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premier entretien Macron-Retaileau ce lundi à l’Élysée

ÔOn rêverait d’être une petite souris pour assister à leur conversation, tant on ne peut pas être plus différent que ces deux hommes. Ce lundi 21 octobre, selon une Source au sein de l’exécutif, Bruno Retailleau n’aura plus qu’à traverser la rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris 8e) pour se rendre de son bureau de la place Beauvau à l’Élysée, où l’attend le chef de l’Etat pour leur premier face-à-face depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur.

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Ils se connaissent peu, voire pas du tout. Le président et le ministre ont certes échangé quelques SMS sur des questions de sécurité et Bruno Retailleau a assisté à un premier conseil de défense confidentiel dans le Jupiter PC du palais. De même, lorsque Retailleau dirigeait le groupe de sénateurs Les Républicains, il était invité au château dans le cadre de consultations. Mais ils ne s’étaient jamais parlé seuls depuis son arrivée à Beauvau le 21 septembre.

« Le président tourne autour de lui », murmure une personnalité régulièrement invitée à l’Élysée, qui raconte qu’Emmanuel Macron est intrigué par ce conservateur sûr de lui et dont il ne partage pas les idées. Le père de la « start-up nation », souvent moqué pour son éloignement du pays profond, celui qui avait le droit à l’avortement inscrit dans la pierre de la Constitution, imaginait-il un jour assis autour de la table du conseil de Ministres, à côté de ce Vendéen « enraciné », ancien opposant à la loi Taubira, qui assume des positions pour le moins de droite ? Et ce, notamment sur la question de l’immigration, Retailleau brandissant la nécessité de répondre aux 11,6 millions d’électeurs qui ont choisi Jordan Bardella et ses alliés lors des législatives anticipées.

« L’immigration est-elle mauvaise ? La réponse est non. »

Ces derniers jours, le président s’est publiquement offusqué par une phrase choc de Bruno Retailleau : « Comme des millions de Français, je pense que l’immigration n’est pas une opportunité. » Le président s’est ainsi permis de rappeler ce que le pays devait à la Polonaise Marie Curie ou à l’Arménien Charles Aznavour. « L’immigration est-elle mauvaise ? La réponse est non», a-t-il déclaré dans un entretien diffusé sur Inter. « La France doit conserver son hospitalité et ceux qui sont accueillis doivent être bien reçus. Lorsque les migrants fuient la guerre et les troubles, nous devons les accueillir. »

Dans l’entourage du locataire de l’Élysée, on a pourtant compris dès la nomination du gouvernement Barnier que Retailleau serait la « star ». Macron et lui partageront-ils un verre de Lagavulin, le whisky préféré du président ? Surtout, évoqueront-ils la possibilité d’un référendum pour modifier la Constitution afin de pouvoir consulter les Français sur les questions migratoires, une revendication de longue date de Retailleau ? De Source macroniste, le chef de l’Etat n’y serait pas forcément hostile sur le principe. Cette initiative priverait Marine Le Pen, leur ennemi commun, de sa promesse phare de campagne.

Cette rencontre sera-t-elle la première d’une longue série ? Le prédécesseur de Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, avait pris l’habitude de se rendre discrètement à l’Élysée pour discuter ouvertement avec Emmanuel Macron. Il est peu probable que son successeur fasse de même. Il n’en reste pas moins que la présidence a adressé au nouveau ministre de l’Intérieur une invitation à participer à la visite officielle du chef de l’Etat fin octobre au Maroc, où visas et laissez-passer consulaires seront inévitablement discutés. On ne sait pas à ce stade si Bruno Retailleau, dépendant du moindre choc sécuritaire dans l’actualité, l’accompagnera ou non.

 
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