’étude et de conservation des ovules et spermatozoïdes humains, à l’hôpital Bretonneau de Tours, nous avons perdu la moitié des donneuses, passant de 60 à 32 cette année. “On a réussi à revenir à un an d’attente, mais on est revenu à deux ce qui est beaucoup trop long pour les couplessouligne le Dr Olivia Gervereau. Pourtant, les femmes sont merveilleuses et donnent généreusement, mais la plupart n’en sont pas conscientes. Ce qui marche, c’est quand ils ont un cas autour d’eux, c’est pour ça qu’on demande aux parents d’en parler. »

Le don d’ovules est compliqué par rapport au don de sperme pour les hommes. La jeune femme doit recevoir des injections sous-cutanées pendant 10 à 12 jours et être hospitalisée une journée comme pour une FIV. Et un don peut satisfaire un couple, voire deux, tandis qu’un don de sperme peut donner naissance à dix enfants. « Les demandes se multiplient depuis la nouvelle loi de bioéthique d’août 2022, car si toutes les femmes peuvent désormais accéder au don de sperme, beaucoup le font tardivement, et se trouvent en situation d’insuffisance ovarienne. Et puis le fait que l’enfant puisse obtenir le nom du donneur à sa majorité fait réfléchir. Enfin, les femmes préfèrent garder leurs ovules pour elles, pour plus tard, au cas où. »

Le Dr Gervereau a également observé que l’insuffisance ovarienne est en augmentation, pour des raisons transgénérationnelles. Les années où les femmes étaient exposées au tabac, notamment aux perturbateurs endocriniens. « Il n’y a pas de priorité en pour les allocataires. C’est par ordre d’inscription. Ni maladie, ni âge. Si on donne, ce ne sera jamais pour nos proches, mais on les met sur liste d’attente, cela motive les donateurs. »

Un tourisme procréatif réussi mais…

La réalité est là : l’Espagne et son système de rémunération des dons ne jouent pas sur un pied d’égalité. « C’est un véritable tourisme procréateur et ils y mettent les moyens. Les femmes sont payées entre 1 500 et 2 500 euros, les étudiants le font donc trois fois par an. Elles sont beaucoup plus nombreuses mais aussi plus jeunes qu’en France (27 ans contre 37), ce qui augmente les chances de grossesse pour un don à 60 % quand chez nous elles sont de 35 % ! » Une autre différence est que l’Espagne a le droit de vérifier la qualité de l’embryon en réalisant un diagnostic préimplantatoire. Cela augmente les chances, mais en France c’est interdit. Les garanties éthiques françaises sont tout à fait louables, mais freinent aussi le nombre de dons. En France, la réception des ovules est totalement gratuite et accessible à tous. Mais l’attente reste trop longue, parfois impossible en raison de l’âge ou de la maladie.

« Nous comptons beaucoup sur la nouvelle campagne de l’agence de biomédecine en novembre. Il faut parler du don d’ovules, expliquer que la donneuse ne perdra rien et que son don n’aura aucune conséquence sur sa santé. Que nous prenons en charge tous leurs frais, y compris la garde des enfants ou les arrêts maladie. Notre société connaît de nombreux bouleversements mais je crois beaucoup en la solidarité des femmes. »

Cecos, CHRU Bretonneau, boulevard Tonnellé in Tours, tel. 02.47.47.47.46.

 
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