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l’accusé écope de 20 ans de prison pénale

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Au terme de trois jours de procès devant la cour d’assises du Tarn-et-Garonne, Yohan Baali et Kenny Joséphine ont été reconnus coupables d’avoir battu à mort un retraité lors d’un cambriolage à Montaigu-de-Quercy, le 12 juin 2022.

Après seulement 2 heures et demie de délibéré, les jurés de la cour d’assises du Tarn-et-Garonne ont déclaré coupables hier Kenny Joséphine, 20 ans, et Yohan Baali, 24 ans, au tribunal de Montauban. Depuis leur mise en examen en juin 2022, les deux amis sont accusés d’avoir battu à mort un retraité de 62 ans, Alain Rey, à son domicile de Montaigu-de-Quercy, lors d’un vol qui a mal tourné.

Remaniant un peu les papiers de réquisition de la procureure générale Manon Noël, qui avait requis dans la matinée 18 ans et 25 ans contre Y. Baali et K. Joséphine, la présidente Marie Leclair a finalement prononcé une peine identique de 20 ans de réclusion criminelle (1).

Cette sentence, sans distinction de responsabilité entre les prévenus, a pleinement satisfait Me Amélie Piazzon, L’avocat de Kenny Joséphine. Face à elle, Me Amélie Villageon-Saboya, avocate de Yohan Baali, qui avait défendu le non-lieu partiel de son client, envisageait, depuis hier soir, de faire appel de cette condamnation.

La victime, Alain Rey
Collection familiale

Deux interprétations opposées de cette affaire pénale se sont affrontées sur le banc des accusés au cours des trois jours du procès. Convenant que leurs clients avaient un parcours commun marqué par la violence paternelle, une scolarité médiocre interrompue au collège, suivie d’une consommation quotidienne de substances toxiques conduisant à un parcours délinquant, les avocats ont mené un combat de dernière minute pour déjouer les faits.

Assurant que Yohan a toujours nié avoir participé à un cambriolage au domicile d’Alain Rey le 12 juin 2022, Me Villageon a souligné que les aveux de son client ont été obtenus lors de sa première audience de garde à vue et qu’il s’est rétracté, sans la présence d’un avocat.

Il avait évoqué ce point auprès du directeur d’enquête de la section de recherche de Toulouse lors de sa déposition mercredi. Le maréchal F. a répondu que Yohan n’en avait pas demandé à ce moment-là. “Les gendarmes m’ont fait pression”, a assuré l’accusé lors de son interrogatoire jeudi. “Vous l’interrogez un peu trop et il finit par vous dire ce que vous voulez”, a argué vendredi M. Villageon.

L’avocat a également nié que son client ait eu besoin d’argent pour payer les 800 euros d’amende journalière avant le 15 juin, soit trois jours après les faits. Ce point a été souligné par le procureur général comme étant la raison centrale de la présente affaire. « Il a besoin d’argent comme Kenny Joséphine, qui vit avec sa mère. Le plan est là, il est clair : commettre ce vol chez un voisin que l’on croit absent», a certifié la magistrate Manon Noël dans une présentation fluide, claire et brillante.

Qu’en est-il alors du pistolet airsoft de la victime, « volé » et retrouvé caché dans le plafond du garage de Y. Baali ? “Il tient une arme cassée, peut-être sous pression”, plaide M. Villageon, sans oublier de revenir sur le fait que Kenny, quatre jours avant les faits, avait frappé et percé le tympan du troisième impliqué dans l’affaire. Un voisin de la victime, âgée de 16 ans, qui a été acquittée dans cette affaire pénale.

Les avocats de la défense et soussigné Etienne Durand-Raucher, défenseur des parties civiles
DDM-MAX LAGARRIGUE

« Cette arme est centrale. Il était convoité, il est utilisé à des fins de violence et devient une preuve du crime. Y.Baali se défend en le prenant», note Manon Noël dans ses demandes.

Reconnaissant que son client avait réagi de manière disproportionnée lorsqu’Alain Rey, réveillé en pleine nuit, avait tiré avec son pistolet BB sur Kenny, Me Piazzon a expliqué que son client avait été incapable de lui infliger des coups mortels avec une barre de fer et, en même temps le temps, tenez la victime. “Mon client n’a pas une goutte de sang sur lui alors qu’on parle d’une vraie boucherie”, a-t-il plaidé.

Voulant apaiser les jurés juste avant qu’ils ne se retirent pour délibérer, l’avocat a encouragé son client, resté inexpressif et les yeux fixés sur le sol pendant les trois jours du procès, à lire une deuxième lettre dans laquelle il exprimait à la fois ses remords et sa compassion pour les victimes. Une stratégie de défense qui s’est finalement révélée payante.

(1) Les prévenus sont également condamnés à verser des dommages et intérêts aux parties civiles : 10 000 € pour chacun des frères, 15 000 € pour chacune des filles, 5 965 € de dommages matériels (frais funéraires et nettoyage de la maison), 18 000 € pour les souffrances subies par la victime, 12 000 euros pour les dommages causés par l’angoisse d’une mort imminente et enfin 2 500 euros pour chacune des victimes (frais de justice).
 
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